Aventuriers de la bobine perdue, les Montpelliérains d'Artus Films ont eu la bonne idée de dépoussiérer « Il castello dei morti vivi » (le château des morts vivants) une co production franco-italienne qui n'a mystérieusement jamais eu l'honneur d'une exploitation (en salle ou en vidéo) de ce côté des alpes. Ça nous arrive en DVD zone 2 le 1er juin prochain, Ecanbis.com a eu l'honneur de jeter un œil à cette galette et vous livre ses pensées les plus inavouables...
Synopsis:
Au début du XIXème siècle, dans une Europe harassée par les guerres Napoléoniennes, une troupe d’artistes ambulants est invitée dans son château par le comte Drago. L’aristocrate est un fou excentrique passionné par la taxidermie. En effet, le château est rempli d’animaux embaumés ayant un air étrangement vivant. Eric, et Laura vont bientôt découvrir que la passion du comte le mène à d’horribles expériences, et ne se limite pas qu’aux animaux…
Critique:
Comme je vous le laissais entendre dans le chapeau introductif, « Le château des morts vivants » bien que réalisé en 1964 avec des capitaux français est resté inédit dans notre petite et obscure contrée. Tout laisse même penser que le film ne fut jamais doublé dans la langue de Voltaire et de Frédéric Lefevre. D'ailleurs Artus présente le métrage dans ses versions italienne et anglaise accompagnées de sous titre français. Pourtant, ce « Castello dei morti vivi » ne manquait pas d'arguments commerciaux , à commencer par son titre trompeur ( Il n'y a pas l'ombre d'un zombie dans les couloirs de ce château ) ...Mais surtout par son casting. Une distribution de premier choix avec un Christopher Lee en pleine période italienne ( Le château des morts vivants a été réalisé 1 an après « la Vierge de Nuremberg » De Margheriti et surtout « Le corps et le fouet » de Bava.) On y trouve également Donald Sutherland dont la carrière cinématographique est comment dire... Naissante. « Il castello dei morti vivi » est également l'occasion de retrouver l'acteur français Philippe Leroy. Comédien dont la filmographie italienne laisse sans voix mais pratiquement inconnu en France.
Sur ce point dans l'excellent bonus qui accompagne le film , Alain Petit fait un intéressant parallèle avec Pierre Brice , acteur français boudé dans son pays d'origine mais star en Allemagne grâce à la série de Winnetou , irrésistible et ( appelons un chat un chat) ultra kitsch westerns allemands. Parallèle d'autant plus justifié que Brice s'illustra aussi dans quelques bobines italiennes signées par Umberto Lenzi (L'invincible cavalier masqué, Maciste contre Zorro) ou encore la parodie ritale du jour le plus long , « Le jour le plus court » de Sergio Corbucci. Mais Revenons à nos moutons ou plus précisément à notre château.
Il castello dei morti vivi est d'abord à replacer dans son contexte, c'est à dire en pleine mouvance fantastico gothique italienne. Nous sommes dans les années 60 , et le pays du peplum clinquant est parti à l'assaut d'une contrée jusqu'ici sous l'emprise de la Hammer. « Le masque du demon » de Bava et sa photo noir et blanc sublime fait office de phare. Sans surprise, Le château des morts vivants n'est pas véritablement une œuvre maitresse du genre, mais plus un sympathique exemple de bobine d''exploitation dont la rareté ( même si le film a déjà été édité en zone 2 en Italie) éveille la curiosité de tout bisseux maladif qui se respecte. Reste donc à savoir si cette curiosité se trouve récompensée ?
La réponse est oui car il se dégage d' «Il castello dei morti vivi », tout ce qui fait le charme parfois désuet du genre Horrifico gothique. La présence de Christopher Lee, excellent en Conte Drago, tire résolument cette petite bobine vers le haut et cette variation scientifique sur le thème de la maison de cire s'avère un voyage plaisant dans l'histoire du cinéma fantastique. La galette étant de plus commercialisée à prix très bas (un peu moins de 13 €) , on ne peut qu'applaudir l'initiative et savourer comme il se doit cet inédit.
Test technique :
La galette éditée par Artus permet de découvrir « Il castello dei morti vivi » dans des conditions très honorables puisque le film est présenté dans une copie propre et au format 1.66 . Comme je vous l'expliquais au début du review , le film n'ayant pas de doublage français, Artus propose deux pistes : Une Anglaise et une Italienne. Le tout est bien entendu accompagné de sous tires français. Assez étonnamment, la musique du générique est différente d'une version à l'autre. Du côté des suppléments , on trouve quelques bandes annonces, une gallerie de photos et surtout un bonus passionnant de plusieusrs dizaines de minutes ou Alain Petit présente le film en détail.
- Un gothique italien inédit en France
- Christopher Lee
- Un bonus excellent d'Alain petit
- Un prix Mini
- L'absence de piste française.
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