Mondwest: critique et test DVD




Inédit en Bluray et en DVD ( En france ), Mondwest de Michael Crichton réouvre ses portes aux fantasticophiles et cinévores français pour une double édition signée aventi. La chose devrait être disponible dès le 3 avril 2012 dans tous les bons saloons. Une vraie bonne nouvelle pour la mémoire du cinéma de science fiction. Ecranbis.com l'a vu avec un peu d'avance et vous en parle...


Synopsis:

En l’an 1983, le parc d’attraction Delos permet à de riches visiteurs de vivre une expérience unique. Ils peuvent séjourner à l’époque de leur choix et rentrer dans la peau de personnages mythiques (empereur, shérif, princesse…). Une immersion dans des décors soignés aux détails près, habités par des robots plus vrais que nature. Deux hommes d’affaires ont choisi de passer quelques jours dans le Far West. Leur séjour ne va pas se dérouler comme prévu… Malgré toutes les précautions et sécurités prises dans le parc d’attractions hyperréalistes, le centre technique perd, peu à peu, le contrôle sur ses machines. Les robots vont se montrer sans pitié contre toute trace de vie humaine…



Chronique:

1973, le père du techno roman sonne la révolte des machines. Mondwest aka Westworld premier film réalisé pour le grand écran par Michael Crichton, lâche ses robots maléfiques sur la planète cinéma …Vu presque 40 plus tard, sa descendance cinématographique semble tentaculaire. Impossible de ne pas voir en Hector que Kirk douglas affrontera 6 ans plus tard dans Saturn 3, ou dans le T 850 de Terminator, les échos du mythique gunslinger de Delos, cow boy androïde immortalisé par Yul Brinner. Mondwest et son parc d'attraction dans lequel l'homme se prend pour dieu au point de donner la vie (ou de l'imiter), préfigure également l'un des plus grands succès de son géniteur, le roman Jurassic park que Spielberg porte à l'écran dans les années 90. Souvent sous estimé ou renvoyé au rang de Kitscherie sympathique, Westworld a littéralement marqué d'un sceau indélébile la mémoire de générations de cinéphiles et cinéastes.



La raison ne tient certainement pas au talent de réalisateur de Crichton qui, confessons-le, livre ici une œuvre ni particulièrement flamboyante ni particulièrement maîtrisée, mais plus à la richesse de son propos. Mondwest revisite pour commencer le mythe de Frankenstein remplaçant la créature par une représentation plus moderne : L'être robotique et plus précisément l'androïde. Une machine à l'image de son créateur, reflet des ses contours physiques comme de ses aspirations. De la même façon que le monstre du «Dr Frankenstein » tendait un miroir à l'humanité, les robots humanoïdes de Westworld renvoient l'image d'un homme insoumis, libre au point de défier son créateur ( Dieu, la nature, on vous laisse choisir votre camp), fou au point de s'y substituer... Un virage que le cinéma de science fiction prendra dans les années 80 avec «The Terminator», plus tard avec le «Matrix » des frères Wachowski donnant au passage à cette réflexion la forme d'une curieuse mise en abyme.



Si les cowboys mécaniques de Mondwest ne caressent pas encore le rêve de donner la vie, ils n'hésitent pas à la reprendre transformant le parc de Delos en laboratoire du désordre. Ni dieu, ni maître. On vous laisse savourer la portée anarchique du message. Crichton va cependant plus loin clipsant à la carte mère de son «récit» le chipset d'une nouvelle lutte des classes. Le dérèglement des androïdes de Mondwest sont-ils la conséquence d'un bug, le fruit d'une présomptueuse posture scientifique ou une révolte ? Si l'idée d'une conscience artificielle ne s'invite que de façon floue et fugace dans le film, impossible de pas voir planer au dessus de ces machines en dérangement, l'ombre de l'insurrection… Les Androïdes comme un peuple asservi et soumis dont la seule perspective est de satisfaire les besoins d'une caste dominante, riche et cynique, entre safari et tourisme sexuel... L'œuvre de Crichton est donc plus subversive que prévu et Mondwest, autre chose qu'un simple western SF à l'arrière goût seventies...



Clou du spectacle, la cible de foire devenue prédateur, propulsée du Farwest au moyen âge, finit comme hypnotisée par les flammes, presque terrifiée par le vide qui l'entoure et ce monde qui lui échappe. Yul Brynner en bout de batterie découvre-t-il qu'il n'existe rien après la mort ou la décharge ? Éblouissant ! C'est d'ailleurs avec ce rôle qu'il interprète à nouveau furtivement dans « FutureWorld » que l'acteur tirera sa dernière révérence. Les rescapés du futur, suite de mondwest sortira sur les écrans en 1976 aux États Unis... Un film résolument moins marquant mais qui poussera la concept jusqu'à l'idée du clonage et dont une scène influencera fortement David Chronenberg pour son « Faux semblants ». Ecranbis.com sort un 18/20 non discutable...


Test technique :

Aventi propose de découvrir Mondwest dans une édition remasterisée. Nous avons affaire à une copie en scope (2.35) très propre. Rayon audio, deux mixages DD5.1 (VF/VOST). On vous recommande de passer directement sur la piste anglaise, le mixage français étant particulièrement sourd et peu agréable à l'oreille. Pas l'ombre d'un bonus.