Tout comme le succès de Ghoulies avait lancé Empire, celui de Puppet Master lancera Full Moon. En 1991, avec son inimitable sens de l'opportunisme, Charles Band déterre André Toulon au sens propre comme au sens figuré. Puppet Master 2 débute en effet, et non sans révérences au cinéma d'horreur classique, par une anthologique scène de cimetière. Les cinq poupées maléfiques du premier opus ont décidé de profaner la tombe de leur créateur pour lui redonner vie. Détail troublant, l'année de mort sur la sépulture de Toulon indique 1941 alors que notre homme a mis fin à ses jours en 1939 dans le premier épisode. Que s'est-il donc passé entre 1939 et 1941 ? L'esprit du marionnettiste a-t-il été transvasé dans un autre corps ? Peu importe car une équipe de chercheurs en paranormal sont venus élucider un nouveau mystère dans l'hôtel de Bodega Bay. Megan Gallagher a en effet été assassinée et Alex, le médium rêveur, accusé du meurtre est désormais interné dans un hôpital psychiatrique. A peine arrivée sur place, l'une d'eux, Camille Kenney, aperçoit deux des marionnettes, et persuadée que l'équipe court un grand danger, décide de quitter l'aventure. Mais il est déjà trop tard, la mort a déjà commencé à frapper dans les couloirs et les suites du palace. Alors que les chercheurs découvrent l'existence des poupées, un étrange personnage fait surface : Eriquee Chaneé. Il prétend être l'héritier de Megan et par conséquent le propriétaire de l'hôtel.
L'héritier de David Schmoeller habite lui depuis belle lurette sur la planète «Band». On doit en effet à Dave Allen, la création et l'animation en stop motion des deux extraterrestres reptiliens de Laserblast (Rayon laser en France), un Charles Band antique (1979). Incontestable spécialiste de l'image par image, il mettra son talent au service de bon nombre de productions Empire et Full Moon (Dolls, Ghoulies 2, Pulse pounders, Robojox, Oblivion … et bien sur Puppet Master) tout participant à des œuvres plus hollywoodiennes (Le secret de la pyramide, La quatrième dimension pour le compte de Steven Spielberg, le Willow de Georges Lucas ou encore SOS fantômes 2). Charles Band lui offre une première chance de se frotter au difficile art de la réalisation en lui confiant un segment de son film à sketches «Dungeonmaster». Puppet Master 2 est, et restera, son unique long métrage. La mort l'emporte à la toute fin des années 90. Autre exemple du fonctionnement très familial du système «Band», David de Coteau qui réalisera le volet suivant (ainsi que le 6e, 7e et 9e) fait déjà partie de l'aventure en qualité de producteur. Tracer en quelques lignes le parcours de ce sympathique mercenaires du 7e art serait sans doute vain. Nous en reparlerons donc dans le prochain review de Puppet Master III...
L'analogie faite entre Ghoulies et
Puppet Master en début de chronique n'est pas gratuite. Dans
Ghoulies premier du nom, les petites créatures démoniaques ne sont
que l'accessoire d'un scénario trempant vaguement dans la magie
noire. Sa suite, Ghoulies 2, réalisée par le père de Charles Band,
remet les bestioles verdâtres au centre du récit. Avec ce deuxième
opus, la série Puppet Master abandonne le ton «Agatha
Christieque» de son premier volet pour glisser lentement mais sûrement dans le film à monstres. Sous la caméra de Dave Allen, les
poupées tueuses deviennent stars. André Toulon leur a donné la
vie, elles vont lui rendre. Rythme soutenu, attaques plus copieuses,
tout semble avoir été pensé, créé autour des nos petits
assassins mécaniques. D'ailleurs, Puppet Master 2 permet à une
nouvelle "tête de bois" de faire son entrée en scène : Torch! Un
jouet de métal au look très nazi, balles de mitraillette en guise
de dents et lance flamme à la place du bras. Le spectre du
merchandising plane-t-il déjà au dessus de la saga ?
Le reste du récit se veut finalement
très classique, multipliant les clins d'œil au cinéma
d'épouvante. André Toulon apparaît sous des bandages rappelant
ceux de «l'homme invisible», Carolyn Bramwell qui dirige l'équipe
de parapsychologues, se trouve, oh miracle, être le sosie d'Elsa, la
femme du maître des poupées. Il est question de transfert d’âme de
corps en corps (une thématique récurrente du fantastique) et
également de poupées de taille humaine. On pense évidement au Dolls
de Stuart Gordon. Le résultat est aussi malin que divertissant.
Puppet Master 2 remplit donc son double objectif, celui de prolonger
le plaisir procuré par le visionnage du premier film, tout en installant
ses héros maléfiques dans l'imaginaire collectif (nous en saurons un peu plus sur les origines du secret du marionnettiste). Les effets
spéciaux somptueux (une prouesse pour un si petit budget),
véritable signature visuelle de la franchise, y sont sans doute pour
beaucoup.
Rayon acting, William Hickey abandonne
le personnage d'André Toulon au profit de Steve Welles, un
comédien qui apparaîtra dans quelques Olen Ray notoires (Hollywood
Chainsaw Hooker, Biohazard) et don le petit fait de gloire est d'avoir
joué «la main» dans La famille Addams (le film). Le
premier rôle féminin revient lui à une certaine Elizabeth
Maclellan que l'on avait découvert dans un autre Full Moon célèbre,
pour recycler astucieusement des chutes de Robojox : Crash and
Burn. Notons que le film est disponible en France sous le titre et la
jaquette d'une production Empire : Eliminators ! Toujours
côté femme, on relèvera la prestation de Charlie Spradling qui
débuta dans le remake du Blob (1988) pour apparaître dans quelques
productions Band (Meridian, Bad Channel) et surtout dans le très
sous estimé : To Sleep with a Vampire (la victime du Vampire en
France), un très chouette effort romantico-vampiresque d'Adam
Friedman. Enfin, Camille est incarnée par Nita Talbot. Une actrice
dont filmographie charnue (145 films) alterne étrangement apparitions télévisuelles
et WIP (Caged, Chained Heat, quartier de femmes...).
Tout comme le premier volet , le disque
de Puppet Master 2 édité chez nos voisins anglais par 88 Films
bénéficie des nouveaux master haute définition disponibles depuis
septembre 2012. Évidemment pour ceux qui n'ont connu la saga qu'à
travers le matériel réalisé à l'époque pour la VHS, le résultat
est littéralement impressionnant. Le film est présenté au format
large avec une excellente définition et un appréciable grain
cinéma. Rayon plaisirs de l'oreille, nous avons droit à une piste
anglaise en Dolby Digital Stéréo et une piste de commentaire de
Charles Band. (Attention aucune piste Francophone ni de sous titres). Dans le coffre à Bonus:
- Un épisode de Vidéozone concernant le making of du film
- la bande annonce originale
- Deux publicités pour les produits dérivés
- Un épisode de Vidéozone concernant le making of du film
- la bande annonce originale
- Deux publicités pour les produits dérivés
- Une flopée de bande annonce :
Sorority Babes in the Slimeball Bowl-o-rama, Castle Freak, The Dead
Want Women, Puppet Master III, Tourist Trap, Zombies Vs Strippers,
The Pit and the Pendulum, Puppet Master , Meidian, Cannibal Women in
the Avocado jungle of death.
- Enfin une présentation du film par Charles Band dans les décors de Puppet Master X.
- Enfin une présentation du film par Charles Band dans les décors de Puppet Master X.
Ce disque d'origine anglaise est commandable sur Amazon.co.uk ainsi que sur Play.com
Également disponible en Bluray.
Également disponible en Bluray.