Nouvelle cavalcade pelliculaire sous les cieux incandescents de l'italo-western pour les beaux yeux d'Artus films. Une course folle en quatre galettes qui nous abandonne aux portes des seventies, à la botte d'un des mythes du Far West italien: Satarna. Une ballade qui valait bien une chronique sauvage et punitive de l'Ecranbis.com.
Sartana... l'apparition du personnage sur le sable brûlant d'un Ouest aussi fantasmé que factice, tient pratiquement du coup de dés et de la pièce retombée sur la tranche. Son nom raisonne dans les salles obscures en 1966 dans le «Mille dollari sul nero» (Les colts de la violence, également disponible chez Artus Films dans la même collection ) d' Albert Cardiff (Alberto Cardonne). Gianni Garko lui prête déjà son visage. Mais il me faut préciser qu'il ne s'agit pas tout à fait et pour être même plus précis, pas du tout du même personnage. Un faux Sartana incarné par le vrai. Comme si le western italien n'était pas suffisamment labyrinthique. Sa seconde et véritable naissance aura lieu deux ans plus tard. Frank Kramer (Gianfranco Parolini) jouera la sage femme. Anthony Ascot (Giuliano Carnimeo ) prendra lui officiellement le relai l'année suivante prolongeant les aventures du plus chic des loups solitaires sur quatre métrages.
A l'instar de Django, son
demi frère de fureur et de sang, Satarna habitera d'autres bobines.
De la resucée sans gène à l’escroquerie au titre, jusqu'à plus
soif... ou plutôt jusqu'à ce qu'un autre cavalier reprenne le
flambeau. L'homme sans nom, Ringo, Django, Sartana, Trinita... Le
western US raconte des histoires, raconte son histoire, le westerne
all'italianna raconte ses personnages, plonge dans leur regard et en
gros plan pour mieux jauger la profondeur de leur âme. Satarna est un
héros composite. Il est au même titre que Django un fantôme, un
revenant peut être échappé de l'enfer, remonté à la surface d'une
simili Amérique pour une dernière partie de poker. Mais il est
surtout un spectre élégant, un virtuose du pistolet de poche, un
magicien, jouant des cartes comme des shurikens, un passe
muraille, apparaissant ici, disparaissant là. En ce, il se rapproche
d'un personnage de comics voire (lâchons les chevaux !) du super
héros. Ne serait-ce que par son ambivalence congénitale et son indiscutable
capacité à défier les lois de la physique.
Est-il un homme ou un diable à visage humain, incarne-t-il le bien ou la mal ? Mauvaise question. Sartana n'incarne que lui, n'est habité d'aucune autre histoire que celle déroulée sous nos yeux. Un être de mystère, fantastique par essence, dans un monde poisseux. Une chose saute tout de mêmes aux yeux, son unique et seule présence entraîne notre “Bonnes funérailles, amis. Sartana, Paiera” dans le récit semi fantaisiste. Un univers à la “Wild wild west” (les mystères de l'Ouest) où l'on dégomme en complet taillé sur mesure, avec un sens aigu du bizarre et parfois du gadget. James Bond est pour ainsi dire passé par là. Dans mes souvenirs, dans la premier vrai Satarna (Se incontri Sartana prega per la tua morte), comprenez celui de Kramer, la charge fantastique m'avait semblé un poil de barbe plus légère. Même si la première et très soudaine apparition de l'homme en noir était accompagnée d'un habillage thereminesque. Ici , Ascott enfonce le clou, Garko semble lui littéralement sortir des flammes... pour arracher les âmes de quelques bounty hunter du dimanche.
Comme souvent dans l'art d'enfiler les suites et les perles, le scénario est réduit à l’accessoire. C'est à dire aux rails d'un spectacle focalisé sur sa locomotive. Tout tourne ici autour d'un lopin de terre dont le sous sol est réputé gorgé d'or. Son propriétaire (Le vieux Joe, et non Georges, Benson) assassiné et sa fille de retour en ville, deux raclures vont tenter de s'approprier le terrain vague en arnaquant la gamine. A ma gauche, un banquier fourbe à ma droite un chinois distributeur de "Confuciuserie", accessoirement gérant de tripot et à priori tout aussi peu fiable (Georges Wang). Les deux perfides et machiavéliques personnages vont toutefois tomber sur un os. Ils ne tardent pas en effet à découvrir qu'ils ne sont que des pions sur l'échiquier de la mort et que l'ombre de Sartana plane sur la ville.
Diabolique
et divertissant, diaboliquement divertissant donc ce “Buon
funerale amigos! paga Sartana” se révélé être, dans ce nouveau parachutage de galettes fumantes, le coup de cœur d'Ecranbis.com Et pour continuer
sur le ton des confidences, on le préfère presque à If You Meet
Sartana Pray for Your Death et son quatuor de poids lourds: Garko,
Kinski, Berger, Sancho. (Bon il faut préciser que l'on a eu le privilège
d'avoir zyeuté ce dernier dans une édition US recadrée jusqu'à la moelle, sentant bon la VHS rance et que le disque Artus est, lui, enthousiasmant.) Trêve de digression. Ecranbis.com lance un avis aux gringos célibataires, avec ce Sartana sur vos étagères, vous risquez d'emballer sévère ! Si là je ne vous l'ai pas vendu, je ne sais plus ce qu'il faut faire...
Le disque:
La galette Artus films délivre un master 16/9 des plus sympathiques, nous permettant de découvrir "Bonne funérailles, amis, Sartana paiera" dans son format cinémascope 2.35 d'origine. Pour le même prix vous avez droit à une piste italienne et une piste française , ainsi que des sous titres dans la langue de Molière ou Frank Dubosc (selon votre niveau de culture, Ecranbis.com est un site qui parle à tous les français). En prime, un diaporama, des bandes annonces, Des entretiens avec Giuliano Carnimeo et Gianni Garko (Sartana c'est moi, enfin) et une présentation du film par le Sartana de la westernophilie ( Il apparaît un coup dans son salon, un coup sur sa terrasse, prochainement dans vos toilettes et peut être même un jour dans le lit de votre femme, méfiez vous !) j'ai nommé l'indégommable Curd Ridel. 12€90. Bon visionnage, amis, c'est vous qui payez ...
Le disque:
La galette Artus films délivre un master 16/9 des plus sympathiques, nous permettant de découvrir "Bonne funérailles, amis, Sartana paiera" dans son format cinémascope 2.35 d'origine. Pour le même prix vous avez droit à une piste italienne et une piste française , ainsi que des sous titres dans la langue de Molière ou Frank Dubosc (selon votre niveau de culture, Ecranbis.com est un site qui parle à tous les français). En prime, un diaporama, des bandes annonces, Des entretiens avec Giuliano Carnimeo et Gianni Garko (Sartana c'est moi, enfin) et une présentation du film par le Sartana de la westernophilie ( Il apparaît un coup dans son salon, un coup sur sa terrasse, prochainement dans vos toilettes et peut être même un jour dans le lit de votre femme, méfiez vous !) j'ai nommé l'indégommable Curd Ridel. 12€90. Bon visionnage, amis, c'est vous qui payez ...