Kill Dead Zombie : Critique et test Bluray



Sorti le 15 février 2012 en salle chez nos voisins Belges, Zombibi, un temps titré Shouf Shouf Zombibi, arrive enfin sur les écrans français. Comme on s'en doutait, la chose n'aura pas l'honneur de caresser la grande toile. TF1 Vidéo en proposera toutefois des éditions DVD et BLURAY dès le 17 avril prochain. Déjà rebaptisé Kill Zombie pour sa sortie anglaise (chez Kaleidoscope Home Entertainment), le film se voit affublé pour la France d'un nouveau et quatrième titre insistant sur la dimension hautement parodique de cet effort Hollandais. Zombibi devient donc «Kill Dead Zombie» dans l'hexagone. Mince alors, dézinguer les zombies n'était déjà pas chose aisée … Mais des zombies morts... On vous laisse imaginer...

Nous voilà accrochés aux baskets et au destin d'un petit employé administratif, un tantinet looser dans un grand immeuble de l'ouest Amsterdam. Aziz, d'origine marocaine subit les brimades d'un chef de bureau tyrannique... Et il suffira d'un coup de fil de son frère Mo durant ses heures de travail pour qu'on lui présente la porte. (Mais que font les syndicats ? On vous le demande). Rejoignant illico  Mo dans une après midi festive près du piscine, et après un incroyable quiproquo, Aziz se retrouve en cellule avec son frère et deux autres jeunes personnages haut en couleur: Nolan et Geoffrey. Au même moment, une station orbitale soviétique rentre dans l'atmosphère terrestre et s'écrase au cœur d' Amsterdam. Une étrange substance verte s'échappe des débris, transformant la population en mutants assoiffés de chair humaine. Nos quatre héros vont devoir faire équipe avec Kim, une femme flic au caractère bien trempé, pour sortir de la zone de contamination. Mais un appel au secours de Tess, une collègue de travail d'Aziz dont il est éperdument amoureux, va changer la donne. Le jeune homme n'a plus qu'une seule idée en tête, retourner sur son ancien lieu de travail et arracher la belle à une horde de morts vivants et une mort promise.


Derrière Kill Dead Zombie se cachent deux Hollandais en grande forme: Erwin Van Den Eshof et Martijn Smits. Le premier s'est fait remarqué dans le petit monde de l'horreur en 2006 avec Dead End (à ne pas confondre avec l'excellent film de Jean-Baptiste Andrea et Fabrice Canepa). Le second, après avoir fait ses armes à la télévision Hollandaise, a longuement travaillé pour les chaînes du réseau MTV pour lesquelles il s'est spécialisé dans la publicité et le vidéo clip. Parallèlement  à leurs activités, les deux compères réalisent des courts métrages. En 2011, armés d'un demi million d'euros, ils  tentent de surfer sur le succès Hollandais de la comédie pluri-ethnique Shouf Shouf Habibi (devenue entre temps une série TV titrée Shouf Shouf) et se lancent à l'assaut d'un sous genre qui a décidément le vent en poupe : La zombedy.

Non, la zombie comedy ou la Zomcom (on vous laisse choisir, l'appellation n'est pas encore contrôlée) ne date pas d'hier. Dès les années 80, le mort vivant accède au rang d'icône de la culture pop et change par conséquent de place dans l'imaginaire collectif. Dans le clip Thriller réalisé par John Landis en 1984, les zombies, terrifiants fantômes de chair, se dandinent derrière Michael Jackson. Quand on ne fait plus peur, on peut toujours faire rire ... Et signe de digestion culturelle avancée, le mort vivant ne tardera pas à dévaler les pentes de la drôlerie. S'en suivront Le retour de morts vivants, Flic ou zombie, Zombie Academy...


