Qu'on se le dise, cet été Superman troque son pyjama moulant contre une veste noire, une chemise rouge et un pistolet à balles de bois pour une mission très particulière: Jouer la police de proximité dans les rues les plus surnaturelles de la Nouvelle Orleans. Librement inspiré du Fumetto (Comprendre comics) italien éponyme, Dylan Dog s'écrasera en flammes sur nos platines DVD et Bluray, le 18 juillet prochain... Ecranbis.com vous livre ses impressions...
Synopsis :
La Nouvelle-Orléans abrite un secret : la ville est aux mains de communautés de monstres qui vivent cachés parmi nous. Loups-garous, Vampires, Zombies partagent clandestinement notre quotidien. Vêtu de sa mythique chemise rouge, et armé de son arsenal à balles d’argent, Dylan Dog est le gardien de ces forces obscures et veille à maintenir l’équilibre entre les communautés. Jusqu’au jour où une série de meurtres ensanglante la ville et menace de déclencher une guerre des monstres…
Chronique :
Les adaptations de bandes dessinées formant désormais un sous genre cinématographique et les franchises (Spiderman, Batman & co) les plus populaires commençant à tourner en rond, on ne s'étonnera pas de voir Hollywood offrir des «visas» filmiques à des comics moins connus ou plus exotiques. C'est très exactement le cas avec «Dylan Dog», un personnage de fumetti créé par Tiziano Sclavi au milieu des années 80. Indiscutable succès populaire et objet de culte chez nos voisins transalpins, Dylan Dog, qui a déjà sagement attendu la toute fin des 90's pour se voir éditer aux États Unis (chez Dark Horse) a donc l'immense honneur d'imprimer pour la première fois la pellicule. La première fois ou la seconde puisque les fans n'ont pas manqué de faire le rapprochement entre notre détective spécialisé dans les affaires surnaturelles et le personnage de Francesco Dellamorte, gardien d'un cimetière particulièrement agité dans Dellamorte Dellamore. Film par ailleurs également inspiré par un roman de Tiziano Sclavi.
Le projet va échouer dans les mains de Kevin Munroe, un ancien des studios Jim Henson et Stan Winston, déjà responsable de la récente version ciné et animée des tortues ninja (TMNT). Brandon Routh, qui campait le super héros en slip rouge dans le «Superman Return» de Bryan Singer, est lui invité à se glisser dans la peau du bad guy italien. Le résultat pelliculé va être accueilli avec une extrême fraîcheur par les aficionados de la BD, et pour cause …Guidé par l'impérieuse nécessité de rendre les aventures horrifico-fantastiques de Dylan Dog accessibles au spectateur yankee moyen, le cinéma américain apporte une fois de plus la preuve de son talent naturel pour l' irrévérence. Relocalisation sauvage (de Londres à la Nouvelle Orléans), disparition de personnages centraux (dont son assistant au look de Groucho Marx pour des raisons financières), que reste-t-il de l'univers du fumetto original ? Rien ou pas grande chose semblent s'indigner quelques générations d'italiens. On les comprend bien sûr, tout en rappelant que le cinéma d'exploitation transalpin ne s'est jamais lui non plus privé de copieux essuyages de godasses. Quand on a réussi à se fendre d'un Lucky Luke blond et apathique, frôlant par la même occasion l'incident culturo-diplomatique, on ravale sa salive et on se fait petit, non ?
En France où les aventures de l'ex flic ex alcoolique ne sont connues que d'un public initié, le visionnage de Dylan Dog est fatalement plus apaisé. Pour les spectateurs gaulois, le film de Kevin Munroe rappellera certainement plus «Constantine» (également adapté d'un comics titré Hellblazer), la noirceur du propos en moins. Dylan Dog distille en effet un fantastique léger, sans aspérité, résolument grand public. Tournant le dos aux effets sanguinolents, cette aventurette nocturne se pare même de quelques trouvailles humoristiques (le buddy zombie, le groupe de parole des morts vivants anonymes, la marché noir de membres humains). Le plus étonnant est peut être à chercher dans une opposition fond/ forme. Si Dylan Dog est esthétiquement plutôt réussi, très cinéma, jouant parfois des artifices du film noir (l'usage de la voix off par exemple) le découpage de son récit reste lui assez linéaire pour ne pas dire télévisuel.
En dépit de ses qualités visuelles et de ses effets spéciaux parfaitement exécutés, cette adaptation à petit budget de « Dylan Dog» aura donc bien du mal à transcender sa nature de série B. (Et dieu sait que dans ces colonnes numériques l'expression n'a rien de péjoratif). Reste que le spectacle proposé, aussi lisse soit-il, n'inspire jamais l'ennui. Bref voilà même un petit plaisir vidéastique, exclusivement divertissant sur lequel l'aventurier de vidéoclub ne devrait pas cracher. 3/5
Test technique :
Condor Entertainement propose 3 éditions différentes : DVD, Bluray et Bluray Ultimate. La version Bluray simple que nous avons eue dans les mains présente une image sans faille dans son format scope d'origine (2.35) accompagnée par deux mixages audio 5.1 (français /anglais) et des sous titres français. Malheureusement, tout comme sur le Zone 1, aucun bonus à se mettre sous la dent. Notons que la version Bluray ultimate embarque un DVD, une copie digitale et 3 artworks du comics.