Deadheads : Critique et test dvd


Après un petit tour du côté du festival européen du film fantastique de Strasbourg et une sélection officielle pour «L’Étrange Festival 2011», les morts vivants de «DeadHeads» reviennent à l'assaut de la planète France. L'effort des Pierce Brothers sera en effet disponible en DVD et en combo Bluray+Dvd+Copie digitale le 17 janvier 2012 grâce à Emylia. Au programme, des garçons qui ont perdu la vie mais pas le sens de l'humour et un road movie comme on aimerait en voir plus souvent. Mad Movies en a fait le Mad Dvd du mois de Janvier, Ecranbis.com a déterré son meilleur rédacteur pour un review qui tue... Franchement l'année commence bien...



Synopsis :


Mike et Brent se réveillent pas tout à fait en vie, pas tout à fait morts au beau milieu d'une épidémie de zombies. Après avoir découvert une bague de fiançailles dans sa poche de manteau, Mike enrôle son nouveau pote Brent, pour l'embarquer dans une quête à la recherche de son amour perdu. Ils sont donc morts-vivants, ce qui ne veut pas dire que les deux amis ne peuvent pas se lancer sur la route à la recherche de l'amour perdu. Mais la route sera semée d'embûches et ils ne savent pas qu'ils sont poursuivis par d'impitoyables chasseurs de zombies.



Critique :


Non la zombédie (comprendre comédie zombiesque) n'est pas née avec «Bienvenue à Zombieland». Dans les années 80, la thématique «Morts qui marchent» massacrée avec frénésie par les pires tacherons de l'histoire du cinéma (on ne donnera pas de nom) tente de reprendre son souffle en flirtant avec l'humour. Le retour des morts vivants, ses deux suites cinéma ( Les opus 4 et 5 étant des DTV sérieux à mourir) , Flic ou zombie, CHUD 2, Zombie Academy... Le message semblait clair : Ils vous ont fait mourir de peur, ils vont vous faire mourir de rire. Au même titre que Dracula ou Frankenstein , le zombie est entré dans culture pop, capable des pires facéties et même de se trémousser derrière Michael Jackson dans un clip signé John Landis. Le renouveau du film de morts vivants, venu d’Angleterre va sans surprise réanimer le sous genre. Edgar Wright ouvre le robinet en 2004 en faisant rimer macchabée revenu d'outre tombe, Tea time et batte de baseball. Depuis, la bobine zombie-parodique est (re)devenue le parfait terrain de jeu pour cinéastes sans le sou, et les quelques kilomètres de péloche résultant, disons-le, quelque peu indigestes.



La recette «Zombédie» commençant au mieux à être synonyme de carence budgétaire , au pire à sentir dangereusement le rance, les frères Pierce traversent avec «DeadHeads» un véritable champ de mines. Fort heureusement, les deux frangins venu respectivement de «Futurama» et d' «American Dad» sont parvenus à placer leur effort dans le carré VIP du cimetière (Comprenez le haut du panier). C'est à dire à s'élever au dessus du sympathique «Buddy movie» ou «fan film» bourré de clins d'œil pour aficionados du genre. Certes, les Pierce Brothers n'ont pas manqué de flatter notre passion cinéphilique déviante par de multiples allusions (ir)révérencieuses aux classiques de nos adolescences (Evil dead, Terminator, Goonies, Psychose, Anthropopagous, Night of the living dead, le jour des morts vivants...) mais Dead Heads a aussi son univers propre, à mi chemin entre le cinéma de Peter Jackson, et celui de John Hugues. Un supplément d’âme qui fait justement cruellement défaut à la majorité des productions du même acabit.



Évidemment, cet arrière goût 80's risque de laisser les nouvelles générations de ciné-geeks biberonnés à « 28jours plus tard »sur la bande arrêt d'urgence , pire faire passer DeadHeads pour une ballade déconneuse gentiment moralisatrice... Il y aurait un peu de ça si la chose ne poussait pas son message (l'amour est plus fort que la mort!) jusqu'au bout de la falaise, en se terminant en pure et joyeuse apologie de la nécrophilie ! Pour ne rien gâcher, ce road movie fiévreux et déjanté mais solidement attaché aux romantiques rails de la passion adolescente (ah les amours de jeunesse!), se montre nettement mieux foutu que la moyenne. Jamais pingre en effet gore, toujours joliment cadré et éclairé, DeadHeads mérite donc une place sur vos étagères. Peut être pas au rayon «Incontournable du genre» ou «Monument cinématographique» mais ces 91 minutes méritent amplement étiquetage «B-Movies comme on les aime»... En tous les cas en ce doux mois de Janvier , si une quinzaine d'euros trainent sur votre compte bancaire, entre « Hostel part III » et « DeadHeads », il n'y a pour ainsi dire pas photo (et si vous voulez soutenir la presse papier, achetez le avec Mad Movies). Du côté d'Ecranbis.com, on lâche un 14/20... Non négociable !




Technique :

Emylia offre à « DeadHeads » une édition DVD convaincante puisque le film est présenté dans son format d'origine (1.78) avec une image d'une excellente facture ( Compression discrète au possible). Le tout est accompagné de très honorables mixages DD5.1 français/anglais, d'une piste DTS 5.1 anglaise et de sous titres français. Rayon bonus, nous avons droit à un diaporama, aux filmographies du casting et à deux bandes annonces éditeur (Little Death et Zombie Diaries 2). Mention spéciale au menu animé. Simple, efficace et économique !