Blanche Neige: Critique et test DVD



Sorti sur les écrans français le 11 avril dernier, le « Blanche Neige » de Tarsem Singh nous revient comme un boomerang sur le marché de la vidéo. Pour l'occasion Metropolitan nous proposera de croquer dès le 15 août prochain dans des éditions DVD et Bluray remplies de bonus. Ecranbis.com ayant pu avoir une galette de test dans les mains, vous invite au review.


Synopsis :

Lorsque son père, le Roi, meurt, Blanche Neige est en danger. Sa belle-mère, cruelle et avide de pouvoir, l'évince pour s'emparer du trône. Quand la jeune femme attire malgré tout l'attention d'un Prince aussi puissant que séduisant, l'horrible marâtre ne lui laisse aucune chance et la bannit. Blanche Neige se réfugie alors dans la forêt. Recueillie par une bande de nains hors-la-loi au grand coeur, Blanche Neige va trouver la force de sauver son royaume des griffes de la méchante Reine. Avec l'aide de ses nouveaux amis, elle est décidée à passer à l'action pour reconquérir sa place et le coeur du Prince...



Chronique :


Non content d'avoir taillé un short à la mythologie grecque avec son improbable mais réussi «Immortals 3D», celui dont le tout Hollywood ne finit plus de célébrer le talent visionnaire et le sens de l’esthétisme, Tarsem Singh, offre au plus populaire des conte de fée un irrévérencieux lifting. Précédant de peu le «Blanche Neige» de Rupert Sanders et celui de David De Coteau (On vous en reparlera à la rentrée), Mirror Mirror débarque sur les écrans français en avril dernier, coupant le fruit de la presse spécialisée en deux. D'un côté ceux qui ne verront dans cette heure et demie qu'un chewing gum collé au bask' de Tim Burton et plus précisément de sa version d'Alice au pays des merveilles, de l'autre ceux qui succomberont au charme foutraque, bariolé de cette pièce de théâtre filmée et de son final bollywoodien. Et pour ceux qui n'ont pas encore tranché, Metropolitan assure un second service vidéastique et estival. Qu'on se le dise, cet été, à la plage comme sur nos écrans LCD, le sourcil se portera épais... 



Tarsem Singh a beau être un cinéaste surestimé, il faut reconnaître à l'homme un don pour l'hybridation culturelle et l'appropriation décomplexée. Un talent qu'il exprime sans retenue dans cette nouvelle adaptation de «Blanche Neige», revisitant le conte des frères Grimm en parfait touriste, l'appareil photo en bandoulière. Le spectacle résultant fait d'abord penser à un framboisier de grande surface, ses fruits aux couleurs quasi irréelles baignant dans la crème industrielle. Sucre aux yeux s'exclame le cinévore face à cette boule à neige filmique, cet univers sous cloche où le moindre centimètre carré de décors et d'image s'acoquine de bling bling et de toc. De l'autre côté de la rivière, ou du miroir, c'est selon, Tarsem choisit de garder son récit à portée de nain (on ne pouvait pas s'empêcher de la faire, celle là) comprenez que la chose, le plus souvent réduite à une enfilage de scénettes figuratives, ne vole pas très haut. Pour l'exploration de la face sombre, initiatique et œdipienne du conte des Grimm, il faudra repasser...ou creuser sévère.



 Déshabillé de toute velléité analytique et presque privé de message, la nature profonde de ce «Blanche Neige» revisité apparaît peu à peu. Il est très exactement ce que «les Immortels» était à la mythologie grecque. Un survol moderne, un raccourci aérien, un clip géant utilisant la fable originelle comme un simple canevas. Voilà d'ailleurs la véritable pirouette du réalisateur indien, sa subjuguante capacité à faire pousser des fleurs sur du gazon synthétique, à rouler son "non propos" dans les draps du rêve éveillé. Est-ce le joli minois de la frêle Lily Collins ? L'impeccable numéro de garce servi par Julia Roberts ? La folie très maîtrisée de l'ensemble ? Ce «Blanche Neige» fonctionne, peut importe le factice de ses arbres, la pacotille de ses dorures et la naïveté du discours.

Il en faudra certes un peu plus pour faire un grand film, un tableau de maître à la Burton, car sur le col du délire poético-visuel, Tim à encore quelques longueur d'avance sur Mr Singh... La pente est raide comme on dit, mais le spectacle proposé, aussi kitsch et tape à l’œil soit-il, n'est pas dépourvu d'âme. Reste à répondre à la fatidique question : Mais à qui s'adresse ce remix cinématographique ? Au jeune public bien sûr...Encore que les ex-petites filles, jeunes trentenaires, celles qui lorgnent en douce, dès que le monde tourne le dos, sur les panoplies de princesses et les parures de plastique, pourraient elles aussi y trouver leur compte en attendant un potentiel prince charmant. Mesdemoiselless, Ecranbis.com vous souffle un 3/5  à l'oreille. 




Test technique :

Metropolitan propose de découvrir le film de Tarsem Singh dans une édition DVD très fournie. Format 1.85 d'origine et image techniquement sans faille. En plus d'un mixage français 5.1, le disque embarque une piste anglaise sous titrée en français. Le coffre à bonus est lui rempli à ras bord : 6 minutes 44 de scène coupée dont une séquence d'ouverture alternative, un making of d'une douzaine de minutes titré « de l'autre côté du miroir », un supplément de 10 minutes permettant d'apprendre la chorégraphie finale du film , Le prince et les chiots (environs 2 minutes) et enfin les bandes annonces française et américaine.