En ce doux mois de mai (L'espoir fait vivre), Emylia continue son exploration de l' «ultra bis» et du cinéma «do it yourself» français. Après les zombies toulonnais de «Dead Line» et les porno stars rhabillées de «Echap» , c'est au tour du provocant «Making off» de Cédric Dupuis d'imprimer les rétines. Une honorable initiative à laquelle Ecranbis.com ne pouvait répondre que par un review... Sortie DVD prévue le 2 mai ...
Synopsis :
Cédric Dupuis, rêvant de célébrité,
décide de réaliser le plus grand film d’horreur de tous les temps
avec ses amis, mais découvrant à ses dépens les joies d’un
tournage et d’une équipe non professionnelle, il va dans un excès
de colère tuer sa compagne Aline. Suite à ce meurtre, il se rend
rapidement compte que désormais il n’a plus d’autre solution que
de réaliser son propre documentaire, et va décider d’exécuter
toute son équipe, mais en justifiant ses meurtres par la
construction scénaristique d’un film (fil conducteur, guest star,
rebondissement…).
Chronique :
Coup du sort, Mad Movies consacrait dans son numéro d'Avril un dossier au phénomène «Found foutage» (Oubliant au passage l'existence de «84 Charlie Mopic», l'un des premiers films du genre datant de 1988, mais on ne vous en veut pas les gars, la bobine en question n'ayant rien de fantastique, ni d'extraordinaire d'ailleurs...) et voilà que la galette de «Making off», déclinaison française du concept, tombe en flamme sur nos platines DVD. Précisons qu'au delà de son étiquette «Faux documentaire», le film de Cédric Dupuis s'inscrit aussi pour ne par dire surtout dans un renouveau inattendu du cinéma de genre français... Venu d'en bas. Efforts filmiques de passionnés ayant trouvé dans la démocratisation de la vidéo HD les outils productivistes de leur folie créatrice... Une nouvelle voie qui rappelle un peu ce qui fut appelé dans le petit monde de la musique (et avec la condescendance nécessaire, il va sans dire) les autoproduits. Bien entendu, la sortie DVD d'un tel ovni filmique déclenche en général deux réactions diamétralement opposées …
La première est à guetter dans les colonnes (barbelées) d'allocine (mirador officiel du cinéma français), où l'on évacue sa déception à grand coup de «à chier» et de «C'est de la merde». L'autre, nécessairement plus sourde (puisque étouffée par la masse) vient de la presse Web spécialisée qui s'enthousiasme de bon cœur et de bonne foi....Mais revenons à nos cadavres et plus précisément à ceux de Making off.... Évidemment pour le cinéaste désargenté, le faux documentaire perdu retrouvé est une aubaine formelle... Mettant le plus fortuné des réalisateurs hollywoodien et le plus roublard des amateurs frenchy à égalité. Mais depuis le succès de l'opéra forestier de Sanchez et Myrick, le raccourcis est connu de tous et le moins que l'on puisse dire c'est que l'arbre peine de plus en plus à cacher l'absence de foret. Cedric Dupuis, sans doute très conscient qu'il se balance sur une liane prête à rompre introduit une variation intéressante...
Making off est comme son nom ne l'indique pas du tout, le making of de «Devil Darck Week end» (non non il n'y a pas de faute de frappe), un film d'horreur tourné entre potes et contant les aventures de Cédric Dupuis ( interprété par Olivier Bureau qui est en fait le producteur du film, vous suivez toujours ? ) au pays du ciné Z. Comprenant qu'il n'est pas simple de tourner la bobine de la décennie avec un casting indigne des seconds rôles de chez Dorcel, Dupuis leur propose de faire contre mauvaise fortune bon corps... La petite équipe de making off se voit réduite à l'état de matière première et de chair à vidéo. Un pitch qui rappelle fortement celui de «Smash Cut» de Lee Demarbre, sympathique bis révérencieux traversé par Herschell Gordon Lewis en personne et Sasha Grey, l'intello du porno US.
