Même si on le retrouve depuis le milieu des années 90 au générique de quelques blockbuster rutilants (Jurassic Park , Harry Potter, Mars Attacks ou encore Sin City, excusez du peu), Scott Stewart s'est surtout fait connaître du grand public grâce à deux bondieuseries canardantes et joyeusement à côté de la plaque: Legion et Priest (3D). Aux dernières nouvelles, sa petite crise mystique digérée, notre homme continuerait contre toute attente de scruter le ciel. Mais c'est désormais pour tâter du petit gris (Et non pour tâter du petit gros, ça c'est le job de Valérie Trierweiler). Le résultat pelliculaire s'appelle "Dark Skies" et devrait atterrir dans vos salons le 30 octobre. Ufologues amateurs ou éclairés, contactés en tous genre, vous êtes priés de ramener vos fesses dare dare. Et les pisses froid peuvent aller se faire abducter plus loin...
Non la vie n'est pas rose pour la famille Barret. Monsieur, fauché par la crise, a perdu son boulot, Madame, une quadra psycho-rigide à tendance hystérique, souffre d'absences. Le chien fait la gueule et les mouflets sont du genre flippant. L'american way of life, y'a pas à dire, ça donne de plus en plus envie. Comme si cela ne suffisait pas, quelques phénomènes inexplicables vont venir alourdir l'addition. Empilage d'objets, marquages façon crop circle des gosses et des plafonds (les gosses passons, mais les plafonds, c'est abusé quoi !), attaque de bataillons d'oiseaux kamikazes, vont mettre la puce à l'oreille de notre famille en détresse. Il se passe décidément des choses bizarres dans cette banlieue résidentielle. Le clan Barret, aidée (façon de parler) par un spécialiste des rencontres du 3e type va découvrir une horrible réalité, les extra-terrestres existent et visitent depuis tout temps notre monde dans le but d'étudier notre espèce et d'envahir notre espace (on ne sait plus très bien). Mais, pire que tout, les Barret ont été choisis.
A la différence du propos folklorique, légendaire, voir mystique, la thématique extra terrestre a la rare particularité de traverser (en courant) les champs du possible pour embrasser les fesses de la raison. Dit autrement, en puisant son ADN dans un questionnement validé par la science : sommes nous seuls dans l'univers? , la foire aux aliens s'offre une place à part dans l'imaginaire. Pas une seule blouse blanche ou éminent cerveau n'étant en mesure d'affirmer ou d'infirmer notre isolement galactique. La thèse d'un voisinage stellaire s’avérant de plus suffisamment subversive pour titiller l'anticlérical militant, l'alien a de beaux jours devant lui mais aussi derrière. Dans le bestiaire Hollywoodien et plus particulièrement dans la série B, le petit vert a, guerre froide oblige, souvent symbolisé le gros rouge. Puis à l’apogée des thèses complotistes, en pleine re-découverte de l' hyperclasse (financière, pseudo maçonnique), l' extra terrestre devenu gris (mais resté petit) campe l'esclavagiste parfait.
Classifier les apparitions de nos cousins d'outre-espace sur petit et grand écran n'est pas chose aisée.
Cependant, deux catégories se détachent indiscutablement. Les visiteurs inoffensifs et les autres. Notez bien que j'écris inoffensifs et non gentils. Sur ce point, Dark Skies annonce jusque dans son titre la couleur. Pour les papouilles, les échanges musicaux, les sourires ahuris de Truffaut et l'échange de pot de fleur, il va falloir repasser. Les petits mauves (oui, je sais, mais bon pourquoi pas après tout) sont en fait des rigoureux scientifiques, traitant la race humaine avec la compassion que nous réservons habituellement aux rats de laboratoire. Viens par là que je te mette un implant, que je t'enlève et que je te fasse saigner du nez. Au fond, sous ces cieux sombres, rien de très nouveau, l'homme projette, à la lueur de l'histoire, sur cet hypothétique autre forme de vie, la crainte et le dégoût de lui même. La peur de l'inconnu en plus.
Alors, me direz vous, quel intérêt de suivre les aventurettes de la famille Barret contre les envahisseurs. La réponse n'est pas dans le propos mais bien dans la forme mon colonel. Au diable la froideur toute numérique du rédacteur web à qui on ne la fait pas ou plus (Mouééé pour le coup, c'est super déjà vu quoi), Dark Skies réussit dans une incroyable économie de moyens à imposer son propos. Ce pendant «ufologique» des derniers succès de nouvelle vague horrifique (Sinister, Insidious, The Pact) assure donc le spectacle avec trois bouts de ficelle, une paire d'ombres et quelques mètres de couloir. Un anti Independance Day lorgnant plus sur le Poltergeist de Hooper que sur la Guerre des mondes. Certes, pour révolutionner le genre ou ne serait ce que figurer dans le top ten des péloches déviante de l'année 2013, ça sera un peu court. Mais... l'effort de Scott Stewart vaut à minima le coup d 'œil. Pas sûr qu'on puisse en dire autant des quelques kilos de galettes annoncées dans le line up des éditeurs en cette fin d'année.
Le disque :
Pas de surprises du côté de Wild Side qui livre «Dark Skies» dans une édition DVD techniquement réussie. Pour les cages à miel, ce sera du 5.1 Dolby Digital en langue anglaise (Avec sous titres) ou du 5.1 DTS et 2.0 Dolby digital pour la version française. Notons un doublage très au dessus de la moyenne pour un DTV. Au menu suppléments, des scènes coupées (et qui ont bien fait de l'être), une fin (heureusement) alternative commentée par le réalisateur, une bande annonce et un court making of titré « Avez vous été choisi » (Un peu moins de 6 minutes).