De la SF belge à tendance robotique avec Billy Boyd et Gerard Derpardieu ! Glenn 3948, le robot volant est attendu dans nos platines DVD et Bluray, le 24 novembre prochain. Un péloche qu'on nous présente comme "Empli d'humanité et de profondeur" et "Dans la ligné d'I-Robot et de Wall-e". (Si ça c'est pas de la promo ? ) Ecranbis.com ayant recu la chose avec quelques semaines d'avance, nous sommes en mesures de vous livrer dès aujourd'hui nos impressions...
Synopsis :
Une machine peut-elle avoir du talent? Tout le monde ne s’accorde pas sur ce point, et c’est précisément la question avec laquelle Jack Leblanc, pianiste virtuose, en compétition permanence et acharnée avec un autre virtuose, Henry Goldmill, va se trouver confronté.
La rivalité des deux hommes dépasse d’ailleurs le plan musical, puisqu’ils se battent pour la même femme, Lana. Un jour, lors de leur ennième dispute pour le cœur de Lana, Henry perd son sang froid et brise accidentellement la main de Jack, brisant également sa carrière. Dépité, Jack obtient un robot domestique volant pour de l’aider face à son handicap. C’est par le plus pur des hasards que Jack découvre alors que son robot, qu’il a surnommé Glenn, est capable d’apprendre à jouer au piano et à imiter la virtuosité des hommes. Il ne lui en faut pas plus pour qu’il défie Henry de jouer contre Glenn en présence d’un jury.
Les suites de ce face à face révèleront progressivement que Glenn est doté de bien des talents, et plus particulièrement de la capacité à comprendre et à s’approprier les souhaits les plus profonds des êtres humains.
Ceci dit, une différence fondamentale subsiste: les hommes savent que tout les souhaits ne doivent pas nécessairement devenir réalité, mais Glenn… aura-t-il le talent de s’imposer une limite?
Critique :
Autant ne pas le cacher, nous n'avions jusqu'à ces dernières semaines jamais entendu parler de «Glenn The Flying Robot». Il faut dire la genèse de ce premier long métrage de Marc Goldstein a tout d'une histoire folle. Après s'être illustré dans le documentaire et le court métrage, le réalisateur belge s’attelle à un ambitieux projet de Science fiction, tourné en anglais mettant en scène un robot en images de synthèse. Difficile de passer derrière l'I-Robot d'Alex Proya et son budget de quelques 120 millions de dollars, mais peu importe. Goldstein, en bon «créateur mort de faim» s'acharne. Il trouve moyen de financer son film grâce au Tax-Shelter. (mécanisme fiscal incitant les investissements dans les productions audiovisuelles) et court à Londres convaincre le jeune Billy Boyd (Le seigneur des anneaux) d'y interpréter le premier rôle. Cerise sur la gâteau après six mois d'acharnement téléphonique, Gerard Depardieu accepte lui aussi de tourner quelques heures. Mais les problèmes de notre réalisateur fou ne sont pas terminés pour autant.
Les 70 plans d'effets spéciaux initialement prévu ne suffiront pas à donner forme à la vision de Goldstein. 350 plans d'effets numériques ( soit 1/3 du film) ont finalement du être réalisé. Après un premier montage et une crise de nerf en règle (Golsdtein a déclarera : ce n’était pas le film que je voulais. J’en ai même pleuré !) , il parvient à finaliser contre vents et marées son « Glenn 3948 ». Quelques plans shootés à la sauvette en plein New York, une paire d' apparitions de Depardieu sont tournées en 2h sur fond vert dans le propre restaurant du comédien...
Le périple de sa production désormais exposé, reste à savoir ce que notre robot volant offre aux délicates mirettes des fantasticovores que nous sommes . Pas grand chose mon capitaine ! Un verdict qui a le mérite d'être plutôt franc de la télécommande. Ce qui n'est malheureusement pas le cas de cet effort belge et de son robot tombant comme un boulon dans l'huile. Semble-t-il accaparé par son trio amoureux, thème repris en boucle, sans grande variation 83 minutes durant, Goldstein renvoie notre sympathique Glenn à sa condition d'automate porte chandelle, s'interdisant au passage d'emprunter les voies qui auraient pu conduire ce récit trop conventionnel vers une réflexion plus métaphysique sur le rapport homme machine, sur l' intelligence artificielle, voir sur l'art ...(Soyons fou ! A cœur vaillant, rien d'impossible)
Mais plus dérangeantes encore sont les tentatives de cacher la poussière sous les meubles: Apparitions aussi fulgurantes qu'inutiles de Depardieu, enfilage de plans (beaux certes mais ça ne fait pas tout) des rues de la grosse pomme et imagerie de synthèse d'une autre époque. Rien de tout cela ne fonctionne vraiment et fini par donner la désagréable impression qu'en plus de ne pas être très bon, le film tente désespérément de voler plus haut que son pauvre robot. C'est d'autant plus rageant que Goldstein semble être un passionné, un vrai, et non un énième mercenaire de la pellicule. Le constat n'en est que plus pénible ( on aurait tellement voulu vous en dire du bien ) mais la promesse d'une science fiction intelligente (pour ne pas dire intellectuelle) tournant le dos à la niaiseries et au gigantisme de ses derniers traitements hollywoodiens , n'est ici pas tenue. 1/5
Test Technique :
ICO vidéo propose ce "Glenn 3948" dans une édition assez sympathique puisque délivrant une image sans faille au format 2.35 d'origine. Le tout accompagné de mixages 5.1 V.O.S.T. et français. Rayon bonus, une fin alternative, un making of des effets spéciaux numériques et du film ( une petite cinquantaine de minutes) en tout.