Alors que nos chers étudiants frenchy gouttent sans modération aux joies solitaires de la chambre universitaire, de l'autre côté de l'Atlantique il est de coutume de partager la chambrée (et après, c'est nous les communistes !). Seule ombre au tableau, on ne sait jamais trop sur qui on tombe et il y a des amis qu'on ferait mieux fait de ne pas se faire. Sorti en février dernier dans les salles obscures canadiennes et américaines, The Roommate a droit à des éditions DVD et Bluray chez Sony le 21 septembre de notre côté de l'Atlantique. Ecranbis.com, qui est resté sous le soleil tout l'été et a oublié de prendre ses médicaments, espère bien avoir une bonne note à son review, sous peine d'une crise de schizophrénie meurtrière dont vous vous souviendrez longtemps.
Synopsis :
Sara Matthews, une étudiante qui entre à l’université de Los Angeles, est excitée à l’idée de rencontrer sa nouvelle colocataire. Cette dernière se trouve être Rebecca, une charmante jeune fille de famille aisée, avec qui elle se lie rapidement d’amitié. Mais alors que les semaines passent, Rebecca se révèle être de plus en plus possessive et envahissante dans la vie de Sara, ce qui inquiète son petit ami Stephen et effraie Tracy, une autre étudiante. Il se pourrait bien alors que la folie de Rebecca mette les amis de Sara en grave danger…
Vous prendrez bien une scène de douche ?
Critique :
Sans surprise, « The Roommate » ( à traduire par la colloc') dont nous n'avions pas entendu le plus grand bien, nous arrive en vidéo sans passer par la case salles obscures. Baptême du feu hollywoodien pour son réalisateur danois, Christian E. Christiansen, cette péloche qui se veut une transposition adolescente de Single White Female ( Jeune fille partagerait appartement) étale pourtant 90 mn durant le savoir faire et l'application de son géniteur. Problème, les années fastes du "Teen Thriller" sont désormais loin derrière nous, et la recette de l' American Psycho Bloody Pie commence à sentir la mort. A l'instar de Sorority Row, Slasher étudiant plutôt réussi, The Roommate arrive certainement 10 ou 15 ans trop tard pour susciter chez le spectateur lambda la moindre excitation préalable.
D'ailleurs dès son premier quart d'heure, « The Roommate » conforte nos intuitions en respectant à la lettre les codes du sous genre (Blonde VS Brune, traditionnelle scène de douche, petit copain protecteur) et flirtant par conséquent dangereusement avec le déjà vu. Vous l'aurez compris, pour peu que votre culture cinématographique remonte aux sacro-saintes années 90, pas la moindre petite surprise ne viendra troubler ce psychotique visionnage. Mais si de par son récit et sa construction la péloche de Christiansen à des airs de tranquille croisière aux pays du thriller étudiant, il faut bien reconnaître que le monsieur habille ses efforts d'un scope flatteur et d'une photographie comme on aimerait en voir plus souvent . Cerise sur la gâteau, une bande originale Pop Rock tendance qui confirme son statut d'exercice cinématographiquement réussi. Bref, The RoomMate finit par installer son ambiance, voir une certaine tension.
Minka Kelly va tomber de haut ?
Il faut dire que Christiansen est allé piocher dans la nouvelle génération des talents « Made In Hollywood. » D'un côté : la blonde, Leighton Meester, délicieuse schizophrène, croisement improbable entre Alicia Silverstone et Julianne Moore en mieux, de l'autre la brune, Minka Kelly, fille d'un des membres d'Aerosmith. Pour arbitrer le duel : le gendre idéal Cam Gigandet vu dans Pandorum ou plus récemment dans Priest, et enfin l'indémodable Billy Zane dans un rôle pas franchement taillé sur mesure : Un professeur de stylisme. Un contre emploi qui tire cette intrigue gentillette vers le haut.
Assurément bien foutu, amusant mais terriblement prévisible, The RoomMate paye le prix de son manque flagrant d'audace. Reste que pour toute une génération de cinévores, ceux qui ont échappé à « Single white female » et à la flopée de bobines mettant en scène des étudiants agités du bocal (Cursus Fatal , Mrs Tingle et j'en passe ), le film pourrait faire son petit effet. En tous les cas, si on fera l'économie d'une révérence face à la première copie américaine de Christiansen, on avouera avec la même franchise, ne pas s'être ennuyé une seconde. Ce qui n'est peut être déjà pas si mal.
Billy Zane dans un rôle à contre emploi
Test Technique :
Pas beaucoup de surprises du côté technique non plus ! Sony offre à the Roommate une édition haut de gamme avec une image au format d'origine 2.35 à la définition fine et aux noirs profonds. Rayon audio, nous avons droit à des mixages sympathiques et surtout équilibrés en DD5.1 (français et anglais) . Notons la présence des traditionnels sous titres français. Pour compléter le tout une flopée de scènes coupées, un commentaire audio et des bandes annonces. Pour en avoir plus il faudra vous tourner vers l'édition bluray qui semble plus généreuse en matière de suppléments. Reste que nous sommes face à une édition convaincante.
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