Le jour des morts: Critique et Test DVD



Resté aussi longtemps que mystérieusement coincé de l'autre côté de l'Atlantique, le «Day Of The Dead» de Steve Miner a enfin trouvé le chemin des platines françaises. Au programme : un remake, des zombies et de quoi effacer de nos mémoires le calamiteux Day of the Dead 2 : Contagium ? Pour le savoir, Ecranbis.com a sauté sur cette galette fumante estampillée Metropolitan vidéo et vous livre en ce doux mois de juillet 2012, un review qui réveille les morts...


Synopsis :

Une épidémie se répand dans une petite ville des États-Unis, où les militaires commandés par le capitaine Rhodes ont été envoyés pour contenir l’infection et mettre en quarantaine toute la zone. Ils vont vite se rendre compte que cet étrange virus transforme les malades en morts-vivants assoiffés de chair humaine. Avec l’aide d’une poignée de survivants, les militaires vont se réfugier dans un abri souterrain pour essayer de rester en vie. Ce qu’ils ignorent c’est que l’enfer va se déchaîner sur eux et qu’il n’y a d’abris nulle part…




Chronique :

L'œuvre de George A. Romero est décidément une intarissable source d'inspiration pour le cinéma d'exploitation moderne. A intervalles réguliers, scénaristes en manque d'inspiration, producteurs fauchés et autres artisans de l'étrange explorent les recoins les plus sombres de sa filmographie. En résulte des wagons de péloches plus ou moins inspirées dont nous retiendrons le meilleur (un lifting couleur de «la nuit des morts vivants» par Tom Savini ou un remake de «Dawn of the dead» inexplicablement devenu l'armée des morts pour son exploitation française) tout tentant d'effacer de nos souvenirs quelques pilules filmiques dures à avaler. En la matière, Taurus Entertainment, petite firme américaine, actuelle détentrice des droits de quelques «Big George» antiques décroche sans forcer (ou si peu) la timbale. Sa fausse vraie suite de Day of the dead, sous titré Contagium, derrière laquelle se cachait un Z vidéastique calamiteux, a vacciné bon nombre de zombiphiles et se fait encore régulièrement dépecer ci et là par les fans de la saga originelle.


La perspective d'un nouveau remake, copiloté par «Millenium» la branche friquée de NU IMAGE n'a donc pas provoqué d'émeute chez les amateurs de macchabées baladeurs. La réalisation échoue pourtant dans les mains d'un artisan reconnu du petit monde de l'horreur, Steve Miner. Si la carrière du monsieur en question a pris un tournant très télévisuel, Miner peut se targuer d'avoir alimenté les deux plus grandes franchises horrifiques des années 80: Vendredi 13 (pour lequel il réalise 2 volets dont un en 3D) et Halloween (avec Halloween 20 ans après). Il est aussi un réalisateur expérimenté dont les intrusions dans le fantastique (Lake Placid, Warlock, House) n'ont rétrospectivement rien d'anecdotiques. Ajoutez un scénario signé Jeffrey Reddick (la série des Destination Finale et le sympathique Tamara), un casting qui convoque Ving Rhames (déjà présent dans le Dawn of the dead de Zack Snyder ) et une Mena Suvari (la série des American Pie, American Beauty) à contre emploi. Il était donc permis d'espérer...



Steve Miner annonce dans les bonus qu'il souhaitait faire une film très diffèrent du Day of the Dead de Romero, et voilà une tache parfaitement exécutée. Pour établir un filiation entre les deux péloches, il faut même creuser le pitch à main nue. La dimension «révérencieuse» du présent effort se limitera à quelques clins d’œil  : la présence de militaires, d'un zombie sympathique nommé Bud, la base militaire des 20 dernières minutes et un héroïne répondant au doux nom de Sarah. Pour le reste, Day of the Dead prépare sa tambouille avec des ingrédients plus actuels, les zombies sprinteurs de 28 jours plus tard et un virus façon Resident Evil pour donner du goût. Au revoir les questionnements métaphysiques qui traversaient la vision «Romeresque» pour ne pas dire crépusculaire du film de 1985. Les zombies de l'an 2000 sont le fruit d'une expérience scientifique visant à développer un virus paralysant. Virus qui une fois lâché dans la nature va transformer la population d'une petite ville du Colorado en morts vivants bondissants, presque facétieux, un véritable commando de Gremlins humains et cannibales.


«Day of the dead» n'est donc pas à proprement parler un remake et prend même la liberté de dérouler le tapis de son récit en pleine nuit. Le jour, la nuit, peu importe au fond puisque avec sa bande de Teens déguisé en G.I., ses blondes dures à cuire, sa petit ville assiégée et son refus de tout discours ou schéma structurel sous-jacent, le film de Miner ne trompera personne sur sa nature profonde. Il est une série B pure jus, trempant ses tentacules pelliculaires dans l'action movie militéreux, le prototype d'un cinéma d'exploitation essentiellement jubilatoire, exclusivement divertissant. Une fois cette absence de profondeur sondée, il faut reconnaître que ces 82 minutes se suivent sans déplaisir. Mieux que cette aventurette tournée en Bulgarie (Nu Image oblige) avec un certain soin, se montre sympathique. Les effets spéciaux mariant de fort convaincants maquillages aux C.G.I. et les quelques pointes d'humour qui criblent son récit (Ving Rhames qui se mange un œil comme un M&M's, ça vaut le détour) n'y sont certainement pas pour rien.



Au final, ce faux remake aurait sans doute gagné à être complètement désolidarisé de la saga de Romero. D'ailleurs Metropolitan a visiblement décidé de ne par surfer sur cette vague en retitrant le film «Le jour des morts » pour sa sortie française. Reste qu'à défaut de faire avancer le schmilblick ou de marquer de quelconque façon la mémoire, Day Of the Dead constitue une addition fréquentable à la mythologie vidéastique du revenant d'outre tombe aux côtés de «House of the dead» et autres récents DTV. Bref, si vous n'êtes pas allergique à la «Shaky cam», aux uniformes et aux zombies acrobates, une location ou un achat (Relancez la croissance ! Merde ! Mettez y un peu du vôtre!) pourrait s'imposer en ce début d'été. Ecranbis.com délivre un 3/5 of the dead ...il va sans dire.



Test Technique :

L'édition DVD Metropolitan Vidéo que nous avons eu dans les mains permet de découvrir «Day of the dead» dans son format 1.78 d'origine avec une qualité d'image très acceptable. (Comprenez on a vu mieux, mais on a aussi vu bien pire...). Le tout est accompagné de mixages Dolby Digital 5.1 honnête français et anglais. Dans la crypte au bonus, un making of se résumant à des séquences vidéos prises durant le tournage, une série d'interview (VOST) du cast et de Miner, enfin les bandes annonces de «La dame en noir», «It's alive» et « Le jour des morts» VO, VOST). Une édition très correcte.