D'un astre à l'autre, Artus films continue d'explorer les profondeurs de l'imaginaire. Après l'invasion martienne, l'expédition lunaire, thématique fondatrice, récurrente et récurée du cinéma fantastique, a enfin droit à son coffret prestige. Au programme, quatre voyages cinéphiliques vers le mystérieux satellite, goutte de lumière dans l'obscurité de l'espace et de la nuit. Quatre petits classiques oubliés de la science fiction des années 50 et 60, exhumés pour le plus grand bonheur du cinévore collectionneur: De la terre à la lune, Project Moonbase, Mutiny in outer space, Missile to the moon. Embarquement immédiat...
Inaccessible ailleurs, s'ingéniant, comme pour mieux nous narguer, à rester à portée de regard, la lune cueille les rêves comme la mort rafle les âmes. Astronomes de l'antiquité, doux songeurs, amoureux transis, explorateurs compulsifs, tous ont un jour répondu à son unique et luisante promesse, répétée chaque nuit. Celle d'un autre monde... dévoilé dans un langoureux strip tease nocturne baptisé sans poésie aucune, cycle lunaire. Depuis l'été 69, pour quelques pas de trop et par une folie très humaine, les rêveurs sont priés d'aller rêver plus loin... Au delà des frontières de notre système solaire désormais violé par les sondes, satellites et autres poubelles technologiques à la dérive. Peu importe, l'essentiel des fantasticovores acharnés étant restés accrochés au sol terrien, peuvent encore se délecter des plaisirs post Amstrong en se persuadant que l'alunissage du module Eagle ne fut qu'imposture. En la matière, le cinéma fantastique, lui-même né d'une aventure vers l'astre voisin (Le voyage dans la Lune de Melies en 1902), offre quelques mets particulièrement savoureux. Preuve en est ces pépites arrachées à l'oubli, aux années 50, à la guerre froide et à la course à l'espace...
De la terre à la lune (1958)
de Byron Haskin
Décollage immédiat avec From the Earth to the moon, une adaptation du roman éponyme de Jules Verne et l'une des dernière bobine produites par RKO Pictures. On raconte que la fin imminente de la firme entraîna quelques sérieuses coupes budgétaires et que la totalité des scènes devant se dérouler sur le sol lunaire furent à la dernière minute éjectées du scénario. Il en faudra toutefois plus pour faire perdre la face à Byron Haskin, réalisateur du cultissime «War of the world» (La guerre des mondes -1953) ainsi que quelques autres scienfictionneries remarquables : Robinson Crusoe on mars (1964) et Conquest of Space (1955). Son «De la terre à la lune» en dépit de sa nature de spectacle très économe se laisse suivre avec un amusement certain. La chose s'accroche au destin de Victor Barbicane (Joseph Cotten), scientifique mégalomane qui découvre (avec quelques années d'avance sur Marc Dorcel ?) la puissance X. Un explosif d'un nouveau genre qu'il projette d’expérimenter en déclenchant une explosion lunaire. Craignant que ce feu d'artifice spatial ne déclenche un conflit mondial, le gouvernement américain parvient à le convaincre d'abandonner son inutile démonstration. Mais Barbicane décide de rebondir en utilisant sa découverte pour tenter un vol habité vers la lune. Il embarque au passage son rival, un autre scientifique nommé Stuyvesant Nicholl (George Sanders). La fille de se dernier s'étant amourachée de Ben Sharpe, l'assistant de Barbicane, elle s'introduit peu avant le décollage dans la fusée. Avouons-le, From the Earth to the moon peine un peu à quitter le sol et termine malheureusement sa course en orbite, sans réellement fouler le sol de la planète grise. Reste que le pessimisme joyeux de nos cosmonautes, ironisant sans cesse sur l'imminence de leur fin, la drôlerie de certaines situations (la centrifugeuse, le champs de météorite, les bruitages) et la naïveté du propos finissent par l'emporter. La conclusion plutôt énigmatique laissera le jeune Ben entre de deux lunes comprenez au bras de la peu farouche Virginia… avec la promesse d'un retour hypothétique mais de toute évidence brûlant, vers la planète bleue...
95 Minutes Couleur VF et VOST. Format 1.33
Project Moonbase (1953)
de Richard Talmadge
Réalisé en 1953 en utilisant les même décors et costumes que «Cat-Women of the Moon», Project Moonbase offre, lui, une vision très 50's des années 70. Quatre années après un premier vol orbital, les américains ont construit une station spatiale tout en caressant le fou projet d'une base lunaire. C'est d'ailleurs de ce freesbee en titane à la dérive dans le froid cosmique qu'ils lancent une mission de prospection avec à son bord le Docteur Wernher, Briteis une pilote et son co-pilote le major Moore. Malheureusement, ce qui ne devait être qu'un vol plané au dessus de la face cachée de la lune va tourner à la catastrophe. Pour cause de mariage forcé et de garde partagée des commandes du vaisseau «Magellan», notre couple de militaires fait rapidement des étincelles. De son côté le scientifique, remplacé à la dernière minute par un sosie à la solde des «ennemis de la liberté» compte bien transformer l'escapade touristique en mission suicide. Un atterrissage en catastrophe de l'appareil va néanmoins offrir à nos deux tourtereaux les moyens d'un rabibochage éclair et même de se passer la corde au cou, pardon la bague aux doigts... ProJect MoonBase vire donc pour le plus grand plaisir du cinéphile romantique de la «Guerrefroiderie» primaire à la lune de miel intégrale... Initialement tourné comme le pilote d'une série titrée «Ring Around the Moon» et revendu à Lippert Pictures, ce petit film lunaire délivre quelques jolis passage de tripotages de boutons, de costumes improbables et des effets spéciaux souvent charmants. Cela ne suffit certes pas à en faire un spectacle palpitant ni même un bon film de science fiction, mais ce voyage d'une heure pile, aussi aidé par la patine du temps que par son runtime compressé finit par valoir son pesant de VHS...
