Décidément, en ce début d'année 2012, la cantine du vidéo club sert du macchabée à tous les repas. Après Dead Heads, Dead Line, en attendant «The Dead» et la seconde saison de «The Walking dead», voici qu'Elephant film nous envoie une nouvelle horde de morts vivants britanniques dans les mirettes. Non «Zombie Undead» ne répond pas au «Born to be alive» de Patrick Hernandez mais caresse dans le sens du poil les amateurs de low budget fiévreux. La chose est disponible depuis le 2 février, en DVD s'il vous plait. Ecranbis.com a déterré un chroniqueur pour l'occasion...
Synopsis :
Inconsciente (mon œil !) de ce qui vient de lui arriver, Sarah se réveille à l'hôpital. Intriguée par le silence de mort qui règne et les traces de sang qui ornent sa chambre, elle découvre avec effroi que le cauchemar qui hantait son sommeil est bien réel. Sarah est l'une des dernières survivantes humaines face aux hordes de morts vivants qui peuple désormais le monde. Dans une Angleterre pots-apocalyptique, les hordes de morts-vivants se déchaînent pour prendre le contrôle du royaume de Grande-Bretagne.
Critique :
Notre «Zombie Undead» du jour s'ouvre sur un attentat terroriste dont la fâcheuse conséquence est la transformation quasi soudaine (nous ne sommes pas à quelques convulsions près) de la population en créatures assoiffées de sang. Si cette explication ne vous convient pas, sachez que vous n'en aurez pas d'autre. Aussitôt cette nouvelle pandémie déclarée, la bobine de Rhys Davies préfère s'enfermer à double tour (on la comprend) dans les sombres couloirs d'un hôpital. Un confinement forcé qui va sans grande surprise permettre à son anglais de réalisateur de faire fi de son maigre budget. Disons le «Zombie Undead» s'inscrit d'office dans les cases «premier film sans le sou» ou «astre bis passé rayon Z». On vous laisse choisir. Dans ces conditions, difficile de faire illusion, Davies opte cependant pour la bonne formule, il ne montrera que ce qu'il peut montrer. Et à considérer les quelques effusions gores et le défilé de têtes morts qui criblent son effort, ce n'est déjà pas mal.
Sarah, fraichement réveillée mais toujours en plein cauchemar ne tarde pas à faire la connaissance d'autres survivants. Très solidement attaché aux rails posés par Romero, Zombie Undead prend donc le train du brassage social en vase clos. Un voyage qui sans grande surprise va s'agrémenter de nervous breakdow, pactes et autres affrontements. Rester ou sortir? Vivre ou mourir? L'exploration de la psyché de nos héros très ordinaires et des divers étages de cet hôpital va en tout cas nous occuper une petite heure avant que Davies ne se décide à prendre l'air, s'offrant au passage quelques sympathiques plans de Zombie Walk urbain et un prolongement champêtre, un poil cynique, de son récit dans la douce campagne anglaise.
Tournant ouvertement le dos aux zombis sprinters et hurleurs de la nouvelle vague, la bobine de Rhys Davies avance courbée, multipliant références et révérences aux œuvres fondatrices du sous genre. Nos macchabées du jour avancent en traînant la jambe rappelant les pires fins de manifestation de Force Ouvrière (quand la queue de cortège a abusé du vin chaud). A quoi bon se presser messieurs dames, la mort est inexorable. Graphiquement parlant, la forme rejoint le fond, Zombie Undead tape dans le gore rustique et crados. Oui il fut une époque où l'épineuse question des effets spéciaux ne se réglait ni face à un écran d'ordinateur, ni à grands coups de latex, mais le plus simplement du monde à la boucherie du coin. (Un Kilo de tripes! Un!).
Pour habiller son hommage, Davies opte (façon de parler) pour le tournage DV et le cadrage sautillant. Artifices dont les dommages collatéraux en terme de lisibilité de l'action et de plaisir oculaire seront lourds. Mais voilà paradoxalement ce qui fait le charme de ces efforts Zédifiants, poussifs mais sympathiques. Vous l'aurez compris Zombie Undead sent plus le bas de laine que le chèque en blanc et s'adresse donc à un public très ciblé: les accrocs du mauvais genre, les rats de vidéos clubs et les collectionneurs fous de péloches déviantes. Si vous appartenez à une de ces catégories (ou à plusieurs), vous pouvez vous frotter sans trop de risque à cette galette fumante qui tire la langue à la «Zombédie» et flirte avec un Z sérieux comme un pape. 3/10
Test technique :
Elephant film offre à «Zombie Undead» une édition Zone ALL très simple permettant de goûter à ce plaisir coupable dans une image au format 1.85 accompagnée de mixages français Dolby Digital 5.1 et stéréo 2.0 ainsi que d'une V.O. sous titrée en simple stéréo. A l'étage bonus, deux bandes annonces de «Zombie Undead», une galerie photo et une flopée de trailers éditeur. Notons la présence d'un sur étui cartonné.