Décidément, ces dernières semaines chez Condor Entertainment, on affiche une forme olympique, après Star Cruiser, 2033, The Gundown et juste avant le très attendu «The Dylan Dog», l'éditeur français se fend d'une édition DVD et Bluray de «Fading The Cries» de Brian Metcalf qui devient pour l'occasion "Lord Of the Light". La chose est attendue pour le 1er juin 2012, mais Ecranbis.com a déjà pu mettre la main sur une galette. Review et verdict...
Synopsis :
Jacob, jeune héros mystérieux qui appartient à la race des jeteurs de sorts, protège les objets sacrés depuis la nuit des temps. L’un d’eux disparu depuis des siècles est retrouvé par Sarah, une jeune adolescente qui ignore le pouvoir de l’objet qu’elle détient. Alors que le sombre Nécromancien lance ses hordes de créatures maléfiques à la poursuite de l’adolescente, Jacob vient à son secours et la guide à travers les souterrains secrets de la ville. Leur périple pour protéger l’objet sacré ne fait que commencer…
Chronique:
Jusqu'ici cantonné dans les effets visuels, Brian Metcalf réalise avec «Fading The Cries» un vieux rêve, celui de réunir en 94 minutes les thèmes qui ont marqué son enfance de cinévore déviant : Zombies, Fantaisie et super héros. Un cocktail riche en fantastique qui mettra quelques années avant de caresser nos petits écrans. Le brave Brian commence en effet à travailler sur «Lord of the light» (Son titre français) à la fin des années 90. Il bricole même un teaser afin de trouver des fonds. Nous sommes en 2002, l'intérêt des investisseurs est là, mais la magie n'opère pas encore. Le projet fou de Brian va même traîner dans les cartons pendant cinq longues années pour miraculeusement trouver preneur. Pas de pluie de dollars à l'horizon mais juste de quoi mettre en boite un B-movie décent et de convoquer Thomas Ian Nicholas. Un visage connu puisque le jeune acteur dont la carrière a débuté à la télévision (dans le soap «Madame est servie» entre autres) a connu depuis quelques succès cinéma dont la série des American Pie ou encore le huitième volet de la saga «Halloween» (Halloween résurrection). Pour lui donner la réplique, un spécialiste des seconds rôles bien connu des fantasticovores : Brad Dourif que nous ne vous ferrons pas l'affront de vous présenter.
Lord Of the Light commence assez fort en s'accrochant au destin de Sarah, adolescent américaine tourmentée, partie vider quelques bouteilles dans le voisinage en compagnie de sa meilleure amie. Une virée nocturne que les deux jeunes filles en fleur vont payer le prix fort en tombant sur une bande de morts vivants plutôt tactiles. Sarah est toutefois sauvée par un bien étrange personnage armé d'un sabre et dénommé Jacob. Un improbable croisement entre The Crow, Woochi le magicien des temps modernes et Michael Jackson (période Dangerous) qui lui apprend que les créatures, envoyées par un redoutable sorcier (Brad Dourif) convoitent en fait un médaillon que son oncle disparu (Thomas Ian Nicholas) lui a offert. Sur ce canevas assez classique, Brian Metcalf la joue fine et coupe son récit en deux. Nous suivrons d'un côté l'inévitable affrontement de Jacob et du Nécromancien, nous découvrirons de l'autre, le passé de l'oncle de Sarah, écrivain veuf, face au pouvoir destructeur et magique d'un vieux grimoire.
Passé du réalisateur aidant, le scénario de «Lord of the light» est aussi, voire surtout le parfait prétexte pour un déluge d'effets spéciaux numériques. D'après l'aveu de Metcalf lui même, plus de 1000 plans d'effets visuels criblent sa bobine (ce que nous n'aurons pas trop de mal à croire). Problème, le budget de la chose ne permettant pas de faire de miracles à répétition, l'étalage de CGI, d'incrustations et d'effets en tout genre manque ici un peu d'homogénéité. Dit autrement le meilleur côtoie le pire et si certains plans donnent à «Lord of the Light» des airs de superproduction hollywoodienne, d'autres le renvoient aussitôt dans le fond du panier de l'art vidéastique. On finit même par se dire que la bobine aurait gagné à se montrer graphiquement moins généreuse et l'ami Brian, plus réaliste. C'est d'autant plus dommage que la réalisation, un poil au dessus des standards de la production DTV actuelle, tient plutôt la route à l'image de ses chorégraphies de combat signées Luke LaFontaine ( Beowulf, The Green Hornet, Iron Man, Buffy Contre les vampires.)
Reste que le spectacle offert par «Lord Of the Light» n'inspire jamais l'ennui , mieux se hisse sans trop de problème au rang de «Serie B divertissante». Difficile dans ce contexte de comprendre le rejet quasi unanime de la presse spécialisée américaine qui semble être passée à côté des qualités artistiques de ce premier effort bisseux et fougueux, certes très imparfait, mais nullement infréquentable. Condor ayant eu de plus la bonne idée de nous présenter la chose dans son format 2.35 d'origine (Le Zone 1 US des chez Liongates est parait-il honteusement recadré), Ecranbis signe cette chronique d'un 3/5 parce qu'elle le vaut bien.
Test Technique :
Condor Entertainment propose de découvrir «Lord of the light» dans son format scope d'origine avec une qualité d'image très correcte en dépit d'une compression parfois visible. Rayon audio, deux mixages DD5.1 sont disponibles. Le premier en langue française, le second en langue anglaise. Même si le doublage français ne fait pas honte, nous vous recommandons de vous tourner vers la VO sous titrée qui est globalement meilleure même si pas exempte de fantaisie (Le mixage des voix). En guise de bonus, il faudra se contenter de 3 bandes annonces qui se lancent automatiquement à l'insertion du disque.