"Qui aime Jack Sparrow aimera le corsaire rouge" ... Telle est la promesse de Red Gallion, titre derrière lequel il faudra reconnaitre le teuton "12 Meter ohne Kopf" (12 pas sans tête). Sachez que la chose nous arrivera en DVD et Bluray le 20 mars prochain. Un coup de canon signé Condor Entertainement. Au programme : le récit des aventures de Klaus Stôrtebeker alias le corsaire rouge, héros national allemand et célèbre pirate de la mer Baltique. Ecranbis.com a embarqué avec un peu d'avance pour un vrai review de flibustier ...A l'abordage !
Synopsis :
1390. Le Corsaire Rouge, son second et leur équipage règnent en maîtres sur la mer Baltique. Rapides et furtifs, ils pillent sans relâche les navires de la Hanse, la ligue des marchands de Hambourg. Excédé, le leader de ces derniers décide de contre-attaquer. Il arme une flotte immense, et la dote d’une invention inconnue à l’époque : le canon… La bataille s’annonce terrible.
Critique :
Si l'on est presque sûr qu'un Klaus Stôrtebeker, pirate allemand a sévi au 14e siècle sur la mer Baltique, bien heureux est celui qui parviendra à trier le vrai du faux de la légende du corsaire rouge. Capturé avec ses compagnons d'aventure, le corsaire aurait été exécuté à Hambourg. Une sortie de route teintée de surnaturel puisque une fois l'homme décapité il aurait continué de marcher (12 pas) avant d'être arrêté par un bourreau. 12 mètres sans tête (12 Meter ohne Kopf ) est d'ailleurs le titre original de notre Red Gallion, adaptation cinématographique de Sven Taddicken (réalisateur) et Matthias Pacht (scénariste) produite par la branche allemande de la Warner. Une péloche qui permet de prendre la température d'un cinéma teuton visiblement désireux de répondre au cahier des charges du divertissement international.
Si «le maître des sorciers» que Condor avait offert à nos délicates mirettes il y a quelques mois, recyclait l'un des grands succès littéraires d'outre Rhin pour surfer la vague d'Harry Potter, Red Gallion lui exhume une légende locale pour draguer les eaux de Pirates de Caraïbes. L'exotisme et les moyens hollywoodiens en moins, car si cette aventure maritime ne sombre jamais dans le pingre, elle navigue bien loin du faste des aventures d'un Jack Sparrow. Une leçon de réalisme à l'allemande, sans doute. D'ailleurs, Red Gallion joue la carte de la rationalisation à tous les étages. Pour Taddicken et Patch, la légende de Stôrtebeker est le fruit d'un tandem, Klaus et Goedeke, deux personnages fougueux que le temps auraient au fil des versions et des interprétations finit par fusionner. Red Gallion tourne donc le dos à un super héroïsme primaire, préférant surfer la vague de la comédie et du buddy movie.
Pour la parfaite reconstitution historique, il faudra repasser. Les pirates de Red Gallion sont une bande de punk moyenâgeux dont les faits et gestes s'accompagnent d'une B.O. résolument rock 'n'roll. Un anachronisme plutôt étonnant qui ne gène cependant pas vraiment le récit de cette poignée d'hommes qui, découvrant les bienfaits (façon de parler) du canon, vont devenir les maîtres des mers du nord. Cinématographiquement jamais moche, mais manquant un peu de subtilité narrative et de raffinement visuel, le film de Taddicken parvient à garder la tête hors de l'eau, une heure et quarante minutes, s'offrant même quelques bon moments. (La scène évoquant Guillaume Tell par exemple).
En résulte un spectacle assez honnête et sympathique qui à défaut de faire des étincelles, se laisse regarder sans déplaisir, mais dont un ressort avec une certitude : N'est pas Gore Verbinski qui veut... Ecranbis.com se fait tatouer un beau 12/20 sur le bras gauche juste en dessous de la tête de mort et juste en dessus de «Pour toi maman»
Test Technique :
Le bluray estampillé «Condor Entertainement» que nous avons eu dans la platine permet de découvrir «Red Gallion» dans une image d'excellente facture et à la définition aiguisée. Malheureusement, le format scope n'a pas été respecté et nous auront droit à un recadrage 1.77. Un peu râlant d'autant plus que le Bluray allemand édité par Warner proposait visiblement le film dans son 2.35 d'origine et que les scènes coupées embarquées sur l'édition française sont elles au format. Rayon audio, deux mixages 5.1 solides nous attendent. La cale au bonus laissera la possibilité de couvrir quelques scènes supplémentaires et surtout un making assez intéressant de 26 minutes. Une édition HD honnête.