- Bonjour, pouvez vous m'indiquer les «Twilight»?
- Désolé monsieur, elle sont occupées mais goûtez ce Bluray c'est un daylight !
Pardonnez-nous ce dialogue introductif et ces jeux de mots ras les pâquerettes, le froid a des effets incontrôlables sur les chroniqueurs d'Ecranbis.com. Revenons à nos moutons et à nos vampires, «Daylight Saga» et son aussi superbe qu'opportuniste jaquette mordra le public français le 14 février prochain. Au programme, de l'amour et un festival de ratounes pointues. Bref de quoi passer une saint valentin mortelle. On l'a vu, on en parle...
Synopsis :
Elisabeth et Johnny se rencontrent dans un bar et deviennent très rapidement inséparables. Mais une nuit, Johnny est victime d’un très grave accident de voiture et reste entre la vie et la mort. Voyant Elisabeth dévastée par le chagrin, Seth un étrange personnage,décide de sauver Johnny de la seule manière qu’il peut en le transformant en vampire. Désormais, ils vont devoir tenter de construire un amour dangereux, liés par l'éternité.
Critique :
On vous voit arriver de loin : Oh mais c'est quoi cet ersatz de «Twilight»? Cette tentative éhontée de surfer la vague du «Teenage Vampire Movie» romantique? On se détend les amis car ce «Daylight Fades» retitré «Daylight Saga» pour sa sortie française est un bel exemple de petite bobine qu'on a envie de défendre bec et ongles du côté d'Ecranbis.com. Nous ne sommes d'ailleurs pas les seuls puisque la chose s'est déjà vue récompensée d'un prix au Vampire Film Festival de la Nouvelle Orléans. Son réalisateur (Brad Ellis), son scénariste et acteur (Allen Gardner), son monteur (Matt Weatherly) et son producteur (Mark Norris) se sont rencontrés sur les bancs du lycée. Ils y forment un club de cinéma qu'ils baptisent illico presto : Old School Pictures. Leur premier rejeton pelliculé est une déclaration d'amour à John Carpenter. Halloween 1998 permet à Brad Ellis de faire ses armes en remakant le classique du master of horror. Suivront «Fallout», «Hustled 1 & 2», «The patch Of Fear»,«Halloween 2000» et autres sympathiques bidouillages dont la renommée ne dépassera pas les frontières du Tenessee.
Alors que le budget des productions maison dépasse à peine les 10 000 dollars, nos 4 mousquetaires du low budget décident de passer à la vitesse supérieure avec «Daylight Fades». 38 jours de tournage et le faramineux budget de 150 000 dollars. De quoi faire rire le plus pingre des producteurs hollywoodiens mais qui représente pour une petite production locale et des cinéastes bidouilleurs une véritable petite fortune. D'ailleurs, il suffit de voir ce que nos 4 garçons dans le vent ont su faire de ce pécule. Oui disons-le, Daylight Saga étale 100 minutes durant des qualités cinématographiques que beaucoup de bobines plus fortunées pourrait lui envier. Cadrage inspiré, fenêtré par un scope flatteur et photographie tantôt solaire, tantôt lunaire. Ellis semble avoir mis un point d'honneur à cacher les origines «Low Budget» de son effort et à quelques détails près (les ChromaKey un peu foireux sur les scènes de voiture par exemple), il y parvient.
L' histoire, elle, oscille entre récit initiatique (Johnny doit domestiquer sa nouvelle nature auprès de son maître Seth) et la bluette romantique. Si la thématique «Vampire» (avec laquelle Ellis et Gardner prennent au passage des libertés) est au centre du débat, son aspect horrifique est quelque peu éludé. Rassurez vous ! Vous aurez quand même droit à une décapitation, bande de voyou... Mais sachez qu'à l'instar de "Zombie Lover", Daylight Saga mise d'avantage sur ses personnages que sur ses effets visuels. Un pari risqué, ce genre de péloche souffrant souvent d'un acting discutable. Et voilà l'autre grande qualité de cet effort de Brad Ellis: Son casting d'inconnus talentueux. Mention spéciale à Allen Gardner qui non content d'être l'auteur du script est aussi l'un des personnages principaux (Une sorte de clone d'Angel dans Buffy). On notera également la présence de la très jolie Claire Grant, qui se trouve être IRL la femme de Seth Green. (Buffy, Scoobidoo 2, Austin Powers.)
Même si tout n'est pas parfait et que la chose aurait certainement gagné à se trouver raccourcie d'un petit quart d'heure, ce petit film indé, boosté par une très chouette BO (La scène finale est ENORME !), un indiscutable sens cinématographique et la passion de ses géniteurs, fait plaisir à voir. Si vous aimez le cinéma indé, les cinéastes sans le sous, les B-Movies qui ont une âme, Daylight Saga mérite de rejoindre Zombie Lover sur vos étagères. En tous les cas, nous on soutient ! 14,5/20
Technique :
Le Bluray que nous avons eu entre les griffes permet de découvrir «Daylight Saga" dans son format d'origine 2.35 avec une qualité technique très convaincante. Nous attendent également deux honorables mixages DTS-HD 7.1 (Français Et anglais) ainsi que des sous titres dans la langue de Molière. Mention spéciale pour le doublage français d'excellent facture. Seul point ombre au tableau de cette édition, l'absence de suppléments en dehors d'une copie Digitale transférable (de façon illimitée) sur Mac et PC.