ô toi divine chronologie
des médias qui règne sans partage sur nos plaisirs cinéphiliques
et vidéastiques! I Frankenstein sortie le 29 janvier dernier sans
les salles obscures de France et Navarre, nous reviens le 29 mai à
dos de galettes argentées avec pas moins de trois éditions
annoncées par Metropolitan Vidéo (Distribution Seven 7): Une
édition DVD simple, une édition Bluray simple et l'immanquable
Combo Bluray 3D en Steel Book embarquant le Bluray 3D et un DVD.
Ecranbis.com qui telle une gargouille veille sur vos home cinéma
rutilants a branché les électrodes, raccommodé le cadavre... Le
temps d'un visionnage éclair.
«It's alive»... La phrase, clin d’œil un peu facile à la vision Universalesque de la créature de Frankenstein est-elle le seul pont entre le film de Whale et celui de Stuart Beattie ? On nous avait fait la promesse d'une rénovation spectaculaire, un relooking fantastique et du marouflage numérique... Hollywood, Valérie Damido, Cristina Cordula : même combat. Diable c'est efficace, une chatte n'y reconnaîtra pas son petit. Un peu sur les fesses, on commence par faire un trait sur la Prométhée moderne du roman de Shelley. Oublié l'homme qui se prenait pour dieu, les divines conséquences, la folie de la science ? Enfin oublié ou presque... notre opéra débute là où la première impression pelliculaire du monstre nous avait abandonnée. Un elliptique résumé en prime: Le Dr Frankenstein ayant payé sa soif de connaissance au prix fort (la vie de sa douce et tendre), assailli par les remords, tente de tuer celui qu'il a tant peiné à faire vivre.
Mais la bestiole s'avère dure à cuire ou plus
exactement à geler. Son géniteur passé de l'autre côté du
miroir, Frankenstein le monstre se trouve un nouveau passe temps, une
chasse aux démons à travers les époques et le temps. Ce qui va à
priori l'occuper jusqu'à nos jours. Son révérencieux résumé posé
sur la table, Stuart Beattie commence les hostilités, soucieux de
caler son drame pyrotechnique sur les rails d'Underworld et consorts.
Voilà donc que Frankenstein embrasse l'urban fantasy à pleine
bouche et s'accroche à une guerre de clans opposant gargouilles et
démons, notre monde en guise de tranchée, la fin des temps pour
seul horizon. Les suppôts de Satan mené par Naberius, campé par
un Bill
Nighy (Underworld, Harry Potter) en grande forme, espèrent
mettre la main sur la créature du Dr Frankenstein (rebaptisé Adam,
tout un symbole) et dans la foulée en percer le secret.
Il faut dire qu'une armée de cadavres
en attente de résurrection et de possession démoniaque attendent
à la cave. Évidemment, tout ceci ne vole scénaristiquement pas très
haut. Ça grince aux entournures, traîne du pied gauche et glisse du
droit. La faute à un script fourre tout, ratissant
large, si large qu'il en oublie un peu son rôle titre. I Frankenstein n'en reste pas moins divertissant dans son
exécution et son obstination à faire de son monstre balafré un
Super héros marvellien, doué de parole, doté d'âme et à priori
d'un avenir (la fin ouvre sans surprise la porte à un nouvel
épisode). Il faut dire que les 65 millions de dollars investis dans
ce bric à brac filmique rendant la balade visuellement plaisante, on
se surprend à la politique du cerveau grillé. C'est complètement
vain mais pas si mal envoyé.
Pur divertissement aux accents gothiques et modernes ,I Frankenstein passe au final pour une œuvre symptomatique de la production fantastique hollywoodienne actuelle. Il est au conte de Shelley , ce qu' Abraham Lincoln chasseur de vampires de Timur Bekmambetov est au seizième Président des États-Unis. Un régurgitation thématique aux portes du Mockbuster. Une film de série B dans un tourbillon technologique au milieu d'une tempête de dollars.
Le disque :
Pas de surprise du côté de Metropolitan vidéo, I Frankenstein nous débarque lacéré d'un scope rutilant( 2.40) dans un master aux limites de ce que peut rendre le support DVD et sa vieillissante technologie MPEG2. Pour le plaisir des cages à miel, des pistes Dolby Digital 5.1 à la hauteur de la frénésie visuelle. (anglais sous titré et français). Dans le laboratoire à suppléments : deux documentaires en VOST ainsi que des commentaires audio. Une édition recommandable.