60 Minutes Noir et Blanc VOST Format 1.33
Mutiny in outer Space (1965)
D'Hugo Grimaldi
Officiellement attribué à Hugo Grimaldi , «Mutiny in outer Space» serait en fait l’œuvre de son scénariste Arthur C. Pierce (The Cosmic Man). Une rumeur précise même que le film financé par un magnat de la grande distribution aurait été à son insu tourné en parallèle avec «The Human Duplicators». Sur le même budget il va sans dire, permettant à ses perfides géniteurs de faire quelques substantiels bénéfices sur le dos du financier. (1 film produit, 1 film offert). Nous ne saurons jamais ce qui s'est vraiment passé sur le plateau de «Mutiny...» et nos observations se limiteront par conséquent à la comparaison des fiches techniques des deux films présentant, il est vrai, de troublantes similitudes. Même année, même réalisateur, même scénariste, même actrice... Une chose est sûre si Projet Moonbase restait solidement accroché au rail de l'anticipation gentillette, Mutiny in Outer Space n'hésite pas à se rouler dans les draps du B Movie. Nous voilà projetés dans les années 2000, à bord de la station spatiale américaine SS X-7. Deux cosmonautes de retour de la lune avec des échantillons de glace y font une halte quand l'un d'eux, pris d'un mal inconnu s’effondre. Le médecin de bord ne tarde pas à découvrir l'origine de ces mystérieux symptômes. Pas de Xenomorphe extra terrestre en vue mais une mycose lunaire (c'est charmant!) emprisonnée dans la glace, qui profite de la chaleur de la station pour se développer, dévorant toute cellule vivante sur son passage. Fort heureusement, notre équipage en danger trouvera la parade en déclenchant une très improbable mais plutôt efficace opération frigo. Ni vraiment avantagé par ses effets spéciaux, ni par sa copie, le film de Grimaldi (ou de Pierce peu importe) devrait trouver chez les fantasticophiles aventuriers un public à conquérir. Les autres pourront toujours se gausser de la nature fongique de l'invasion cosmique qui imprime sa pellicule. Un danger à prendre en compte avant de plonger sa tong, Oh joie de l'arrière saison, dans les pédiluves à la tiédeur suspecte . Bref n'hésitez pas à passer vos pied au freezer en revenant de la piscine … On ne sait jamais... E.T. est peut être passé avant vous...
81 Minutes Noir et blanc VOST Format 1.33
Missile to the moon (1958)
De Richard E.Cunha
58: année fantastique pour Richard E. Cunha qui dégaine pas moins de 4 péloches aux titres rutilants : She Demons, Giant From the Unknow, La Fille de Frankenstein et notre Missile to the Moon du jour. Cette dernière puise sa
tentaculaire inspiration dans «Cat woman on the moon» et projette
deux jeunes fugitifs dans une cavale spatiale (au moins c'est sûr
personne n'ira les chercher si haut) en compagnie du vieux Dick
Green, scientifique mystérieux, qui ne résistera malheureusement pas
à la douloureuse traversée d'un champs d'astéroïdes. Un des
collaborateurs du savant suivi de près par sa chère et tendre
ayant eu la très mauvaise idée de se glisser à bord au moment du
décollage, nos quatre explorateurs malgré eux finissent par atterrir sur la lune et y sont accueillis par une délégation de
créatures rochers plutôt tactiles. Trouvant refuge dans une grotte,
ils découvrent que la planète est habitée par une curieuse
civilisation en voie d'extinction, un batallion d'amazones mené à la
baguette par une reine télépathe (La Lido). Effectivement lancé comme un
missile, le scénario de cette œuvrette de drive in ne se prive
d'aucune fulgurance: Combats de chattes jalouses, bécotage humain/
extra terrestre, araignée géante, décors de pacotilles et défilé
de reines de beauté (dont une miss France). Le résultat, fauché
comme les blés, n'a rien de cinématographiquement consistant, mais
il reste paradoxalement follement divertissant. Résultat, cette
«exploitation» lunaire de la fin des années 50, délicieusement kitsch et offerte dans une copie très
propre clôture cette compilation S.F. sur une excellente note...
74 Minutes Noir et blanc VOST Format 1.33
Le coffret :
Aucune surprise du côté d'Artus films puisque "Voyages vers la lune" reprend le packaging double digipack des précédents coffrets Prestige. Les films sont repartis sur 2 DVD , eux même accompagnés de 4 carte postales et d'un livret 12 pages signé Pr. Brave Ghoul. Le tout pour 22€90. (A commander d'urgence sur le site d'Artus Films: http://www.artusfilms.com/ .) A ce tarif, Difficile d’espérer plus sans avoir l'impression de demander la lune. Ecranbis délivre un 4/5.
74 Minutes Noir et blanc VOST Format 1.33
Le coffret :
Aucune surprise du côté d'Artus films puisque "Voyages vers la lune" reprend le packaging double digipack des précédents coffrets Prestige. Les films sont repartis sur 2 DVD , eux même accompagnés de 4 carte postales et d'un livret 12 pages signé Pr. Brave Ghoul. Le tout pour 22€90. (A commander d'urgence sur le site d'Artus Films: http://www.artusfilms.com/ .) A ce tarif, Difficile d’espérer plus sans avoir l'impression de demander la lune. Ecranbis délivre un 4/5.