Lorsqu'au début des années 2000 Danny Boyle réanime le corps du défunt avec 28 jours plus tard, la nouvelle vague du zombie anglais ne tarde pas à engendrer ses propres pastiches et œuvres transgressives. Un véritable sous courant initié par l'anglais Edgar Wright avec Shaun of the dead (2004), devenu l'improbable matrice d'un cinéma déjanté et profondément «Geek». Revers de la médaille, des répliques venues du monde entier envahissent les écrans. Une réponse bornée à la transposition cultuelle (La zomcom Espagnole, la zomcom Allemande et aujourd'hui le mort vivant Hollandais) ou à la surenchère. Sur ce point, Erwin van den Eshof et Martijn Smits semblent avoir choisi leur camp... Bien que venu des Pays Bas, Kill Dead Zombie ne revendiqua en effet pas vraiment ses origines nord européennes et limite son discours au très universelle survival urbain. Et quoi de plus universel qu'un labyrinthe de béton ? Amsterdam, Londres, Berlin, Sidney, peu importe, quand il y a du zombie dans l'air, il y a du fun à l'écran.



Habillé d'une certaine désinvolture et résolument tourné vers l'escalade de gags, Kill Dead Zombie se veut donc essentiellement, pour ne pas dire exclusivement, jubilatoire. La charge fantastique renvoyée d'un revers d'un main dans le décors, Zombibi semble plus préoccupé par son quintet comique et improbable que par son propos post apocalyptique. Le résultat à le mérite d'être joyeusement divertissant et de faire passer la pilule d'une énième invasion de macchabées marcheurs. Même si la carte du comique situationnel posée sur la table par Smits et Van Den Eshof a parfois des airs de tour de passe passe. Les passages mis en scène façon «Jeux vidéo» (un clin d'oeil au Pilgrim d' Edgar Wright ?) sans doute destinés à emballer un public jeune, tombent, par exemple, un peu à plat. Une couche de trop sur un mille feuille cinématographique déjà épais ?


Mais ne nous arrêtons pars sur ces quelques faux pas réalisationnels car pour le reste, Kill Dead Zombie respecte à la lettre son cahier des charges (de l'humour et des morts) et délivre un spectacle efficace. Le cast complètement inconnu en France, composé de Yahia Gaier, Mimoun Ouled Radi ( Shouf Shouf), le rappeur Yes-R et l'actrice de série Tv, Gigi Ravelli y est pour beaucoup. Un signe qui trompe pas, au dernier printemps Cannois le film a  trouvé acquéreur pour de nombreux territoires (l'Allemagne, le Japon, la Corée et même la Thaïlande ). On flaire donc un petit succès vidéo à venir... Verdict le 17 avril. Coup du sort, France Télévision Distribution sortira le même jour une autre ZomCom "Cockneys vs Zombies". Voilà ce qui s'appelle un match vidéastique mortel !



 Le disque :

 TF1 vidéo nous permet de découvrir Kill Dead Zombie dans un transfert 1080 AVC d'excellente tenue avec un piqué et un équilibre colorimétrique très appréciable. Le chose est, soulignons-le, présentée dans son format scopé d'origine 2.35. Rayon plaisir de la feuille, vous aurez droit à des mixages DTS HD Audio 5,1 en langue française et anglaise (saluons un doublage très correct pour un DTV) accompagnés de sous titre français. Petite particularité: la présence d'une piste 3D Audio. Procédé qui permet d'obtenir un son spatialisé avec un simple casque audio. On vous a déjà expliqué tout le bien qu'on pensait de cette nouvelle technologie et sur ses impressionnants résultats …(On vous invite à aller lire l'interview de son créateur dans nos colonnes numérique.) Attention la lecture de cette piste 3D audio sur un système home cinéma tient de l'expérience douloureuse. A n'utiliser qu'au casque!  Dans la coffre à bonus par contre, rien à se mettre sous la dent si ce n'est une flopée de bandes annonces éditeur qui se lancent au démarrage du disque. Notons que TF1 Vidéo commercialise les éditions DVD et Bluray au même prix 19€99 TTC. Il n'y a donc pas vraiment à hésiter. Optez pour la HD !