Douce Amérique, besogneuse mère
nourricière de la culture pop, toujours prête à vendre les cul-culs
potelés de ses jeunes filles en fleurs (Donnez moi un P, donnez moi
un O, donnez moi un U, donnez moi un F...) comme les bras
musculeux de ses cowboys justiciers... Mais dans l'après tout (L'après Hippie, l'après Disco, l'après punk) et avant le futur pas grand chose, c'est à
dire au cœur des années 80, l'oncle Sam ayant tiré sans retenue sur la
corde de l'Amercan Way of Life, décide de renouveler l'offre et le
stock .Ce sera Flashdance pour les filles, Rambo pour les garçons et
tarte Ikéa pour tout le monde. Instantanément lobotomisée mais
heureuse, maintenue à l'état de feotus barbus et rêveurs par des hordes de
baby boomers vampires, la génération X opte pour les grands gaillards sautillant en bas de laines et les jeune femmes distribuant
tatannes et bastos torse poil...A moins que cela ne soit l'inverse.
La mémoire joue parfois des tours... Surtout après une jeunesse brûlée à se trémousser sur du 2
Unlimited...
Alors que la mère Russie réplique d'un «Soviet
: La revanche», que l'Italie collectionne les culturistes souffrant du "Mono-Expressiv Syndrom" (Stryker, Thunder ...),
la douce France reste muette …bornant sa réplique militaireuse et
mitrailleuse au quasi néant. Concédons le, le film français le plus
proche du "Missing In Action" de Zito reste à ce jour «Scout
toujours» de Jugnot. ( A moins que cela ne soit, Pinot simple
flic, du même auteur...N'essayez pas de relire, risque d'étranglement
potentiel). Mais ça c'était avant, avant que Mathieu
Berthon et David
Doukhan (Journaliste vénérable pour le non moins vénérable
Mad Movies. Non on ne paye pas la pommade...) décident de nous mettre
la tête dans les rangers fumantes de Joseph Danton, réserviste mythomane,
rentré au bercail après cinq années de guerre. Retrouvant son oncle
Gerard, cul terreux Walter Hillien de compétition, Joseph fait la
connaissance de Marie ( ah non merde, je me suis trompé de dossier de presse) de Sarah, belle des champs à tendance poils aux pattes,
couilles au cul.
C'est l'amour, chantait Léopold Nord et vous ...(Si si on a des enregistrements et vous y etes dessus ! ) Sauf que le temps n'est pas à la cueillette de jeunes fille en feu... Angelo Combaropoulos, salaud carabiné entend transformer l'état de L'Isère en immense temple de l'économie libérale et pour ce faire, convoite les terres de la paysannerie locale. L'oncle Gérard refroidi, les petits secrets de guerre de Joseph révélés, le jeune homme n'a plus qu'une seule solution pour retrouver grâce aux yeux revolver de Sarah. Livrer une guerre sans merci à l'entrepreneur véreux et sa horde de mercenaires très post apo... Les 39 minutes résultantes, intensément guerrieres et profondemment orgasmiques (Oh oui c'est bon ! Plus fort !), oscillent entre l'hommage vibrant et le Z vidéastique des prairies. Dit autrement au delà de sa transposition franchouillarde et déconneuse des aventures bodybuildantes de John Matrix, John Rambo et autre James Bradock, Le réserviste a des airs de déclarations d'amour pelliculaires en rafales... Parodie respectueuse, hommage parodique , on ne sait plus trop ce que l'on regarde ...Et c'est sans doute mieux comme ça ! (Crie derrière moi ma femme, en train de terminer le repassage...)
Tantôt appliqué, tantôt foutraque la réalisation de Berthon vaut son pesant de douille et l'ami Doukhan, muscles bandés (le reste on sait pas, faudra qu'on lui demande) incarne avec un appréciable faux sérieux le sauveur providentiel des United State of Rhône alpes. Le reste est une histoire de pieds dans les couilles, de mains dans la gueule et de répliques poético-printanières que notre bon sens , que dis je notre extreme rafinnement nous emepeche de reproduire dans ces vertueueses colonnes numériques. La chose nous gratiffiant en plus d'un peu de gore, de fesses, de sueurs et d'un combat épique contre le Père Salé. (On retrouve presque l'intensité du duel Alain Petit/Ogroff dans l'oeuvre éponyme de Moutier, c'est dire), on finirait presque par regretter que Mathieu Berthon n'est pas étiré ce plaisir coupable sur un runtime plus conséquent.
Evidemment, Le réserviste, en pure produit de la génération nanardo-bisseuses prend le rique de se couper d'un part conséquente de son public potentiel. Pas dit que les kids accros au «Ch'tis à Las Vegas» comprennent de quoi on leur parle... (Commando, Allo ? Allo quoi ? ). Mais pour les autres, ce produit stupéfiant dans tous les sens du terme pourrait constituer un agréable chewing gum filmique saveur nostalgo-déliro-regressive. Un bon coup de 12 dans le calbut quoi !