Lorsque Noboru Iguchi, roi du V-cinéma
et heureux géniteur des déjantés «The Machine Girl»
et «RoboGeisha» s'attaque à ses souvenirs d'enfance,
cela donne «Karaté-Robo Zaborgar». Un robot-moto,
star des petites lucarnes japonaises du milieu des années 70,
cuisiné à la sauce «Sushi Typhoon». Voilà un menu
de fête sur lequel Ecranbis.com ne pouvait faire l'impasse. Review
fiévreux d'un Combo Bluray DVD édité par Elephant films et
disponible depuis quelques jours dans l'hexagone...
Chronique :
Japon, quelques part dans les années 80, Daimon Yutaka devient ceinture noire de karaté et (relation de cause à effet ? ) s'engage dans la police. Son père un brillant scientifique, chercheur en robotique est malheureusement enlevé et sauvagement atomisé par une organisation criminelle connu sous le nom de SIGMA. Daimon assiste impuissant à la scène mais en rentrant chez lui il découvre que le vieux savant lui a laissé un étonnant héritage. Un robot de combat nommé Zaborgar, construit à partir de l'ADN familial (celui du frère de Daimon, mort à son plus jeune âge), capable de se transformer en moto. Cette famille de justiciers recomposée va tenter de faire régner l'ordre sur le japon. Mais lorsque la route de Daimon croise celle de Miss Borg, une cyborg à la solde de SIGMA, le coup de foudre est immédiat. Il s'en faudra même de peu pour que Daimon ne bascule par amour du côté des forces du mal... 25 années plus tard, alors que notre héros survit péniblement en essayant d'oublier son glorieux passé, il se retrouve face à une jeune fille lui rappelant étonnamment Miss Borg...
Noboru Iguchi n'a que 5 ans lorsque
Electroid Zaborger 7 (Denjin Zaborger) squatte 52 épisodes durant
le paysage télévisuelle nippon. L'image de son étincelant héros
métallique et de son cavalier bondissant se grave instantanément
dans sa mémoire. Destin quand tu nous tiens… Une petite trentaine
d'années plus tard, le petit garçon, devenu célèbre pour ses
débordement vidéastiques et ses fulgurance sexy gore, est invité à
redonner vie au robot moto transformable le temps d'un film. Un
million de dollars et 26 jours de tournage plus tard, Zaborgar cuvée
2011 s'offre à nos précieuses mirettes. Alors bien sûr pour le
public frenchy que nous sommes, le choc est double. Disons-le
clairement, en France, la série originale n'est connue que d'une
poignée d'initiés et même si l'univers des Tokusatsu ne nous est
pas complètement étranger, il y a fort à parier que l'essentiel
du public (dont votre serviteur) découvre cet atypique tandem à
travers le film d' Iguchi. De l'autre côté de la route, la
perspective de voir un cinéaste identifié pour ses excès visuels
et son goût pour la transgression, se retrouver aux commandes d'un
film grand public, mieux, au concept résolument enfantin, a de quoi
surprendre. Ainsi en insérant la galette argentée de Karaté robo
Zaborgar dans le mange disque, la curiosité du cinévore, aussi
aventureux soit-il, flirte avec une certaine forme d’inquiétude.
Première surprise, Noboru Igushi troque la facture vidéastique de ses précédent efforts contre de véritables qualités cinématographiques. Une photographie appliquée, un scope rutilant, des effets spéciaux réussis et même, cerise sur le robot, une série de plans d'une beauté redoutable. Notre Zaborgar a de la gueule mais laisse-t-il pour autant sur le côté de la toute la folie régressive propre aux productions Sushi Typhoon ? La réponse est non et c'est par ailleurs l'une, si ce n'est la grande qualité de ces 110 minutes. Si notre réalisateur surdoué renonce ici aux sanglantes giclées et orgies gores, il n'abandonne pas pour autant ses compulsives obsessions: nichons lance missiles à gogo, paire de miches dinosaures, robots coquinoux, relation sexuelle homme cyborg, vents propulseurs, allusions appuyées au sado masochisme et humour tranchant pimentent cet hommage aussi révérencieux que décontracté. Au final, Karaté Robo Zaborgar est un parfait rejeton de la branche turbulente de la Nikkatsu … et un film finalement tourné vers un public aussi adulte qu'averti. Un film de noël pour enfants trentenaires et ados quadra...
Faussement sage, le film d'Igushi cache sous une nappage sucre cheap tout droit sorti des 70's une substance plus acide. Akiko devenue une «femme de 50 pieds» ou un «Godzilla de chair et de métal» détruit le parlement japonais en lui offrant son princier popotin (les politiques, on s'y assoit dessus) tout en appelant ses copines au téléphone portable (vive les ados). Pas de pitié pour les héros, le cinéaste renvoie un Daimon devenu gauche et maladroit pointer à l'ANPE, poussant le vice jusqu'à transformer sa monture d'acier en fauteuil roulant. Conflit des générations, quand tu nous tiens ? Pour le vidéovore médusé, hypnotisé sur son canapé , le spectacle est total : Plein les yeux, plein la tête. Avec Karaté Robo Zaborgar, Igushi signe sans doute l'un de ses meilleurs films mais également son œuvre la plus accessible. Que vous soyez déjà accro aux mad nipponeries ou désireux de faire un premier pas dans l'univers des Sushi Typhoon, son visionnage est tout simplement INDISPENSABLE ! 4/5
Test
Technique :
Pour nous servir «Karaté Robo Zaborgar», Elephant films met les petits plats dans les grands avec un coffret DVD + Bluray coiffé d'un sur-étui cartonné. En plus des deux disques, vous trouverez un excellent livret de 12 pages concocté par l'équipe d'East Asia (Saluons au passage l'amigo Yannik Vanesse). Rayon Image, avantage bien sûr du côté Bluray avec une HD superbement définie et colorée. Sachez toutefois que le DVD s'en sort plus qu'honorablement. Les deux galettes proposent des pistes audio Japonaise et Française 5,1 (DTS pour le Bluray, Dolby digital pour le DVD) et des sous titres dans la langue de Molière. Les 60 minutes de bonus se trouvent, elles, sur le disque SD. Vous aurez droit à 13 épisodes de la mini série Spinoff, un making off, une flopée de trailers, un teaser et une indispensable karaoké de l'entêtant générique. Bref voilà une édition comme on les aime.
Pour nous servir «Karaté Robo Zaborgar», Elephant films met les petits plats dans les grands avec un coffret DVD + Bluray coiffé d'un sur-étui cartonné. En plus des deux disques, vous trouverez un excellent livret de 12 pages concocté par l'équipe d'East Asia (Saluons au passage l'amigo Yannik Vanesse). Rayon Image, avantage bien sûr du côté Bluray avec une HD superbement définie et colorée. Sachez toutefois que le DVD s'en sort plus qu'honorablement. Les deux galettes proposent des pistes audio Japonaise et Française 5,1 (DTS pour le Bluray, Dolby digital pour le DVD) et des sous titres dans la langue de Molière. Les 60 minutes de bonus se trouvent, elles, sur le disque SD. Vous aurez droit à 13 épisodes de la mini série Spinoff, un making off, une flopée de trailers, un teaser et une indispensable karaoké de l'entêtant générique. Bref voilà une édition comme on les aime.
Auteur: Claude G