Petits, vicieux et méchants ...
Gobelins ,elfes, gnomes, si les petites créatures qu'elles soient maléfiques ou pas ont toujours peuplé le bestiaire fantastique, il faudra attendre les années 80 pour que la thématique soit modernisée et que ces personnages souvent de second plan aient droit à une heure de gloire dans le cinéma d'exploitation.
Même si il a réalisé auparavant « Piranhas » et « Hurlement » considérés aujourd'hui comme cultes, c'est en 1984 que Joe Dante va connaître le succès populaire avec « Gremlins ». Passé du giron du célèbre producteur Roger Corman à celui de Steven Spielberg, l'enfant terrible d'Hollywood porte à l'écran un scénario signé Chris Colombus. Le futur réalisateur de Harry Potter fait ici ses débuts dans l'industrie cinématographique. Il va s'inspirer de « The Gremlins » un livre pour enfant de Roald Dahl, publié en 1943 lui même basé sur une légende née durant la deuxième guerre mondiale. Les personnages des Gremlins y sont décrits comme de petites créatures facétieuses sabotant les avions de chasses de la Royal Air Force. Si Colombus ne manque pas d'évoquer le récit original par la bouche d'un de ses personnages (Mr Fitterman ), il s'en écarte radicalement et y introduit de nouveaux éléments fantastiques. Gizmo, le sympathique Mogwaï (Signifiant Diable en Chinois), trois règles à respecter : ne jamais l'exposer à la lumière du jour, ne pas lui donner d'eau, ni à manger après minuit . Au final, « Gremlins » emprunte autant à l'imaginaire enfantin qu'aux films d'horreur dont il duplique les codes le long de ses cent six minutes. Mais au fond, Gremlins va bien au delà de la comédie horrifique, il est le fruit d'une vision double. Alros que Steven Spielberg produit un conte de Noël, Joe Dante réalise un film d'horreur déviant. Les bobines résultantes de mariage contre nature tendent résolument vers un équilibre fragile, celui du film d'horreur familiale. Filon qui sera exploité sur le champs par le SOS Fantômes de Reitman qui sortira sur les écrans américains la même semaine même si ce dernier s'avère plus volontiers tourné vers la comédie.
Gobelins ,elfes, gnomes, si les petites créatures qu'elles soient maléfiques ou pas ont toujours peuplé le bestiaire fantastique, il faudra attendre les années 80 pour que la thématique soit modernisée et que ces personnages souvent de second plan aient droit à une heure de gloire dans le cinéma d'exploitation.
Même si il a réalisé auparavant « Piranhas » et « Hurlement » considérés aujourd'hui comme cultes, c'est en 1984 que Joe Dante va connaître le succès populaire avec « Gremlins ». Passé du giron du célèbre producteur Roger Corman à celui de Steven Spielberg, l'enfant terrible d'Hollywood porte à l'écran un scénario signé Chris Colombus. Le futur réalisateur de Harry Potter fait ici ses débuts dans l'industrie cinématographique. Il va s'inspirer de « The Gremlins » un livre pour enfant de Roald Dahl, publié en 1943 lui même basé sur une légende née durant la deuxième guerre mondiale. Les personnages des Gremlins y sont décrits comme de petites créatures facétieuses sabotant les avions de chasses de la Royal Air Force. Si Colombus ne manque pas d'évoquer le récit original par la bouche d'un de ses personnages (Mr Fitterman ), il s'en écarte radicalement et y introduit de nouveaux éléments fantastiques. Gizmo, le sympathique Mogwaï (Signifiant Diable en Chinois), trois règles à respecter : ne jamais l'exposer à la lumière du jour, ne pas lui donner d'eau, ni à manger après minuit . Au final, « Gremlins » emprunte autant à l'imaginaire enfantin qu'aux films d'horreur dont il duplique les codes le long de ses cent six minutes. Mais au fond, Gremlins va bien au delà de la comédie horrifique, il est le fruit d'une vision double. Alros que Steven Spielberg produit un conte de Noël, Joe Dante réalise un film d'horreur déviant. Les bobines résultantes de mariage contre nature tendent résolument vers un équilibre fragile, celui du film d'horreur familiale. Filon qui sera exploité sur le champs par le SOS Fantômes de Reitman qui sortira sur les écrans américains la même semaine même si ce dernier s'avère plus volontiers tourné vers la comédie.
