En 1979, Georges Lucas renouvelle le Space Opera avec « La Guerre des étoiles » . Le succès du film est mondial et les épopées spatiales de seconde zone vont donc logiquement se bousculer au portillon. Si , la profusion d'effet spéciaux , costumes , décors qui s'inscrivent dans les codes du genre vont rendre la tache ardue pour les génies du cinéma de quartier et certainement limiter les ambitions de bien des producteurs , il serait faux de penser que le Space opera fut boudé par le cinéma d'exploitation.
Dans l'après Star wars, les grands studios hollywoodiens vont tous tenter de rebondir avec plus ou moins de bonheur sur le renouveau spatial que cela soit sur grand ou petit écran. La Paramount lance la production d'une longue série de films dérivés de la série Star Trek. Star Trek the movie sort sur les écran en 1979. La série Galactica est diffusée dès septembre 78 sur la chaine américaine ABC. Un an et quelques jours plus tard, Buck Rogers débarque sur NBC. Du côté de chez Disney , le « black Hole »(le Trou noir) est mis en chantier. Il sortira sur les écrans américain pour noël de l'année 79. Dino de Laurenti produit de son côté un remake de Flash Gordon et même l'agent 007 sera envoyé en orbite en dans Moonraker. (1979)
Star Crash que Luigi Cozzi réalise en 1977 est considéré aujourd'hui encore comme un des plus fameux rip off de Star Wars. Pourtant StarCrash est visuellement bien plus proche de la science fiction des années 50 et 60 que du films de Lucas dont il emprunte tout de même quelques trouvailles dont les duels au sabre laser. Il faut dire qu'au moment où on lui confie la réalisation d'un film surfant sur le succès de la guerre des étoiles, ce dernier n'était pas encore sorti sur les écrans européens. Cozzi dans l'impossibilité de visionner le film est obligé de se rabattre sur le livre . Véritable bonbon kitsh pour les yeux , Star Crash est aujourd'hui l'objet d'un véritable culte chez les amateurs de cinéma bis. Il existe en France un Star Crash 2 sous titré les évadées de la galaxie 3 . Il s'agit en fait d'une astuce commerciale derrière laquelle se cache Giochi erotici nella 3a galassia que Bitto Albertini réalise en 1981 en empruntant quelques séquences d'effets spéciaux à Star Crash. Hormis ces emprunts , les deux films n'ont pas à proprement parler de lien.
Le japon nous livrera en 1978 « Uchu kara no messeji» de Kinji Fukasaku. Les américains connaissent le film sous le nom de « Message from space ». En France il fut exploité sous le titre de « les évadés de l'espace ». Ce Star Wars japonais est aujourd'hui surtout connu pour avoir engendré une série télévisée à succès : San Ku Kaï dont le générique français, improbable, composé par Eric Charden et Didier Barvelivien ont traumatisé des dizaines de milliers d'enfants dans l'hexagone. Un autre film japonais est souvent cité comme étant un enfant de star wars. Il s'agit de « Wakusei daisenso » titré en France « la bataille de l'espace ». Ce métrage fut en fait produit dans l'urgence par la Toho en 1977 dans l'espoir de devancer le succès de la guerre des étoiles.
On parle aussi d' « Alerte dans le cosmos » ( The Shape of Things to Come) production canadienne de 1979 ou cachetonnent Jack Palence et John Barry , rescapé de la série Space: 1999 .
