Sortie vidéo automnale et surprise pour Ghost Bastards, tout aussi surprenant retitrage franglais derrière lequel les fantasticophiles bien informés reconnaîtront sans peine"A haunted house." Après avoir devancé de quelques semaines l'exploitation du cinquième opus de Scary Movie dans les salles américaines et accessoirement rapporter quelques 40 millions de dollars (soit 16 fois la mise initiale), la comédie Black et moqueuse de Michael Tiddes traverse l'Atlantique le 23 octobre dans l'espoir de taquiner vos platines DVD et Bluray. Ecranbis.com a pris un exorcisme d'avance...
Pour Malcom et Keisha, c'est le grand saut.Après des mois de flirt, la jeune femme emménage dans la maison de son petit ami. Mais leur nouvelle vie de couple prend dès le début une curieuse tournure. En arrivant, Keisha écrase le chien de Malcom et rapporte dans ses cartons un démon avec lequel elle a jadis pactisé dans le but d'obtenir une paire de chaussures de luxe. L'esprit étant joueur, frappeur, un peu junkie et même sodomite, ce ménage à trois s’avère impossible. Nos deux tourtereaux vont donc tenter de trouver de l'aide auprès d'un médium gay, d'un prêtre repris de justice et fan de Samuel Jackson, d'un gang, de deux hurluberlus fans de vidéo. Ils pourront également compter sur une femme de ménage hispanique et un couple d'ami échangiste.
Héritière directe des fulgurances parodiques des ZAZ ( Zucker, Abraham Zucker), la série des "Scary movie" surfe au début des années 2000, la vague des teen horror movies. Plus qu'une franchise, les frères Wayans lancent ou relancent (on vous laisse trancher) un genre. Un zapping cinéphilique d'une heure trente se payant la tête des blockbusters à la mode et collant parfaitement aux attentes (ou capacité de concentration) de la génération internet. Parfait spectacle du samedi soir pour Kiddies pré-pubères, hommage dégénéré aux "Airplane", le Spoof movie impose contre toute attente son code génétique. Récit hautement compilatoire, atrophie scénaristique et humour graveleux. Alors que l'Amérique découvre la face sombre de sa jeunesse (Scream, Cursus Fatal, The Craft), la série et les quelques dizaines d’ersatz lancés dans la brèche (Shriek If You Know What I Did Last Friday the Thirteenth, pour n'en citer qu'un) serviront de sas de décompression.
Quoiqu'en dise Marlon Wayans, acteur, co-créateur des "Scary movie" et ici acteur scénariste, "A haunted house" récupère à défaut du nom et du budget, la recette d'une franchise. Dans "Ghost Bastards", il est bien question de mimer avec un joyeux cynisme le discours visuel du "Found Footage". L'effort d'un développement scénartistique en plus, même si le film n'échappe pas tout à fait à l’enchaînement forcé de gags. La vraie question est de toute façon ailleurs. Considérant le public de ce type de comédie américaine et ses attentes, il convient d'en venir au fait. Ghost Barstards est-il drôle ?
La réponse est oui, ça tombe bien, serais-je tenté de poursuivre car il n'est justement rien d'autre. Dit autrement, Ghost Bastards remplit son maigre cahier des charges mais le remplit bien. (même si l'humour distillé s'enferme parfois dans la joke communautaire voire raciale). Voilà qui explique sans doute le succès outre Atlantique de la bobine et la mise en chantier instantanée d'une suite dont la sortie américaine est prévue pour la fin mars 2014. En France, alors qu'aucune date n'est encore avancée pour une éventuelle exploitation de "Scary Movie 5" (sans doute suite aux résultats très décevant du film aux USA), Wild Side joue la carte de la sécurité en sortant ce "Spoof", là où il a le plus de chance de rencontrer son public cible, c'est à dire sur le marché de la vidéo.
Les fans du genre peuvent donc s'atteler sans crainte à ces 82 minutes couillones mais divertissantes . Les autres peuvent déjà lorgner du côté de "Dark skies" qui sort une semaine plus tard chez le même éditeur.
Le disque DVD :
On est rarement déçu par la qualité des galettes estampillées "Wild side" et cette édition de "Ghost Bastards" confirme tout le bien que nous pensons d'un éditeur qui ne traite aucun bobine (y compris les plus modestes) avec mépris. Vous aurez donc doit à une master 1.85 de haute qualité et aux qualités techniques aux limites du support. Rayon audio, une piste française Dolby digital 5.1, une piste anglaise DST 5.1 et une piste Dolby Digital 2.0 anglaise. Notons la présence de sous titres et d'un doublage français de qualité qu'il s'agisse d'une point de vue technique ou de traduction de vannes. Dans la chambre aux bonus, un making of de 18 minutes au ton très auto promo. Mais c'est déjà ça de pris !