The pact : Critique et test Bluray


Comme chaque fin d’année, les éditeurs français mettent un point d’honneur à achalander les linéaires de coffrets, ré-éditions en tout genre et autres bobines pour gosses. Conséquence directe, les lines up font, en matière de fantastique, grise mines et c’est paradoxalement pour les fêtes que nous, cinéphiles d'ordinaire dépensiers faisons des économies. Autrement dit si vous ne voulez pas risquer l’épisode dépressif en décembre, c’est le moment de faire le plein de galettes. Et ça tombe plutôt bien car, ce mois d’octobre il y a quelques douceurs vidéastiques à se coincer sous la platine. Les éditions Bluray des Romero chez Filmédia, l’édition anglaise de Creepshow et un film que nous n’attendions pas...ça s'appelle «The Pact» et on parle ici et maintenant.



L’éditeur nous avertit. Après avoir fait un tabac au festival de Sundance, Nicholas McCarthy a décidé d’étirer le run time de son quatrième court métrage. The Pact, deuxième du nom, devient de facto son premier film de cinéma. Le programme semble à priori classique. Annie, une jeune américaine revient sur les lieux de son enfance pour assister à l’enterrement de sa mère et régler les affaires courantes. Elle y voit sans doute une occasion de retrouver sa sœur après quelques années de relation orageuse. Mais arrivée sur place, c’est un pavillon de banlieue lugubre et vide qui l’attend. Vide, en apparence car si la frangine semble avoir fait la malle, la sensation que la maison est habitée par une présence maléfique ne tarde pas à troubler la belle Annie. Tourmentée par ce colocataire de l’au delà , notre héroïne demande de l’aide au premier flic de passage (Un Casper Van Dien lui même revenant) et à une ancienne camarade de classe réputée pour ses capacités divinatoires. Un étrange pacte a-t-il été  scellé entre ces quatre murs ? Quel secret cache cette famille hautement dysfonctionnelle ?


Bonne surprise, le film de Nicholas McCarthy réussit là où l’essentiel de la cuvée horrifique 2013 a échoué. The Pact en dépit d’une relative économie de moyens (les effets sont efficaces mais peu nombreux), parvient à installer un climat et exciter le trouillomètre. Les raisons de ce succès inattendu ne sont certainement pas à chercher du côté d’un récit tenant sans surprise le Thriller d’une main, le ghost movie de l’autre. Le jeune réalisateur semble avoir parfaitement retenu la leçon de «Sinister», la peur est le mécanisme d’une montre qui ne donne pas l’heure. On déambule dans les couloirs, on scrute les pièces sombres, on inspecte les placards et on regarde sous les lits. Dit autrement, il se passe bien plus de choses dans la caboche du spectateur qu’à l’écran. Ce qui n’empêche pas de lui balancer quelques électrochocs visuels dans les mirettes... De temps à autres. Histoire de lui rappeler qui est le patron et qu’il n’a encore rien vu...Ce qui est d’ailleurs ici le cas.

Certes, cette brillance formelle  n’empêche pas quelques longueurs et maladresses, premier jet et micro  budget oblige. Aussi flippant soit «The pact", rien ne lui permet véritablement de d’élever son propos au delà du spectacle de foire et de la machine à faire de l’huile. Mais sortie de ces 89 minutes , l’intelligence d’une mise en scène, sombre même en pleine lumière, gentiment naturelle et diablement efficace l’emporte. Rayon acting, plus que la blondeur de Caity Lotz (Death Valley) à et la prestation de Casper (si ce n'est pas un prénom qui prédestine au ghost movie) , on retiendra volontiers la performance christique d’Haley Hudson, mi Carrie, mi Mercredi  Addams. On lui prédit un carrière d’enfer au pays des Dark Scream Queens. Et en parlant d’avenir, sachez que suite à  la bonne réception de «The Pact» par le public américain, une suite a été mise en chantier.


 En attendant de pouvoir confirmer (ou pas) le talent de son jeune géniteur, on ne saurait que trop vous conseiller de vous trouver une galette de ce premier opus. Voilà un pacte que vous pouvez signer les yeux fermés.

Le disque :

On ne sait pas si chez Aventi on supporte l’OM mais l’éditeur est allé droit au but. Le film et rien d’autre. Reste un master  suffisamment crispy pour mériter la mention haute définition, même si quelques traces  de compression ternissent un peu le bilan. (Format 16/9 , 1080p) Pour les plaisir de l’oreille, des mixages DTS HD master Audio 5.1 acceptable en langue française et anglaise avec sous titres français optionnels.