Chronique :
Coup du sort, Mad Movies consacrait dans son numéro d'Avril un dossier au phénomène «Found foutage» (Oubliant au passage l'existence de «84 Charlie Mopic», l'un des premiers films du genre datant de 1988, mais on ne vous en veut pas les gars, la bobine en question n'ayant rien de fantastique, ni d'extraordinaire d'ailleurs...) et voilà que la galette de «Making off», déclinaison française du concept, tombe en flamme sur nos platines DVD. Précisons qu'au delà de son étiquette «Faux documentaire», le film de Cédric Dupuis s'inscrit aussi pour ne par dire surtout dans un renouveau inattendu du cinéma de genre français... Venu d'en bas. Efforts filmiques de passionnés ayant trouvé dans la démocratisation de la vidéo HD les outils productivistes de leur folie créatrice... Une nouvelle voie qui rappelle un peu ce qui fut appelé dans le petit monde de la musique (et avec la condescendance nécessaire, il va sans dire) les autoproduits. Bien entendu, la sortie DVD d'un tel ovni filmique déclenche en général deux réactions diamétralement opposées …
La première est à guetter dans les colonnes (barbelées) d'allocine (mirador officiel du cinéma français), où l'on évacue sa déception à grand coup de «à chier» et de «C'est de la merde». L'autre, nécessairement plus sourde (puisque étouffée par la masse) vient de la presse Web spécialisée qui s'enthousiasme de bon cœur et de bonne foi....Mais revenons à nos cadavres et plus précisément à ceux de Making off.... Évidemment pour le cinéaste désargenté, le faux documentaire perdu retrouvé est une aubaine formelle... Mettant le plus fortuné des réalisateurs hollywoodien et le plus roublard des amateurs frenchy à égalité. Mais depuis le succès de l'opéra forestier de Sanchez et Myrick, le raccourcis est connu de tous et le moins que l'on puisse dire c'est que l'arbre peine de plus en plus à cacher l'absence de foret. Cedric Dupuis, sans doute très conscient qu'il se balance sur une liane prête à rompre introduit une variation intéressante...
Making off est comme son nom ne l'indique pas du tout, le making of de «Devil Darck Week end» (non non il n'y a pas de faute de frappe), un film d'horreur tourné entre potes et contant les aventures de Cédric Dupuis ( interprété par Olivier Bureau qui est en fait le producteur du film, vous suivez toujours ? ) au pays du ciné Z. Comprenant qu'il n'est pas simple de tourner la bobine de la décennie avec un casting indigne des seconds rôles de chez Dorcel, Dupuis leur propose de faire contre mauvaise fortune bon corps... La petite équipe de making off se voit réduite à l'état de matière première et de chair à vidéo. Un pitch qui rappelle fortement celui de «Smash Cut» de Lee Demarbre, sympathique bis révérencieux traversé par Herschell Gordon Lewis en personne et Sasha Grey, l'intello du porno US.
Un peu comme son personnage principal,
Cédric Dupuis (le vrai) a semble-t-il décidé de marquer les
esprits. Et pour cela il faudra aller bien au delà d'une simple mise
en abyme ou d'une critique acerbe de la célébrité à tout prix.
Making Off pousse donc le bouchon très loin rendant certaines scènes
littéralement indescriptibles dans ces colonnes numériques (fréquentés comme chacun le sait par les âmes les plus sensibles et
distinguées du web …). Sachez tout de même que notre Killer
director signe chaque meurtre d'une ultime étreinte post mortem (pour paraphraser Albator : par tous les trous de la galaxie ).
Ouvertement dégueu et offensant (et encore on ne vous raconte pas
tout... ), Making Off a parfois des airs de petite réponse nationale
à «A serbian Film» et devrait à n'en pas douter par
jouir d'une certaine réputation hors de nos frontières... C'est en
tous les cas tout le mal que l'on lui souhaite.
Bien entendu très ciblé et à ne pas
mettre entre toutes les mains (la jaquette arbore un interdit aux
moins de 16 ans justifié) «Making off» , parvient du haut de ses 10 jours de tournages et de son micro budget à
tirer son épingle du jeu. C'est à dire dépasser sa condition de
énième « faux documentaire ». Sur Ecranbis.com, on est
donc plutôt pour!
Test Technique :
Emylia offre à Making off une édition DVD sympathique au format 1.78, notons la présence de sous titres anglais. Bon point à la section bonus plutôt riche : Un making of, des scènes coupées, des effets spéciaux expliqués et un commentaire audio tout sauf prise de tête. 10 € dans toutes les bonnes crémeries.