Zebraman 2: Test DVD et critique



6 ans après Zebraman premier du nom, son prolifique géniteur Takashi Miike offre à son super héro pas comme les autres un retour sur les écrans. Il n'aura pas fallu attendre très longtemps pour que We Prod, éditeur décidément en pleine bourre, ne dégaine des galettes françaises. Ca sort donc le 10 août en bluray et DVD, ça s'appelle « Zebraman 2 : Attack of Zebra City ». Si vous avez survécu au visionnage des «Cicakman» dont nous vous parlions ce printemps dernier, il est temps de piquer un sprint jusqu'à votre vidéostore. Mais avant ça, review en règle...

Synopsis :

2025 : 15 ans après avoir chassé les extra-terrestres de la surface de la Terre, Shinichi Ichikawa, plus connu sour le nom de Zebraman, se réveille amnésique. Il découvre que le maire de Tokyo, désormais baptisé Zebra City, a pacifié la métropole en instaurant une nouvelle loi : le Zebra Time. Chaque jour durant 5 minutes, les habitants peuvent assouvir leurs pulsions sous la surveillance de la police. Zebraman réalise cependant que la réalité est moins idyllique qu’il n’y paraît et que le maire et sa fille, la vénéneuse Zebra Queen, ont de noirs desseins. Pourra-t-il les arrêter ?…



Critique :

Attention, le japonais Takashi Miike est du genre en faire trois tonnes et sa filmographie imposante a une sérieuse tendance à partir en sucette sucette atomique. Au pays qui a vu naitre Godzilla, rien de plus normal. C'est en 2004 que ce réalisateur fou furieux, véritable stakhanoviste de la pellicule, a accouché des aventures improbables d'un super héros costumé dans la plus grande tradition des « Super Sentaïs » de notre enfance: Zebraman , comprenez l'homme zèbre ( Rien que ça, il fallait oser). Une bobine divertissante qui tranchait alors avec les productions les plus radicales du réalisateur. En 2010, bonne nouvelle du Japon, Takashi passe une seconde couche avec « Z2 : Attack on Zebra city ».



Bien que lorgnant vers un cinéma grand public, Zebraman 2 s'ouvre sur une thématique  fantastique des plus sombres. Plus couillu que le "Rollerball" , plus méchant que « le prix du danger", le Zebra Time permet à chacun, chaque jour  et 5 minutes durant  de se laisser aller aux pulsions les plus primaires et inavouables. Meurtres, viols, tortures, tout est possible. Paradoxe de taille, cet happy hour de la violence a fait baisser significativement l'insécurité et la délinquance. Une vision bien pessimiste d'un avenir pas si loin lointain (et par conséquent de l'humanité) que Takashi habille de ses fantasmes délirants : Fliquettes en cuir et bas résille, super méchante sexy aux faux airs de Lady Gaga.




De l'autre côté du ring , Shinichi Ichikawa, une sorte de Batman amnésique qui va découvrir
dans les griffes de Zebra Queen, son côté le plus sombre. Car oui, Zebraman 2 a beau partir dans tous les sens, il n'en reste pas moins une péloche super héroïque. Une occasion en or pour Takashi Miike d’exécuter quelques révérences et autres hommages appuyés aux délires télévisuels des Sentaïs, en ne manquant pas, bien sûr ,de singer les justiciers costumés hollywoodiens, poids lourds d'un divertissement mondialisé. Ajoutez à la recette un extra terrestre géant dévastant Tokyo comme à la grande époque de la Toho. Une scène quasi hypnotique devant au moins autant à Godzilla qu'au Bibendum final de « Sos Fantômes », notre alien géant se tapant un look de guimauve verdâtre.




A mi chemin entre le vidéo clip, la parodie pure et dure, le V-cinéma et la super production à la nippone, Zebraman 2 s'avère un joyeux fourre tout cinématographique, bordélique par nature. Une péloche qui alterne le visuellement somptueux, le cheap, le tendance et le kitsch. Alors bien sûr le film de Takashi Miike risque de laisser bon nombre de spectateurs sur le carreau. Autrement dit tout le monde ne peut pas comprendre ! Mais pour ceux qui n'ont froid ni aux yeux ni à la platine DVD, le visionnage de  cette œuvrette gonflée ( à l'image de son incroyable final ) est très vivement recommandé et puis c'est tout !


Test technique :


We Prod s'est fendu d'une édition assez minimale puisque n'embarquant aucun bonus en dehors des bandes annonces. Reste que la qualité est au rendez vous d'un point de vue technique. Le disque délivre une image tout à fait honorable au format d'origine (1.85) accompagnée de deux pistes audios. Nous avons droit à un  mixage 5.1 DD pour la piste française, la piste japonaise est elle proposée en simple 2.0. (?) Notons la présence de sous titres français et  mention spéciale à un  doublage  qui tient la route.