Mes amis, concocter le numéro de Juin d'Ecranbis n'aura pas été de tout repos. Pour tout vous dire, nous ne savions pas, il y a quelques jours encore si nous pourrions y publier la chronique de «Dead Season». Critique en retard, changement de couverture, nous avons eu la totale... Mais dans l'urgence du bouclage (On a dit début juin, ça sera début juin !), nous avons réussi à décrocher en plein week-end, un interview de son réalisateur, Adam Deyoe. Welcome to zombie paradise...
Ecranbis : Bonjour Adam, parlons un peu de «Dead season» qui sort en DVD et Bluray le 5 juin dans notre petit et obscur pays. D'ailleurs, pourquoi ce titre «Saison morte»?
Adam Deyoe : L'essentiel du film se passe sur une île du triangle des Bermudes. Pendant l'automne, ces coins sont pratiquement désertés par les touristes, à cause du temps, du vent ou de la pluie. On voulait donc jouer là dessus, sur l'idée du hors saison ou de la saison morte. Après, il y a aussi un rapport avec l'idée de la «Hunting season» (Saison de chasse), comme tu as pu le voir dans le film, ils chassent les morts, et pas seulement d'ailleurs... Et puis nous étions obligé d'avoir le mot «Dead» dans le titre, tu ne crois pas ?
Ecranbis : Oui, bien sûr ;) Je dois dire pour nos lecteurs que Dead Season n'est pas du tout une énième Zombicomédie mais une vision sérieuse pour ne pas dire sombre de la thématique. Bref ce n'est pas «les morts vivants à la plage»... Comment t'es venue l'idée du script ?
Adam Deyoe : Oui c'est plutôt sérieux. Il faut dire que mes précédents films étaient justement des comédies horrifiques et que j'avais vraiment envie de m'essayer à autre chose. Tout a commencé lorsque j'ai écrit une histoire qui se passait sur une île déserte. C'était un film drôle et il n'y avait même pas des zombies dedans. On a ramassé un peu d'argent, fixé une date de tournage et on s'est rendu sur les lieux du tournage pour faire un repérage. On s'est retrouvé sur l' île de Vieques simplement parce que nous avions la possibilité d'y rester gracieusement grâce à John Cameron Mitchell. Sur place, on a vu tout ce que le coin avait à offrir : Bâtiments abandonnés, bunkers militaires, hôtel en ruine perdu dans la jungle, tunnels. Alors je me suis assis sur la plage et je me suis dit: Et pourquoi on ne tournerait pas un film post apocalyptique à la place? On a donc viré le script originel pour en écrire un autre qui nous permettrait d'utiliser les décors que nous avions vus. Le côté sérieux du film vient d'ailleurs en grande partie de ce qu'on a avons trouvé sur place. L'île de Vieques est un très bel endroit mais elle a aussi une histoire très sombre et en porte les cicatrices. C'était assez intéressant de parler d'un monde qui s'écroule sous nos yeux dans un endroit où il s'écroule vraiment. Quoiqu'il en soit, un mois après les repérages, on a commencé à tourner.
Ecranbis : Le film est co-écrit et produit d'ailleurs par Loren Summer (Le producteurs d'une des sensations de l'année The Woman) . Comment as-tu travaillé avec lui ?
Adam Deyoe : Nous étions au lycée ensemble mais il avait quelques années de plus que moi et nous nous connaissions pas encore. Je l'ai finalement rencontré à Los Angeles des années plus tard alors que je cherchais du travail. En fait «The Woman» a été tourné après Dead Season mais avec notre petit budget, cela nous a pris beaucoup plus de temps pour le finir. Loren et moi nous avons travaillé sur beaucoup de projets ensemble et espérons continuer à le faire...
Ecranbis : Je crois que Dead Season n'est pas ton premier film de zombie et que tu as (en plus !) rencontré George A Romero ? Tu peux nous en dire plus là dessus ?
Adam Deyoe : Oui techniquement c'est mon 3e film de morts vivants ! Mon premier date de 2003 et s'appelait «The Mental Dead». Je l'ai fait alors que j'étais au lycée. Ça m'a coûté la bagatelle de 80 dollars (65 euros). C'était marrant à faire mais le résultat n'était pas très bon. Peu après George A Romero est venu dans mon école pour parler de l'écriture de scénarios. J'ai pu discuter avec lui et je lui ai donné une copie de mon film. Quelques jours plus tard, il a appelé chez moi pour me dire qu'il avait beaucoup aimé. J'ai manqué l'appel, évidement puisque j'étais en cours mais j'ai enregistré le message et je l'ai encore sur mon ordinateur ! J'ai pu entrer en contact avec lui plusieurs fois par la suite. A chaque fois il se souvenait de moi. C'est quelqu'un d'extra, nature... vraiment un modèle. J'ai aussi fait un truc (avec des sortes de zombies) qui s'appelait : «Street Team Massacre» mais c'était plus une infection à la «28 jours plus tard». C'était une comédie dans laquelle les boissons énergétiques rendaient les gens dingues au point de se manger entre eux. Je l'ai fait en 2006, mais ça devrait sortir en DVD dans les prochains mois.
Ecranbis : Un point technique. Dead season a été le premier film tourné avec un Canon EOS 7D ?
Adam Deyoe : Oui c'est amusant de dire que c'est le premier film tourné avec le 7D alors qu'il ne sort que maintenant. Mais c'était vraiment le cas. On va donc dire que ce n'est pas le premier film terminé avec le 7D ;) On l'a choisi essentiellement pour des raisons de budget et par crainte de problèmes techniques. Ces boîtiers sont bon marché et la qualité est correcte. On a pu s'en payer deux et nous avions donc la possibilité en cas de soucis de remplacer l'un par l'autre. Si nous avions tourné à la RED, comme c'était initialement prévu, ça nous aurait pas mal ralenti et en cas de problème technique, cela aurait été galère. Nous étions sur une île du triangle des Bermudes. Il nous aurait fallu prendre l'avion pour Miami ou San Juan puis revenir ...Il n'était pas possible de faire autrement.
Ecranbis : Le film sort chez nous dans quelques jours , vous l'avez vendu ailleurs ?
Adam Deyoe : Oui ! Il va sortir aux États-Unis le 5 Juillet en VOD, Blu-Ray et DVD le 31 Juillet. Il sera également édité dans de nombreux autres pays, comme le Royaume-Uni, l'Allemagne, le Canada et le Japon!
Ecranbis : Après Dead Season, qu'est ce que tu as dans tes cartons ?
Adam Deyoe : Je veux faire plus de 100 films ! Je commence un tournage la semaine prochaine. C'est quelque chose de très diffèrent de Dead Season , c'est un film sur la danse qui va s'appeler « 1 Chance 2 Dance ». Le cinéma d'horreur reste mon genre de prédilection, celui que je connais le mieux également. Mais je prendrai tous les projets que je trouve amusants, qui me feront tourner et me permettront de m'améliorer. Je travaille par exemple sur deux films d'animation à Budapest. C'est un projet qui m'excite pas mal. Je suis aussi en poste sur un drame qui implique un ami à moi qui est atteint de Trisomie 21 et je donne un coup de main sur un Slasher. Et puis si Dead Season marche bien, j'en ferai une suite !