«The humanoid» que réalise Aldo Lado sous le ronflant pseudonyme de George Lewis en 1979 est en quelque sorte l’autre star war italien. Enzo Castellari dirige la seconde équipe , Antonio Margheriti est lui chargé des effets spéciaux sous son nom d’emprunt habituel Antony M. Dawson. Notons au passage que ce dernier recyclera quelques costumes de cet Humanoide dans son «Il mondo di yor» ( Yor le chasseur du futur). De l’autre côté de la camera , on retrouve la française Corinne Clery que l’on a connu moins habillée dans Histoire d’o, Richard Kiel le géant au dent d’acier de James Bond et l’éternelle Barbara Bach. Si Cozzi avait extrapolé son Star Crash à partir d’un simple livre, Aldo Lado a lui vu et certainement revu le Star wars de Lucas. L’humanoide ne nous épargne pour ainsi dire rien: Sous Dark vador , combat stellaire, planète désertique, petit robot roulant et malicieux ( Le robot chien ). A vrai dire le moindre plan transpire l’univers de la guerre des étoiles. Le film tombe pourtant à plat et ce n’est pas la bande originale d’Ennio Moriconne , qui signe ici un des pires scores de sa carrière qui arrange les affaires d’Aldo Aldo. Reste que les personnages de Barbara et Tom Tom sont étonnamment annonciateurs du tandem Amidala / Anakin de l’épisode 1 de la nouvelle trilogie star wars. Lucas aurait jeté un oeil sur the humanoid ?
En 1979 toujours, mais en France sortent 2 longs métrages « Galactica, la bataille de l'espace » et « Galactica: les cylons attaquent ». Il ne s'agit que de remontage d'épisodes de la série originale Galactica qui n'est alors pas encore diffusée à la télévision française. Exploité en 1981 , « La conquête de la terre » est lui aussi un remontage d'épisode mais cette fois de la série Galactica 1980, laquelle souffre encore aujourd'hui d'une très mauvaise réputation auprès des fans. Notons que les séquences d'effets spéciaux de Galactica furent ré-utilisées 10 ans plus pour caviardé un certain « Space Mutiny ».
Galaxina qui sort lui sur les écrans américains en 1980 et entraine le space opera vers le terrain de la parodie. Il met en scène une androide sexy. portant le nom de Galaxina interprété par Dorothy Stratten. Cette ex playmate au destin tragique (elle décèdera la même année à l'age de 20 ans) avait fait quelques mois auparavant une apparition dans la série « Buck Rogers » dans le rôle de Miss Cosmos ! Tourné sans grands moyens, Galaxina jouit aujourd' hui d'une certaine réputation chez les fans de Science fiction vintage.
Roger Corman s'offrira sa space operette en 1981 . « Battle Beyond the star » même si il s'inspire fortement des sept mercenaires, est avant tout un clone de la guerre des étoiles dans lequel il puise situations , costumes, personnages, effets de transition et même parfois séquences entières... Difficile de ne pas voir en Cowboy campé par George Peppard un ersatz de Han Solo ou en Richard Thomas un Marc Hammil du pauvre. Battle Beyond the star fut sans doute l'un des productions les plus couteuses de Roger Corman. Pas particulièrement avare en effets spéciaux, maquettes et painting mate, les mercenaire de l'espace ( son titre français) est aussi une formidable galerie de gueules du cinéma d'exploitation puisque l'on y retrouve : John Saxon , Robert Vaughn , Sybil Danning . Une partie des effets spéciaux du film furent réutilisés dans une autre production spatiale de Roger Corman : « Space Raiders » (1983) restée inédite en France. Le très honorable score signé James Horner fut lui aussi l'objet d'un recyclage dans Raptor, un sous Jurrasik Park que Corman produit en 2001.
The Last Starfighter (1984) de Nick Castle , véritable petit bijou SF des années 80 est sans aucun doute l'un des derniers enfant directe de star wars. De fait , le film puise également dans Star Trek, Buck Rogers ou autre Galactica. Il est aussi le premier film de l'histoire a usé de CGI (computer Generated Images ) pour la réalisation de ses effets spéciaux. Avec SpaceBalls ( la folle histoire de l'espace) réalisé par Mel Brooks en 1987 signe une parodie appuyée de l'univers star wars à laquelle repondra « Galaxy quest » dix ans plus tard en singeant les codes de Star trek.