Resident Evil Retribution : Critique et test bluray



Boudé par la presse spécialisée lors de sa sortie en salle , Resident Evil cinquième du nom revient traîner ses guêtres, ses zombies et ses allusions SM appuyées dans les salons des vidéovores. La chose, élégamment sous titrée «Retribution» (un vieux rêve de chroniqueur de produit culturel) s'offrira à vos home cinéma le 26 janvier prochain. Metropolitan entend écouler les stocks et vider le chargeur en 3 coups : DVD (19€99), Bluray (24€99) ou Bluray 3D (29€99)... Il y a en aura donc pour toutes les platines, tous les écrans et toutes les bourses.

Chronique :

Le virus T développé par la firme Umbrella s'est rependu sur la surface du globe transformant les populations en armées de mutants assoiffés de sang. Alice, dernier espoir de l'humanité, s’éveille au cœur du plus secret des complexes industriels d’Umbrella. Au gré de son exploration à haut risque et de ses découvertes, les zones d’ombre de sa vie s’éclairent… Plus que jamais, Alice continue à traquer les responsables de l’atroce infection. De Tokyo à New York, de Washington à Moscou, elle les pourchasse jusqu’à la révélation explosive qui va remettre en cause toutes ses certitudes. Avec l’aide de nouveaux alliés et d’anciens amis, Alice va devoir se battre pour survivre dans un monde hostile, au bord du néant. Le compte à rebours a commencé…


En 2002, Paul W.S. Anderson (capable du meilleur comme du pire ou dit autrement d'Event Horizon comme de Mortal Kombat) trempe plume et caméra dans le bouillonnant univers de Resident Evil. La franchise Capcom qui fit les beaux jours de la console Playstation de Sony va payer son visa pour le grand écran au prix fort. Son adaptation cinématographique s'entiche contre toute attente d'une super héroïne absente du jeu vidéo et mieux, ou pire (c'est selon) tourne le dos à sa dimension horrifico-gothique originelle. Coup dur pour les fans de la première heure qui déjà peu emballés d'abandonner le game pad contre le peu interactif accoudoir d'un fauteuil de cinéma, découvrent médusés un quasi indescriptible (d'ailleurs, on ne vous le décrira pas) croisement entre le Zombie de Romero, le Matrix des Wachowski et un je ne sais quoi du Cube de Vincenzo Natali. Curieusement, cette sauce filmique à priori indigeste va prendre et Alice, simili Lara Croft contre les macchabées, campée par une Milla Jovovich sculpturale mais mono expressive, reviendra régulièrement squatter les rêves pelliculés d'une génération de cinéphiles tout en remplissant le tiroir caisse de ses producteurs. C'est ce qui s'appelle faire d'une paire deux coup...


La saga devait d'ailleurs délivrer ses meilleurs moments dans l'opus 2, sobrement intitulé «Apocalyspe» (2004) et dans le madmaxien «Extinction» (2007) qui permettait au sieur Russell Mulcahy de retrouver un budget décent. Trois ans plus tard, Anderson récupère le manche et offre à la douce (façon de parler) Milla qui partage désormais sa vie, un opéra reliefisé, foutraque et diablement régressif : Resident Evil 3D Afterlife. Si le public y trouve encore son compte et qu'une poignée de sites spécialisés (dont nous !) se satisfont de la nature exclusivement spectaculaire de l'effort , «Résident et vil 4» fera l'objet d'un copieux mitraillage. Tout le monde s'entendait tout de même sur un point, la série n'avait plus que deux chemins devant elle, l'arrêt au frein à main ou le renouvellement complet. Une complainte qui ne semble à priori pas être parvenue aux oreilles de Paul W.S. Anderson qui, s'appliquant à démontrer la loi des séries, ne se fixe dans ce 5e opus qu'un seul objectif : « Plus Grand, Plus fort ! »


Et ça commence effectivement fort ce «Retribution » en cueillant les spectateurs là où Afterlife les avait laissé, séquence «reversée» en prime. Tandis qu'Alice conjugue le verbe «Exploser» (Je t'explose, tu m'exploses, il s'explose, nous nous explosons...), Paul récite les figures imposées d'un cinéma clipo-technologique dont il s'est fait le spécialiste. Caméra virevoltante, ralentis, accélérés, effets de projections, combats défiants les lois de l'attraction mais néanmoins chorégraphiés au millimètre. Pour le vidéovore amateur d' HD rutilante et de décibels, le spectacle est total. Rarement une galette bleutée ne s'est approchée si près du disque de démonstration. (Attention, les voisins mécontents ne sont pas fournis). Revers de la médaille, « Resident Evil 5 » se contente de déballer ses arguments pyrotechniques et esthétiques, laissant son maigre récit dans le carton. Il faut dire (d'ailleurs on le dit tiens!) que la saga initiée par Anderson a réussi à traverser une décennie de cinéma, en réduisant sa mythologie au strict nécessaire, en se bornant à l'installation d'un seul et unique personnage. 5 boucles scénaristiques plus tard, la délocalisation, aussi providentielle soit-elle (Alice à Time Square, Alice à Moscou, Alice à la neige …) peine à faire passer la pilule.

Par chance, les mutations conséquentes du virus «T» font encore leur petit effet. De leur côté, Milla et Michelle Rodriguez (dans son numéro de Latino bad ass), payent sans compter de leur petite personne. Ça ne suffit certes pas à faire de ce nouveau et pétaradant Resident Evil un grand film fantastique, mais reconnaissons que cette série B, froide et bourrine parvient (on ne sait pas trop comment) à tromper l'ennui une heure et trente cinq minutes durant. Ça tombe bien nous n'en attendions rien de plus. 2.5/5 en attendant de jeter un oeil sur le siège apocalyptique d'un potentiel 6e opus promis par une fin plus qu'ouverte...




Test Technique :

Le Bluray 2D que nous avons eu dans la platine délivre une image d'une beauté défrisante et un master HD qui laissera le plus exigeant des vidéovores sur les fesses. Même constat du côté des mixages audio ultra dynamiques, méchamment fouillés et jamais brouillons. Du grand art numérique.
Dans le coffre à bonus : des entretiens avec l'équipe du film (6mn37 VOST), les coulisses du tournage (49mn VOST), les scènes coupées (12mn35 VOST), les scènes ratées (4mn36 VOST), le visage d'une fan (3mn17 VOST), les Zombies (6mn43 VOST), Projet Alice : Base de données interactives, la bande annonce cinéma (VF et VOST) et enfin une flopée de bandes annonces éditeur.