Percy Jackson, la mer des monstres : Critique et test Bluray


Que n'a-t-on point entendu ou lu lors de la sortie de Percy Jackson, premier du nom, sur les écrans français. Resucée sans saveur d'Harry Potter, spectacle blafard, épopée poussive... L'adaptation «blockbusterisante» mais sympathique des romans de Rick Riordan par le très sous estimé Chris Colombus  n'avait à priori par convaincu grand monde sur la planète cinéma .Le succès très relatif de son exploitation en salle a même un temps poussé la Fox à remettre la production d'un nouvel opus en question. Mais la mythologie a la dent dure et trois années après avoir imprimé la pellicule, le fils de Poséidon reprend du poil de la bête... Ecranbis.com s'est laissé tenter...



Poussé à la faute par le démon de la franchise, Hollywood  entend depuis plus d'une dizaine d'années inscrire toute production dans un concept de saga. L'effort déployé pour transformer chaque nouvelle bobine en potentiel «épisode pilote» ou porte ouverte à une série de rejetons pelliculaires est devenu visible, le calcul palpable, la ficelle énorme.  La création d'une mythologie complexe et de son versant dramaturgique échappant au moins autant à la fièvre du marketing qu'à  la religion du l'équation, l'adaptation littéraire et parfois littérale (dans laquelle j'inclus volontairement l'adaptation de comics) est de façon pragmatique le moins périlleux des coups de poker.

Voilà me direz-vous ce qui fait la différence entre un boulanger et l'employé d'un point chaud, ce qui sépare la chèvre du choux, mais aussi et de façon indiscutable l'artisanat au sens noble du terme d'une logique industrielle. Il serait cependant trop facile, voire malhonnête de borner l'analyse et surtout la critique à une simple question de processus. Les 8 apparitions cinématographiques d'Harry Potter, pour citer un exemple et si possible le bon, ne sont-elles pas l'un des plus brillants passages de relais entre la plume et le camera que le cinéma  dit d'entertainment nous ait offert ?



Évidemment, tout dans la saga naissante de «Percy Jackson» tend vers la reproduction d'un modèle. Celui d'Harry Potter, celui du Seigneurs des anneaux. Une série de roman à succès, elle même charpentée, par un jeu de compilation, sur une mythologie existante. Son héros d'apparence ordinaire, son  élu qui s'ignore, son prince en guenilles... puis entre fatalité et destin, une épopée à venir. Percy Jackson , adolescent lambda découvrait dans le «voleur de foudre», que le sang de Poséidon coulait dans ses veines. Dans la mer des monstres,  il affronte Kronos, le roi des titans,  le père de Zeus,  Hadès et accessoirement son grand père mais s'élance également, une prophétie dans le dos et les cheveux au vent,  à la recherche d'une mystérieuse toison d'or capable de guérir le pin de Thalia. Arbre qui à défaut de cacher la foret, soustrait aux regards indiscrets  le camps des sang mélés. Une colonie de teens mi dieux mi mortels.


Cyclope, bateau rempli de morts vivants, gigantesque créature aquatique et dramaturgie de pacotille L'olympe selon Riordan et Thor Freudenthal abandonne toute symbolique ou presque sur l'autel du spectacle. Mais il faut bien avouer que les 90 millions de dollars posés sur la table, n'huilent nullement cette mécanique très hollywoodienne en vain. Percy Jackson, deuxièmes du nom assure coute que coute,  et pratiquement contre son spectateur un peu étourdi par le déchainement conjoint de concepts et d'effets numériques, sa revue fantasmagorique et filmique. Non le résultat  n'est pas très subtil, sa mer des monstres manquent sans doute de profondeur (elle faisait déjà défaut au voleur de foudre), et ses personnages de relief,  mais cette parenthèse enchantée et friquée a au moins le mérite de divertir. Et de le faire avec les formes.



Au fond, Freudenthal que personne n'attendait à la barre d'un tel paquebot, a gagné son pari. Celui d'un passage de relais réussi et d'une opéra teen sans prétention. Du délassement à l'état brut, une récréation en 3D, un livre d'image numérique, oublié aussitôt reposé. Il en faudra certainement plus pour définitivement faire entrer Percy Jackson au panthéon des franchises. Mais c'est largement assez pour occuper une belle soirée en famille... avant de deballer quelques cadeaux.  Sans compte que le public cible, dopé à Hunger Games, H.P. et autres fresques adolescentes y trouvera lui certainement plus que son compte.



Le disque : 

Sans surprise pour une superproduction aussi récente, Percy Jackson, la mer des monstres nous arrive sur une galette bluray des plus plaisantes. Le master haute définition 2.40 est pour ainsi dire exempt de défauts, le niveau de détail est  irréprochable, la colorimétrie flatteuse. Reste qu'il manque quelque chose, on ne sait pas trop quoi d'ailleurs pour faire de cette galette un disque de démonstration. Côté audio, nous avons droit à des mixages français DTS  5.1 et anglais DTS HD 7.1 ainsi que des sous titres. Rien à redire. Dans le coffre à bonus :

-Tyson Motion Comic
-Devenir un demi dieu
-De vrais liens fraternels
- Le bon coup d’œil pour créer le bon cyclope
- Et des bandes annonces.