Les Gremlins n'eurent pas attendre Chris Colombus , Speilberg et Dante pour imprimer la pellicule. Ils apparaitront dès les années 40 dans le cartoon Bugs Bunny puis dans les années 60 dans « Nightmare at 20,000 Feet » savoureux épisode de la quatrième dimension ou une créature entreprends le sabotage d'un avion de ligne. Cet épisode connaitra un remake en tant que segment du film à Sketches « The Twilight Zone : the movie » que Spielberg produit en 1983. L'une des autres grandes forces de Gremlins et globalement du film de monstres en général sera de troubler le rapport entre spectateurs et créatures. On pourraient même dire que dans le genre dont le film de Dante est l'héritier, les créatures, aussi répugnantes et vicieuses soient elles, voleront systématiquement la vedette aux héros en les reléguant au rôle de faire valoir.
Gremlins marquera également les esprits par ses effets spéciaux. C'est le magicien Chris Walas qui avait déjà travaillé avec Dante sur Piranhas mais aussi sur « Le retour du Jedi », et « les aventuriers de l'arche perdue » qui donnera vie aux créatures. Un travail époustouflant qui aujourd'hui encore, alors que nous baignons dans des océans d'effets numériques laisse bouche bée. Si Chris Walas évoque le tournage comme un véritable calvaire , le résultat est lui un véritable hymne à l'Animatronic.
Le succès mondial de Gremlins ne tardera pas donner des idées. Le producteur et réalisateur Charles Band mettra en chantier l'année suivante : Ghoulies dont il confiera la réalisation à Luca Bercovici. Le projet original titré « Beasties » est en fait antérieur au film de Dante. Dans un interview qu'il donne en 2009 au site internet : « Dr Gore's Fun House », Bercovici déclare : « La vérité c'est que nous étions en production en même temps » expliquant le retard de Ghoulies par les difficultés financières de Charles Band. Reste que l'on peut peut affirmer que Gremlins ne fut pas étranger au succès inattendu de Ghoulies sur le marché de la vidéo. Les créatures censées être les stars du film sont ici de petits démons invoqués par magie noire. Ils apparaitront que de façon anecdotique dans le film laissant au spectateur l'impression de s'être fait tromper par les visuels aguicheurs dont Empire Pictures (la firme de Charles Band) s'était fait une spécialité. D'après Band lui même, l'affiche publicitaire du film montrant un Ghoulies sortir des toilettes eu un tel impact que la scène absente du scénario du être tournée après coup et ajoutée au montage. Ghoulies, chronologiquement premier rip off de ce renouveaux du film de montre annonce la couleur. Le cinéma d'exploitation s'engouffre dans la vision de Dante, l'horreur graphique qui s'en extrait et le second degré quitte à tourner le dos au conte Spielbergien.
Le succès mondial de Gremlins ne tardera pas donner des idées. Le producteur et réalisateur Charles Band mettra en chantier l'année suivante : Ghoulies dont il confiera la réalisation à Luca Bercovici. Le projet original titré « Beasties » est en fait antérieur au film de Dante. Dans un interview qu'il donne en 2009 au site internet : « Dr Gore's Fun House », Bercovici déclare : « La vérité c'est que nous étions en production en même temps » expliquant le retard de Ghoulies par les difficultés financières de Charles Band. Reste que l'on peut peut affirmer que Gremlins ne fut pas étranger au succès inattendu de Ghoulies sur le marché de la vidéo. Les créatures censées être les stars du film sont ici de petits démons invoqués par magie noire. Ils apparaitront que de façon anecdotique dans le film laissant au spectateur l'impression de s'être fait tromper par les visuels aguicheurs dont Empire Pictures (la firme de Charles Band) s'était fait une spécialité. D'après Band lui même, l'affiche publicitaire du film montrant un Ghoulies sortir des toilettes eu un tel impact que la scène absente du scénario du être tournée après coup et ajoutée au montage. Ghoulies, chronologiquement premier rip off de ce renouveaux du film de montre annonce la couleur. Le cinéma d'exploitation s'engouffre dans la vision de Dante, l'horreur graphique qui s'en extrait et le second degré quitte à tourner le dos au conte Spielbergien.
Peu importe la mauvaise réputation que traine Ghoulies, le film est de l'aveu même de Charles Band son plus grand succès commercial, c'est donc fort logiquement que le producteur entreprendra un Ghoulies 2 en 1987, tourné à Rome en Italie par son propre père Albert. Moins pingre en effet spéciaux et en apparition de créatures que son prédécesseur , Ghoulies II dépose son intrigue dans une fête foraine ouvrant le scénario à une succession de séquences horrifiques et drôles. Sans doute le meilleur opus de la série, Ghoulies 2 est au fond nettement plus proche de Gremlins que Ghoulies ne l'était. A noter que Romano Puppo, véritable gueule du cinéma italien ( Les guerriers du Bronx, La mort au large, 2019 après la chute de New York ) y fait une apparition.
