Produit par « Millennium films » , la branche fréquentable et friquée de NU IMAGE, Drive Angry 3D a traversé l'Atlantique et les écrans français (relief oblige) en mars dernier sous le titre Hell Driver. C'est Metropolitan FilmExport (distribution Seven 7 ) qui lui offre le 23 juillet prochain un deuxième tour de piste. Au programme une édition DVD mais également un double Bluray proposant une version 3D et une jaquette lenticulaire. Ecranbis.com a reçu une galette de test en pleine tête et s'empresse de vous livrer son verdict sur un plateau . Qu'est ce qu'on ferait pas pour vos beaux yeux ?
Synopsis :
Échappé de l'enfer, Milton revient sur terre pour se venger des fanatiques qui ont assassiné sa fille et kidnappé le bébé de celle ci pour le sacrifier à la prochaine pleine lune. Sur sa toute , il trouve la séduisante Piper, ils se lancent ensemble à la poursuite de Jonah King et ses adeptes, du Colorado à la Louisiane. Pourtant, le chasseur pourrait bien devenir le gibier… Un homme mystérieux aux pouvoirs surnaturels, le Comptable, est lui-même à la recherche de Milton. Alors que la route devient le théâtre d’une véritable vendetta, une course-poursuite en cache une autre. Milton pourra-t-il rattraper King avant que le Comptable ne lui mette la main dessus ? Carburant à la rage et au bolide, Milton va poursuivre sa mission. Il n’a que trois jours…
Critique :
Monteur de talent (Les 3 premiers Scream, Mimic, Freddy Sort de la nuit, Cursed) , Patrick Luissier fait ses premiers pas de réalisateur au tout début des années 2000 avec Prophecy 3 ( Un téléfilm avec Chirstopher Walken) mais également pour ne pas dire surtout avec : Dracula 2001. Un premier petit succès commercial qui lui permettra de réaliser deux suites (certes moins fréquentables) pour le marché de la vidéo (Dracula 2, Dracula 3 ). Consacrant l'essentiel de sa carrière au cinéma de genre, il réalise en 2009 le premier film d'horreur en 3D, My Bloody Valentine ( Meurtres à la Saint Valentin). Un remake plus opportuniste que décoiffant aux effets reliefs cependant bien envoyés... Si la filmographie du monsieur ne fait pas encore d'étincelles, Patrick Lussier poursuit sa lente et tranquille ascension des collines hollywoodiennes avec un septième long métrage : « Drive Angry ».
« Nicolas Cage » , un budget de 50 millions de dollars et un tournage en 3d , sur le papier , « Hell driver » s'annonce aussi prometteur qu'inquiétant. La crainte d'une énième super production aseptisée cumulant les arguments commerciaux ( une star à la mode , le renouveau du relief) est forte . Pourtant dès ses premiers plans, Drive Angry annonce la couleur. Ici pas question de sacrifier quoique ce soit sur l'autel du box office et du politiquement correct. Si vous espériez un film de super héros gentillet , respirant les bons sentiments et flattant les valeurs de l'Amérique profonde, vous pouvez passer votre chemin . Hell Driver est avant tout un spectacle violemment ancré dans le B Movie. On y distribue des bastos , des pèches et des répliques cinglantes. Et tout le monde en prend plein la gueule, y compris les blondasses de passage. On baise, on boit , on tue et si possible les trois en même temps.
Mais là où des Tarantino ou Rodriguez jouent la carte du Old School et parent leur délires cinématographiques d'artifice « en forme de clin d'œil » (Pellicule faussement dégueulasse et compagnie) , Hell driver dégaine une image numérique impeccable et une réalisation façon « Blockbuster » dans le vent. Le choc des cultures n'en est que plus grand. Nicolas Cage décidément plus convaincant en anti-héros échappé de l'enfer qu'en sous Indiana Jones mou du slip , remplit le contrat et l'écran. Son reflet féminin Amber Heard ( que nous verrons dans le prochain Carpenter : The Ward ) porte aussi bien le flingue , que les shorts trop courts. Si le tout ne s'embourbait pas pas moment dans quelques courses poursuites un poil longuettes , on aurait crié à l' « instant cult movie ! ».
Hymne moderne au cinéma d'exploitation , débarrassé des clichés et des clins d'œils compulsif et révérencieux à une époque révolue, Hell Driver s'avère l'une des plus rafraichissantes productions américaines de l'année. Un feu d'artifice gonflé, à consommer sans réfléchir, pour le plaisir des yeux...Bien sûr certains n'y verront qu'un étalage de bagnoles lancées à pleine vitesse, d'effets de projection ( Merci la 3D) , de membres arrachés , de gueules fendues, de serveuses à poils et d'humour de très mauvais goût. Mais qu'est ce que c'est bon !
Test technique :
Metropolitan offre à « Hell Driver » une édition DVD techniquement haut de gamme mais gâchée par un recadrage. Un détail d'autant plus rageant que les disques de Zone 1 présentaient la chose dans son format d'origine, c'est à dire 1.85. De ce côté ci de l'atlantique , il faudra donc nous contenter d'un 1.77 et d'une question « Pourquoi ? » . Nous pourrons tout de même nous consoler avec une qualité d'image aux limites de ce que rendre le support et deux pistes audios (Français et Anglais) aux mixages 5.1 plutôt flatteurs. Rayon suppléments , cette galette s'avère assez généreuse. On trouvera sur le disque un making of « Comment conduire en Enfer ? » (17 minutes) , deux très courtes scènes coupées, une compilation des scènes d'actions, un commentaire audio et enfin bonus réalisé pour la France : Un entretien avec Nicolas Cage.
Merci à Cinétrafic.fr