God's Puzzle : Test DVD et Critique



Il y a quelques jours, nous vous parlions de Zebraman 2. Une bonne nouvelle ne venant jamais seule, Weprod éditera le 17 août prochain, un second film de Takashi Miike. Réalisé en 2008, God's Puzzle était à ce jour resté inédit sur notre petit et obscure territoire. Au programme de la physique quantique, un accélérateur de particules géant, des sushis, du rock , de l'amour et une version très personnelle de l'hymne à la joie de Beethoven.Quand on vous disait que ce réalisateur était fou …



Synopsis :

Kiichi et Motokazu, deux frères jumeaux, n’ont rien en commun. L’un est un garçon sans histoire et un élève studieux, l’autre est un rocker rêveur et un cancre notoire. Quand Kiichi décide changer de vie et de partir en voyage initiatique en Inde, c’est son frère Motokazu qui prend sa place à la fac. Là-bas, il rencontre la belle Saraka, prodige informatique et solitaire. Avec elle, il va se lancer dans un projet d’étude fascinant : la création d’un nouvel univers pour contredire l’existence de Dieu…




Critique :

Il y a des jours dans la vie d'un cinévore où, sortie d'une projection ou d'un visionnage, on se demande vraiment ce qu'on vient de voir. L'avantage avec Takashi Miike , réalisateur délirant et compulsif par excellence, c'est qu'on est pratiquement averti à l'avance. Avec God's Puzzle, l'un des 3 films que le monsieur a réalisé en 2008 ( Et encore il s'est bien calmé ), la promesse est pour ainsi dire tenue. Nous voilà en effet face à un étonnant croisement thématique. Science fiction d 'un côté avec une adolescente aussi détraquée que surdouée qui s'est lancée dans un projet scientifico-existentielle bien loin des préoccupations des teens d'American Pie : Pirater un accélérateur de particules géant pour recréer un univers. Comédie romantique, de l'autre... Il fallait oser. Takashi l'a fait.



Sur le papier, ce mariage contre nature semble improbable. Sur la pellicule , il est au moins tout autant puisque non content de brasser des genres radicalement opposés, Miike insiste avec une ténacité réjouissante sur les concepts les plus obscures de la physique quantique. Cet étalage de discours et théories plus ou moins opaques mais surtout indus , auquel il faut ajouter des détours (et personnages) inutiles, ont pour conséquence de plomber la première heure et demi de « God's Puzzle ». Ce n'est pas mal filmé, ni mauvais, juste étonnamment à côté de la plaque. Du moins de la notre, puisque rien ne dit que dans l'esprit tordu de Miike, ce refus pur et simple de divertir n'ai pas un sens, ou (terme assez mal choisi lorsqu'on survole la filmo du réalisateur) une raison.



Fort heureusement, passé cette douloureuse (et lente...infiniment lente ) expérience, le film bascule dans une science fiction d'abord assez conventionnelle puis carrément débridée trouvant son apogée dans un final ahurissant où alors que notre monde va être pulvérisé  par l’accélérateur de particules , notre héro se lance dans une interprétation hard rock de l'hymne à la joie de Beethoven, accompagnant son lustrage de manche par des paroles profondément niaises avant de porter secours à sa belle en lui proposant des sushis !(Oui, vous avez bien lu!).


Difficile de savoir ce que Takashi Miike avait dans la tête, tant son métrage semble structurellement fou et désarticulé. Reste que les 45 dernières minutes de la chose , accompagnés d'effets visuels haut de gamme tiennent assurément la route. God's Puzzle n'apporte au final aucune réponse à son questionnement existentielle, mais dévoile un peu plus la folie de son géniteur. Les aficionados du réalisateur trouveront sans doute par quel bout prendre le film, les autres peuvent s'y risquer au moins pour sa "trippante" dernière demi heure. Reste un film aussi énigmatique que les interrogations qu'il soulève.





Test Technique :

Tout comme pour Zebraman 2, WeProd s'est fendu d'une édition techniquement correcte présentant le métrage dans son format d'origine 1.85 accompagné d'une piste française en DD5.1 et d'une piste en version originale japonaise en simple stéréo. Des sous titres français sont présents mais il faudra se contenter de bandes annonces en guise de suppléments .