Malcolm, saison 1: chronique et test



Disponible sur le territoire américain depuis l'automne 2002 (avec un doublage français mais sur des galettes zonées jusqu'aux dents), la première saison de «Malcolm in the middle» a enfin droit à une édition française. Le sitcom culte nous parviendra en effet dans un coffret 3 disques au tout début du mois de mars. Pour fêter cette sortie quasiment inespérée, Showshank Films mettra en vente 3000 éditions limitées vendues une trentaine d'euros et baptisées "popup édition". Une nouvelle qui remplira de joie le cœur des fans de la série, d'autant plus que l'éditeur courageux n’exclut pas de poursuivre son effort dans les mois à venir... En route vers une intégrale ? Ecranbis paye sa chronique et son voyage au pays décidément compliqué des amateurs de plaisirs cathodiques... 


On ne le dira jamais assez, pour le consommateur, les voies du dieu vidéo sont impénétrables. Alors que les plus obscures créations télévisuelles finissent par trouver leur chemin vers l'hexagone (Prenons le très récent «Amis de Chico» pour exemple), bons nombres de séries à succès n'ont toujours pas obtenu leur visa DVDastique. On se souvient de «Madame est servie» (Who's the Boss) dont seule la première saison eut droit à une exploitation sur galette argentée aux États Unis comme en Europe. On pourrait y ajouter le cas «Malcolm». Jusqu'à l'automne 2012, la seule façon de coincer une galette dans sa platine était de se tourner vers l'import US. Le ciel des fans frenchies s'est éclairci avec l'apparition de disques zone 2 anglais, malheureusement sans option francophone. C'est dire si cette première saison était attendue de pied ferme ! 


Et si les errances vidéastiques de «Malcolm»vous semblent un poil compliquées, sachez que la série a connu un destin tout aussi improbable. Le nom de son créateur Lindwood Boomer est à jamais associé à un autre succès de la télévision américaine : «La petite maison dans la prairie» dans laquelle il incarnera le mari de Marie Ingalls. Après avoir traîné sa gueule d'ange des plateaux de "la croisière s'amuse" à ceux des "feux de l'amour", notre homme passe à la production. On lui doit en autre la douloureuse tentative de transposition américaine du soap comique et SF anglais "Red Dwarf" mais aussi «3e planète après le soleil». C'est au début de l'an 2000, que Lindwood Boomer a rendez vous avec le succès. Son nouveau projet, les aventures d'un gamin surdoué et d'une famille sans nom (ou presque) et surtout hautement dysfonctionnelle. Un soap «Nutcase» à l'humour ravageur. 



Les premières projections test sont, nous dit-on, calamiteuses. Mais cette déconvenue ne désarment ni Boomer ni la Fox qui lancent la série en grande pompe entre deux programmes inoxydables: Les Simpsons et X-Files. Le succès aux États Unis est immédiat contrairement à la France où Malcom peinera à s'imposer pour finir par devenir, contre toute attente, un programme phare et récurant du groupe M6. Le secret de la réussite ? Une alchimie à première vue difficile à décrire entre humour timbré et comédie familiale satirique. A y regarder de plus près, Malcolm in the middle emprunte une partie de son ton et de sa forme à une posture très 80's. Celle du cinéma de John Hugues. Exploitation excessive, parodique et jusqu'au-boutiste des concepts, prise à partie du spectateur... Difficile à la vision de ne pas convoquer en mémoire les souvenirs de Ferris Bueller's Day Off (La folle journée de Ferris Bueller) ou Weird Science (Une créature de rêve). Un A.D.N. Que l'on retrouvera dans un autre programme culte des années 90 : Parker Lewis Can't Lose (Parker Lewis ne perd jamais).

Le talent de Boomer fut certainement de faire Malcolm une version trash de «The wonder Years» parlant aussi bien aux kids qu'à leur parents biberonnés à la teen comedy des sacro-saintes années 80. Un exercice de funambulisme intergénérationnel car si, de toute évidence, les histoires à l'eau de rose et les drames embrassent intrinsèquement une dimension universelle, l'humour lui se marie volontiers à l'air du temps. Et si l'on rit plus ou moins des mêmes choses, il faut concéder qu'on en rit pas forcement de la même façon. La série n'échappe pas non plus à une analyse sociétale. Dans Malcolm, le décor c'est la famille. Celle de l’Amérique moyenne, vaguement banlieusarde. Dans Malcolm, l'histoire est celle d'un passage de l'enfance à l'âge adulte, cette satanée quête de soi qu'il est désormais presque péjoratif de taxer d’adolescence. C'est aussi, et peut être même surtout ,une obsession de la douce Amérique pour une jeunesse qu'elle n'a de cesse de mettre en vitrine, sur petit ou grand écran. 


Les disques :

Showshank Films propose de découvrir, ou redécouvrir ,la saison 1 de Malcolm dans un coffret 3 disques à paraître le 4 mars 2014. Deux éditions seront disponibles. Une édition Pop up Limitée à 3000 exemplaires, puis une édition simple devrait prendre le relais. Notez que pour la première fois la série est présentée dans un format widescreen. Les disques embarquent des mixages stéréos en langue française et anglaise, ainsi que des sous titres. Dans le coffre à Bonus : 



-La version intégrale de l'épisode pilote (V.O.S.T.)
- Malcolm Vision
- Malcolm: Un coup de génie
- Un journée avec Dewey
- Un avant goût de la saison 2
- Les spots promotionnels originaux
- Des prologues alternatifs
- Des scènes coupées

Edition limitée POP UP
Edition simple