Le 3e volet, sous titré Ghoulies goes to college, débarquera directement sur le marché de la vidéo en 1991. Son réalisateur John Carl Buechler n'est autre que le concepteur des effets spéciaux des deux premiers Opus . Ce Ghoulies 3 entrainera la série dans les profondeurs de la farce adolescente de mauvais goût avant que Jim Wynorski ne mette un terme à cette saga du pauvre par un très mauvais « Ghoulies 4 » n'ayant que peu de rapport avec le concept original. Notons que Buechler a débuté sa carrière de réalisateur avec un autre film mettant en scène de petites créatures : Troll qu'il réalise également pour le compte Charles Band.
Si il est cette fois question d'invasion extraterrestre, les créatures en forme de boules de poils de « Critters » de Stephen Herek (1986) marchent elles aussi dans les pas des Gremlins tout en louchant sur le cinéma de science fiction des années 50, voir le western. L'ambiance de Critter est peut être plus sombre et plus horrifique. Herek Lui même toujours prétendu que le scénario de son film avait été écrit longtemps avant celui de Gremlins et qu'il avait même été nécessaire de le réécrire en partie afin de gommer les similitudes entre les deux films. Reste que Critters est l'un des plus fameux enfants cinématographiques de « Gremlins » et au demeurant une excellente série de Science Fiction horrifique. Clin d'œil à « E.T. L'extra terrestre », la mère du hero est interprété par Dee Walace Stone (la mère d'Elliot dans le film de Steven Spielberg).
Ce sont les frères Chiodo déjà responsables de « Killer Klowns from Outer Space » qui eurent la charge de créer les Critters. Leur mode de déplacement en « boule » proche de celle des gentils Popples ( série d'animation produite par Jean Chalopin à la même époque) sera reprise dans une autre fils de Gremlins : « The Seed People » mis en oeuvre par Charles Band au début des années 90. Rien ne se perds en ce bas monde ! Si Critters ne fut pas un énorme succès au box office, il fut facilement rentabilisé et acheté dans le monde entier. Il engendra 3 suites : Le plus délirant et relativement réussi à défaut d'être original « Critters 2 " de Mick Garris mais aussi les plus discutables Critters 3 (ou apparaît pour la première fois un certain Leonardo DiCaprio) et 4, tournés tous deux en 1991 pour le marché de la vidéo.
En 1987, le producteur Roger Corman un temps intéressé par le scénario de Critters avant que la New Line ne s'en empare, se lance à son tour dans le « film à créatures » avec Munchies. Il s'agit du seul et unique film de Tina Hirsch en tant que réalisatrice. Pour la petite histoire Tina Hirsch a assuré le montage de quelques films de Joe Dante dont celui de Gremlins. Il est sans doute peu dire que Munchies louche sur son modèle. Nous sommes même face à un plagiat décomplexé dont seul Roger Corman et quelques réalisateurs italiens ont le secret. Il est cette fois question d'un archéologue ramenant du Pérou à son fils une créature fossilisée qui ne tardera pas à prendre vie, se multiplier et montrer une certaine agressivité. Munchies se laisse regarder avec un plaisir amusé et assumé. Comme on joue au jeu des sept erreurs.
Le futur réalisateur des Vice academy avec l'ex star du X Ginger Lyn,
Rick Sloane commettra en 1988 « Hobgoblins » édité en vidéo en france sous le titre ; « Goblins ». Ce métrage est sans doute l'un des pires « Gremlins like» jamais exécuté. Mais le film sera tout de même distribué dans une cinquantaine de pays. Hobgoblins aura même droit à son épisode du Mystery Science Theater 3000 lui donnant un statut culte chez les cinéphiles les plus déviants. Fort de cette nouvelle notoriété inattendue Rick Sloane réalisera lui même un documentaire « Hobgoblins: The Making of a Disaster Piece » et en profitera pour livrer en 2009 une suite « Hobgoblins 2 ». An all new sequel to one of the worst films of all time! Tout un programme !
Full Moon , la société fondée par Charles Band après Empire livrera quelques exemples flagrants mais plus tardifs de l'influence directe de Gremlins sur le cinéma d'exploitation. « The Seed People » (devenu Glutors pour son exploitation vidéo en France) en 1992 , mais aussi Hideous ou encore Skullheads . La série des Puppet Masters et autres Demonic Toys, même si elles explorent une autre thématique , celle du jouet tueur, doivent aussi beaucoup aux créatures de Dante, Colombus et Speilberg..
Joe Dante acceptera tardivement et sous condition d'obtenir carte blanche de la Warner de réaliser une suite à Gremlins. Ainsi 6 ans après le premier épisode , les créatures retrouvent le grand écran avec « Gremlins 2, the new batch ».