À la queue-leu-leu, à la queue-leu-leu, à la queue-leu-leu! Non ! «The Human Centipede» n'est pas l'adaptation cinématographique de la chanson de notre regretté Bezu mais un électrochoc filmique venu des «Pays Bas». Un film fou comme on en fait peu ou plus. Après avoir fait saliver les cinéphiles déviants français des mois durant, Condor Entertainement s'est fendu d'un Bluray et d'un DVD chargé le 13 octobre de cette année. Ecranbis.com a pu jeter un œil (et le bon) sur la chose...
Synopsis :
Une nuit, deux jeunes américaines en voyage à travers l’Europe, tombent en panne en plein milieu d’une forêt. Par chance, elles découvrent une maison dans laquelle vit un ancien chirurgien allemand, le Dr. Heiter. Ravies d’y trouver refuge, elles sont alors loin d’imaginer qu’elles vont devenir les cobayes d’une expérience chirurgicale inédite : le médecin entend en effet créer un mille-pattes humain en les reliant entre elles par un seul et même tube digestif : The Human Centipede !
Critique :
Pour son quatrième métrage, le néerlandais Tom Six a tapé fort sur la planète «Horreur». Son «The Human Centipede» péloche au concept agité du bocal et du bistouri a su créer l'émoi chez les cinéphiles de l'extrême. Et pourtant, tout n'est parti que d'une blague. Un soir alors qu'il assiste avec ses amis à l'arrestation d'un criminel sexuel à la télévision locale, notre brave Tom lâche sur le coup de l'émotion : «Il faudrait lui coudre la bouche sur le trou du cul d'un camionneur» (Les routiers sont sympas mais quand même). Ce à quoi notre réalisateur se verra répliquer : «ça ferait un super film d'horreur !». L'idée ne tombe pas dans l'oreille d'un sourd et Six va développer le concept, allant jusque à vérifier le réalisme médical de son délire auprès d'un chirurgien.
The Human centipede est donc un film à concept...Et un concept inédit. Celui d'un chaine humaine d'un nouveau genre, placée sous le signe de la digestion commune. Pour permettre ce raccordement intestinal, Tom Six dégaine son savant fou, le Dr Joseph Heiter, digne héritier du Dr Frankenstein ou du Hervert West de Reanimator, spécialiste de la séparation de frères siamois, reconverti dans l’assemblage d'êtres humains. Après une premier test réussi sur des chiens, ce toubib allemand au visage d'enfer et dont les yeux crient «Scapel !» se lance dans la création d'un mille pattes humain constitué de 3 corps, traversés par le même tube digestif. Une fois son œuvre chirurgicalement achevée, notre siphonné Dr Heiter va même entreprendre un dressage façon «Rex au pied !» Difficile d'offrir un canevas plus dégueulasse et dérangeant à cette bobine méchamment envoyée !
Fou dans ses fondements, «The Human Centipede » se montre contre toute attente assez conformiste dans sa forme, enfilant les clichés du genre avec une certaine facilité. Nos futurs maillons faibles, deux plantureuses touristes américaines sont les victimes d'une crevaison au milieu de nulle part sous une pluie battante et nous auront droit à la traditionnelle absence de couverture mobile et des échanges plus que convenus. ("Je ne ferai pas un pas de plus"). Idem du côté de côté de la réalisation qui retient le film de Six sur les rails du DTV plutôt bien torché mais jamais transcendant. Tout aussi étrangement, «The Human Centipede » ne verse jamais dans le grand guignol préférant une exploration plus psychologique et paradoxalement sans doute plus douloureuse du calvaire des patients du Dr Heiter.
A l'instar la série Hostel qui prenait également pour théâtre les coins les moins fréquentables et les routes les plus sombres d'Europe, "The Human Centipede" mise donc sur le coup de boule thématique et un concept tordu qui fleure bon le sac à vomi. Cela suffit-il à faire un bon film ? Difficile de répondre, tant le visionnage de «The Human Centipede» s'avère dérangeant à défaut d'être gore. Une œuvre marquante ? Oui car de toute évidence, le film de Six ne trompe aucunement le spectateur et délivre le spectacle craspec et obscène attendu. Tom lui a depuis donné une suite, «The Human Centipede 2 : Full Sequence", déjà interdite sur le territoire anglais. ( ça commence fort). De quoi alimenter quelques mois encore, les fantasmes des aficionados du genre. 14/20 mais à réserver à un public averti et un conseil : Mangez avant ! Car de toute évidence , après ça risque d'être un peu plus compliqué !
Test technique :
Le DVD de test que nous avons eu dans les mains (et dont les disques commerciaux devraient reprendre les caractéristiques) dispense un image sans faille à la compression très discrète au format 1.77 accompagnée de deux pistes audios simple stéréo (français et anglais) et de sous-titres français. Le rayon supplément se trouve plutôt bien achalandé puisque nous avons droit à un making of (environ 8 minutes), un interview du réalisateur Tom Six (environ 5 minutes), les auditions des deux actrices principales, une scène coupée (qui a bien fait de l'être) et un court document sur les bruitages du film. Le communiqué de presse précise que 3 cartes postales réalisées par les internautes seront glissées dans les boitiers.