Zombies Saga : Critique et test DVD



Déjà édités en DVD et Bluray sous l’étendard "Emylia", The Zombie Diaries 1 et 2 , diptyque zombiphile de Michael Bartlett et Kevin Gates, revient dans vos salons sous la forme d'une compilation vidéastique titrée "Zombies Saga". Au menu, un disque, deux films et l'art de surfer deux vagues en même temps : La mort qui marche et le found footage. Pour ceux qui seraient passé à côté, la chose est disponible depuis le 2 janvier au prix sympa de 13 Euros et des poussières.


Synopsis The Zombie Diaries:

Au début du 21e siècle, un virus inconnu se répand sur toute la planète. En quelques semaines, il contamine la population, des plus petits villages aux grandes villes. Après la mort du porteur, le virus transforme ses victimes en morts-vivants. Ainsi commence le voyage dans le monde de Zombie Diaries. Cette expérience sera racontée à travers trois histoires parallèles…

Synopsis The Zombie Diaries 2:

Trois mois se sont écoulés depuis l’éruption virale qui a anéanti 99,9% de la population mondiale, transformant ses victimes en zombies mangeurs de chair fraîche. Au Royaume-Uni, un groupe de survivants composé de soldats et de civils, a trouvé refuge dans une base militaire en rase campagne. La vie dans ce nouveau monde est rude et brutale, mais l’espoir renait lorsque le groupe arrive à intercepter un message reçu depuis une base militaire sur la côte selon lequel un havre de paix existerait quelque part en Europe… Leur voyage s’avère périlleux à travers des paysages ravagés par la mort, où les morts-vivants sont en nombre et imposent leur propre sens de l’ordre. Ce qui suit est un voyage dans l’enfer et une bataille désespérée pour la survie même de la race humaine.



Chronique :

Tourné avec des queues de cerises et moins de temps qu'il ne faut pour le dire, le premier «Zombie diaries» a connu un succès mondial étonnant et  inespéré. Il faut dire que ses géniteurs Michael Bartlet et Kevin Gates ont eu la bonne idée au bon moment : mélanger le faux documentaire à la «Blair Witch Projec » et la nouvelle vague du cinéma zombiesque britannique provoqué par le tsunami «28 jours plus tard» de Danny Boyle. La péloche immersive tournée en DV devenant alors  un exercice de style voire un véritable sous genre «tendance» du cinéma fantastique (REC, Cloverfield, permettez nous de ne pas tomber dans le listing bête et méchant), Zombie Diaries tombe à pic et coiffe même Romero et son «Diary of the dead» au poteau. Sans compter qu'un peu de confusion ne peut pas faire "commercialement" de mal. Ce premier effort bricoleur et désargenté va donc se vendre dans le monde entier et taper le carton plein sur le marché de la vidéo. ( Y compris en France !).


Un succès mérité pour cette petite péloche sans prétention.D'ailleurs à l'époque la presse comme le web spécialisé ne manque pas de saluer cet premier jet astucieux. Evidemment, une suite ne tardera pas à pointer le bout de son nez.

Pour ce faire, Michael Bartlet et Kevin Gates écrivent chacun un scénario de leur côté mais c'est celui de Gates qui est retenu et finalement tourné. Un tournage compliqué puisque vague de froid aidant, la neige ( pas prévue au scénario) s'invite à la fête. Mais peu importe, cette fois les moyens sont là et nos deux réalisateurs ont déjà une bonne expérience du style «faux documentaire» . Zombie Diaries 2 reprend en effet le concept formel du premier film. Notre caméra DV se trouvant cette fois ci dans les mains de militaires dans une base cernée par les zombies. (Si ça vous rappelle « Le jour des morts vivants» suite du cultissime Zombies , c'est comment dire ...Normal !). Nous aurons droit au passage à tous les gimmicks du genre, comprenez cadrage sautillant , passage en caméra nocturne, artefact vidéo et le soucis de ne pas trop en montrer.


Si dans Zombie Diaries 2, Zombie il y a, la bobine de Bartlet et Gates semble vouloir ratisser plus large ( Le risque pandémique en tête) et s'offre un sous discours sur lequel Romero lui même n'aurait certainement pas cracher. Critique de l'autorité d'une part ( Les militaires) et interrogations existentielles de l'autre. Dans ce monde où les morts marchent, c'est paradoxalement des vivants que vient le plus grand danger. Même à l'heure de l'apocalypse, l'homme reste donc un loup pour l'homme. On retrouve au passage quelques héros négatifs du premier film, chefs de bande d'insurgés pilleurs et violeurs...Peut être même nécrophiles. ( La totale quoi ! )

Résultat des courses, Zombie Diaries 1 et  2 ont  beau ne pas révolutionner le cinéma de «la mort qui marche» et débarquer après une quasi overdose de «DV Movies immersifs» de compétition , on ne s'y ennuie pas. Mieux, la suite,  forte de ce qui faisait justement défaut au premier opus, c'est à dire un acting décent et une réalisation qui tourne le dos à l'amateurisme , constitue une addition très recommandable au mythe cinématographique du Zombie. Une menace , tapie dans l'ombre , souvent hors cadre dont les apparitions furtives mais réussis se voient ici , et c'est tout l'intérêt, détrônées par la folie des hommes perdus dans un monde à la dérive. Bonne pioche...Dans la tête.



Le disque  :

Les VOST et bonus ont fait les frais de cette édition monodisque. Zombie Diaries et Zombie Diaries 2 sont donc présentés dans le plus simple appareil. Comprendre en version française. Reste la traditionnelle copie digitale illimitée Mac et Pc pour se consoler.