400 zombies dont 115 tués à l'écran, 12 bras arrachés, 3 décapitations, 163 tirs en pleine tête, 130 fois le mot fuck, un bébé mort-vivant, 15 litres de faux sang, un moyenne de 2,2 tirs par homicide et 2 minutes 45 de film avant la première morsure... Les statistiques de «Cockneys Vs Zombies» laissent rêveur … Mais attention, 17 avril prochain, le film de Matthias Hoene édité en Bluray et DVD par France Télévision Distribution trouvera sur son chemin un adversaire à sa taille. TF1 vidéo proposera en effet le même jour une autre ZomCom pétaradante... l'Hollandais Kill Dead Zombie. Un combat à mort sur le ring de vos platines ? Ecranbis.com a pu jeter un œil sur ces délicates galettes et compte pour vous les points...
De nos jours, dans l'East Londonn,
des ouvriers se préparent à démolir une maison de retraite
accueillant les vieillards du quartier pour y construire des
immeubles de haut standing et des appartements de luxe. Mais les
travaux sont arrêtés net par une curieuse découverte: un tombeau
à la mystérieuse épitaphe : Scellé sous l'ordre du roi Charles
2 en 1666 (année satanique ?). Deux ouvriers pénètrent dans le
caveau et y découvrent des centaines de cadavres à l'état squelettique. Réveillés dans leur sommeil, les morts se jettent sur
ces visiteurs indésirables... Une épidémie transformant les
habitants du quartier en mutants assoiffés de chair humaine ne tarde
pas à se répandre dans le quartier. C'est justement le moment choisi
par deux frères et leur amis pour cambrioler une banque en
espérant se servir des fonds pour racheter la maison de retraite de
leur grand père et ainsi empêcher sa démolition.
Matthias
Hoene a vécu quinze ans dans l'Est de la capitale
anglaise... Et c'est alors qu'il travaille sur un court métrage
mettant en scène l'improbable rencontre de la couche populaire et
ouvrière de Londres avec des vampires, que lui vient l'idée de
Cockneys vs Zombies. Cockneys, le mot est lâché... Sachez que
l'aussi charmante qu'intraduisible appellation désigne au moins
autant les prolos de l'East end que leur indéfinissable argot.
Certain d'avoir trouvé dans ce brillant exemple de particularisme
culturel de quoi donner un second souffle à la zombédie anglaise,
il confie l'écriture d'un script à l'un de ses compatriotes: James
Moran. Un jeune homme remarqué pour s'être fendu du scénario
d'une autre comédie horrifique : Severance (Christopher Smith) et
pour sa collaboration régulière à la production télévisuelle
anglaise.
Évidemment, le concept de «Cockneys
vs Zombies» convoque quasi immédiatement en mémoire la matrice du
sous genre genre: l'indiscutablement culte «Shaun of the
Dead». Hoene
se défend pourtant d'avoir fait de l'oeil aux travaux pelliculaires
d' Edgar Wright et préfère pointer du doigt le Dead Alive de Peter
Jackson (Brain Dead en France) qu'il va jusqu'à définir de Zombédie
originelle. Point de vu strictement personnel et hautement
discutable bien entendu car, la Zomcom est comme chacun le sait une
héritière directe de The Return of the Living Dead
(1985) de Dan O'Bannon... A moins que Romero n'est lui même montré
le chemin, la même année avec Bud, l'un des attachants personnages
du 3e volet de sa saga «ressurective» Day of the dead !
On vous laisse choisir votre camp...
Mais
peu importe. Le «cinéma of the dead» tout comme son
pendant comico parodique est un exercice aux règles très établies.
Le cinéphile qui n'est en général pas le dernier à se plaindre
des récurrences scénaristiques et situationnelles, ne pourra
qu'acquiescer. Les quelques péloches ayant pris le parti d'un point
de vue diffèrent sur le mythe du mort vivant ont peiné à trouver
leur public. Non ni Fido, ni Zombie Lover ou plus récemment Dead
Heads qui poussait le bouchon jusqu'à prendre le point de vue d'un macchabée marcheur n'ont embrassé le succès populaire espéré. Dès lors le cinéaste souhaitant de se frotter à l'exercice n'a
guère plus que deux chemins face à lui. La surenchère ou la
transposition.
C'est indiscutablement sur cette deuxièmes voie, sur les rails d'une certaine forme de régionalisme qu'Hoene accroche les wagons de son Cockneys vs Zombies. Un choix qui ne sera pas sans conséquences, le film perdant en traversant la Manche son contenu argotique (par nature difficilement traduisible) et par conséquent une partie de sa goguenardise originale et de sa consistance. Autant demander à nos amis anglais de regarder «Bienvenue chez les Chtits » doublé dans la langue de Shakespeare. Fort heureusement, cette Zomventure (comme la définit son géniteur) a plus d'un tour dans son argumentaire comique.
C'est indiscutablement sur cette deuxièmes voie, sur les rails d'une certaine forme de régionalisme qu'Hoene accroche les wagons de son Cockneys vs Zombies. Un choix qui ne sera pas sans conséquences, le film perdant en traversant la Manche son contenu argotique (par nature difficilement traduisible) et par conséquent une partie de sa goguenardise originale et de sa consistance. Autant demander à nos amis anglais de regarder «Bienvenue chez les Chtits » doublé dans la langue de Shakespeare. Fort heureusement, cette Zomventure (comme la définit son géniteur) a plus d'un tour dans son argumentaire comique.
Ou plutôt son double argumentaire puisque Cockneys Vs Zombies, par un jeu de va et vient finit par scinder son propos en deux parties. Nous suivrons l'épopée urbaine de jeunes gens en plein apocalypse zombie mais également, pour ne pas dire surtout, les aventures d'une bande de joyeux retraités : Rafistolés en tous genres, vieille pie nymphomane, papy obscène, vieux grincheux hystériques, tous sourds comme des pots, têtus comme des ânes … C'est d'ailleurs sur ces derniers que tout l'intérêt de la bobine d' Hoene repose. La loufoquerie des anciens ne trouvant pas ou peu d'écho dans les aventurettes post apocalyptiques convenues de la nouvelle génération de prolétaires anglais .
Alors Cockneys Vs Zombies, un film déséquilibré ? Un peu... du moins jusqu'à ce que les deux récits soigneusement entremêlés finissent par se rejoindre et accoucher d'une croustillante dernière demi heure. Visuellement bien envoyé, redoutablement bien monté, Cockneys Vs Zombies souffre donc essentiellement de courir deux lièvres à la fois. Reste un spectacle drolatique et divertissant doublé d' un sous discours dans l'air du temps... Le remplacement des cultures et spécificité locale par une culture de masse , universelle et sans âme, subtilement matérialisée par une invasion de cadavres marcheurs... Que l'on retrouve ou pas ses billes dans cette petite heure et demie, on savoure la parabole...
Le disque :
France Télévision distribution offre à Cockenys Vs Zombies" une édition DVD assez minimaliste mais techniquement réussie. Le film est proposé dans son format scope d'origine dans un master sans failles. Le tout est accompagné de mixages (Anglais/français) 5.1 relativement dynamiques et efficaces en terme de spatialisation. Dans la boite à bonus, une simple bande annonce.