Voltage : critique et test Bluray


Exclusivité mondiale pour Condor Entertainment qui sera le premier éditeur du système solaire  à proposer à Voltage (aka Ra-One), bobine super héroïque indienne, en 3 dimensions le 24 juillet 2013 prochain. Pas moins de trois éditions françaises sont attendues : un simple DVD, un Bluray simple avec sur étui cartonné et enfin un Steel book Bluray 2D/3D + DVD aux prix respectifs de 19€99, 24€99, 29€99... Arraché aux joies de la plage et du farniente par un communiqué de presse aussi aguicheur qu'une springbreakeuse en chaleur, Ecranbis.com a rangé  la crème solaire et le bracelet anti moustique pour mettre les doigts dans la prise. Chronique électrique entre deux baignades et concours de T-Shirt mouillé...


C'est en tombant sur une publicité mettant en scène un homme «télécommandé» par deux adolescents, qu' Anubhav Sinha a l'idée  de Ra-One (Random access One). Son premier jet tient sur trois pages et le réalisateur indien est alors sans doute très loin de se douter des proportions que va prendre son petit projet. Ra-one, rebaptisé Voltage dans l'hexagone, deviendra en effet l'un des films les plus coûteux de l'histoire du cinéma indien. Un budget de 22 millions de dollars américains, presque 9 millions supplémentaires investis dans la promotion du film, un tournage en Inde et en Angleterre (à Londres), 3500 plans d'effets spéciaux, un mixage dolby digital 7.1 et la post convertion 3D du film (4400 plans ont  du être reliefisés) , un travail de titan  ayant rassemblé 5000 personnes (dont 2600 rien que pour le passage 2D=>3D). La superproduction familiale va sans grande surprise faire un véritable carton au box office local, explosant le record de lancement  jusque là détenu par le film d'action «Bodyguard” en 2011. On nous souffle que sur les premiers jours d'exploitation, les propriétaires de multiplex n'ont pas hésité à offrir à RA-One 95% de leur écrans. Sale semaine pour les péloches concurrentes !


En d'autres temps, les aventures de Voltage auraient sans doute eu un peu  du mal à parvenir jusqu'à nos précieuses mirettes. Mais sur le marché actuel de la vidéo, l'édition de succès exotiques est devenue une alternative intéressante à la production DTV de l'Oncle Sam. Un segment que Condor Entertainment (mais pas que...) explore depuis quelques années.  Et si le cinéphile déviant et curieux se délecte de petits plaisirs jusqu'ici interdits (de la Sf Mexicaine, de l'heroic fantasy ibérique, du film de pirate allemand, du western indien... et même un film catastrophe russe), le spectateur lambda se voit offrir des spectacles, qualitativement mieux léchés au prix de quelques compromis culturels. C'est d'ailleurs précisément le cas de notre “Voltage” du jour, qui bien que lorgnant sur les blockbusters US et leur super hommes en pyjamas hitech, n'en reste pas moins un pur produit Bollywoodien. Comprenez par là, traversé par un humour joyeusement 1er degré, quelques entraînantes séquences musicales et parfois même dansantes. Tout est donc question de traitement et sur ce point “Ra One” risque de surprendre un peu le vidéophile qui s'est laissé innocemment tenté par les visuels sublimes l'édition Condor.


Tout commence à Londres, dans un futur proche, Shekhar Subramanium, développeur  un tantinet looser, travaille sur un nouveau jeu vidéo. Pour impressionner Prateek, son jeune fils qui n'a d'yeux que pour “les méchants” pixelisés, le concepteur va mettre au point le héros négatif ultime : RA-ONE. Un  combattant informatique invincible. Mais lorsque Prateek met le jeu sur pause, Ra-One décide de se matérialiser dans le monde réel afin de continuer la partie et de supprimer son adversaire.  Shekhar Subramanium tué, il ne reste que le gominé Voltage (G-One dans la version originale), le héros positif du jeu, créé par l'informaticien à son image,  pour protéger l'enfant et sa mère. Vous l'aurez sans doute compris à la lecture du pitch ci dessus, Voltage est sérieusement clipsé au rail du “super heroe movies”  et propose un  inoxydable personnage principal à deux face, quelque part entre Clark Kent, Tony Stark voire un je ne sais quoi de Tron (ou de Terminator 2, on vous laisse choisir).


La dimension spectaculaire de l'effort n'a pas été oubliée et nous avons droit à une pluie d'effets numériques en tout genre, parfois très honnêtes (Le ballet aérien de Volkswagen, oh joie du placement de  produit, la voiture traversant le bus) parfois beaucoup plus modestes et perfectibles (la moto de Lucifer sur la lune). Mais globalement si le super héros indien n'est pas encore prêt à rendre la monnaie à un Iron Man ou un Green Lantern, on lui accordera volontiers de s'en sortir visuellement plutôt pas mal. Au  final l'étonnant entre deux lâché sur nos dalles HD séduit paradoxalement  beaucoup plus par sa face exotique (ses géniales scènes chorégraphiées et chantées, sa dimension  “comédie indienne”) que par sa volonté de coller aux bask des standards du divertissement occidental, terrain sur lequel Hollywood règne en maître. Aussi, en ce bel et caniculaire été  2013, Voltage pourrait constituer un rafraichissant  divertissement  pour les  vidéovores aventureux et  les enfants  au risque délaisser quelques pisse-froid le cul sur le sable...



Le disque:

Nous avons pu enfourner dans notre rutilante platine l'édition Bluray simple. Le film y est présenté dans un master superbement défini, aux couleurs rentre dedans et au format scope d'origine s'il vous plait. Impossible de vous parler de la qualité de la conversion 3D puisque la version reliefisée est exclusivement réservée à l'édition "Ultimate"  Steel Book. Rayon plaisir du conduit auditif , une piste VO sous titrée DTS Master Audio 5.1 et son  équivalent francisé. La qualité du doublage est dans la bonne moyenne. Dans la soute aux suppléments un Making Of et des scènes coupées. Notez que ces bonus sont disponible que sur l'édition Bluray simple.