Dead Line : Critiques et test DVD


Amis agités du bocal, adorateurs du dieu Z, cinéphiles à l'ouest et autres vidéophages, le zombie français est de retour sur nos platines. (C'est François Bayrou qui va être content). Dead Line (Renaud ?) et son virus incontrôlable envahiront les linéaires de votre vidéostore le 10 février prochain sous l'étiquette Asilum (Derrière laquelle se cachent ces petits coquins d'Emylia). Ecranbis.com qui explore depuis des mois les canalisations les plus craspecs du fantastique s'est jeté sur la chose comme un mort de faim, et vous livre son guide ultime de survie dans cette France qui se lève morte.

Synopsis :

Suite à des recherches sur une nouvelle molécule, une négligence de laboratoire pharmaceutique va entrainer la propagation d'un fléau fulgurant transformant les hommes en morts-vivants. Un petit groupe de survivants, oubliés dans une ville évacuée et mise en quarantaine, va tenter de survivre dans cet environnement hostile. Parmi eux Martin et Frank, deux flics, Eric et Fabrizio, deux jeunes malfrats, Alice, dont le mari Thomas est suspecté d'infection, Jérémie et sa fille Jade, François, un alcoolique fataliste, et le docteur Varda, chercheur spécialisé dans l'étude de la molécule. Malgré les tensions qui règnent au sein du groupe, tous vont tenter d'unir leurs forces pour sortir de cet enfer.



Critique :

Depuis quelques mois, le cinéma D.I.Y. (Do it Yourself ) fantastique français a la côte, mieux il parvient à se frayer un chemin jusqu'à nos platines DVD. Après Blackaria, Echap et avant Making Off, DeadLine, effort de David Aboucaya vient titiller le cinéphile chauvin là où ça fait du bien. Car si depuis une décennie déjà le zombie britannique règne en maitre sur le cinéma fantastique européen, le macchabée marcheur français, cantonné dans le court (Paris Of the Living Dead), le lourd (La Horde) ou renvoyé au rang de souvenirs émus (Le lac des morts-vivants, Le revanche des mortes vivantes) fait grise mine. Peu importe le budget (Deadline a été tourné avec 2000€) et les moyens mis en œuvre, commençons donc par saluer comme il se doit le retour de la thématique «Zombie » aux pays de la grande vadrouille, tout comme la vitalité inespérée d'un cinéma fou et underground dans notre petite et obscure contrée.



Visiblement très mais alors très très inspiré par le «Dawn of the dead» de Romero, le film d'Aboucaya est pour commencer une déclaration d'amour au zombie vintage. Oubliez les morts vivants sprinteurs de la vague anglaise (dont les déplacements évoquent un croisement malencontreux entre Carl Lewis et les lapins crétins) et back to the roots !!! La tonicité musculaire des pauvres victimes de la molécule de Dead Line rappellent nos réveils les plus douloureux, les lendemains de bringue voire certains services de notre administration. (On ne donnera ni nom ni adresse). Un classicisme assumé, arboré jusqu'au bout de sa BO Carpenterisante et de son pitch. Dead Line enferme d'abord nos héros du jour entre quatre murs avec une question des plus existentielle: rester là ou mourir, il faut choisir. Au grand soulagement du spectateur, le besoin de prendre l'air va rapidement se faire sentir et notre équipage plutôt composite (Ah le brassage social en vase clos, un des fils rouges de l'oeuvre romeresque) va se payer une balade à zombiland. Randonnée urbaine qui va s'empaler sur un final dont l'humour (noir c'est noir) est pour ainsi dire... tiré par le Talky Walky. Curieusement , le récit de Deadline resté 80 minutes sérieux comme un pape , s'abandonne dans ses derniers souffles à un second degré providentiel. (Volontaire ou pas, là n'est pas la question). Et pourquoi pas ? après tout !



Rayon gore, pas de quoi fouetter une nonne mais il faut reconnaître que la recette de faux sang qu'Aboucaya confesse préparer avec amour dans sa cuisine (Voir le commentaire audio) fait son petit effet. En bon astre Z perdu dans la nuit étoilée du cinéma français, cette «ligne de la mort» porte les stigmates d'une production ultra underground et ne manque pas de se prendre les pieds dans les travers du genre. (Bad acting, dialogues involontairement savoureux). Bref de quoi s'attirer les foudres des «grandes plumes auto proclamées du web cinéphilique» ou autres gardiens du bon goût. De ce côté du web, où l'on dit Z avec amour et l'on écrit bis avec B majuscule, ce cinéma libre et fauché, aussi amateurisant soit-il,  nous ressemble et nous parle. Bref si Echap, Blackaria, Blood On the Highway, Muckman, The dead outside et autres films autoproduits trônent fièrement sur vos étagères, vous pouvez vous procurer la chose sans crainte et ainsi soutenir la création française et le fantastique Toulonnais … Frédéric Mitterand vous le rendra. (Si il est encore ministre au moment où vous lirez ces lignes... Il va sans dire).



Technique :

Asilum offre à DeadLine une petite éditon Dvd assez sympathoche : Format 1.85 , deux mixages 5.1 DD & DTS et une image au format 1.85. Il ne faudra bien sûr pas être très exigeant sur la technique. (L'éditeur a fait ce qu'il a pu avec le matériel existant). Pour faire passer la pilule, nous avons droit à un supplément baptisé «Instants de tournage» d'environ 25 minutes et surtout un commentaire audio du réalisateur qui éclaire quelque peu sur les très difficiles conditions de tournage de la péloche. Enfin une copie digitale mac et pc illimitée pour tout le monde.