La révolte des triffides : Critique et test DVD


Décidément, en cette fin de premier semestre 2014, météores, comètes et autres astres déchirant le ciel ont la côte. Après une très attendue édition haute définition française de l'étoile du mal (Lifeforce), avant la sortie de la deuxième saison de «Metal Hurlant Chronicles», voilà que SIDONIS se frotte aux classiques de la science fiction, en jetant son dévolu sur «La révolte des Triffides». Angoissante chronique d'un monde plongé dans le noir et d'une humanité en proie à des monstres végétaux d'origine extra terrestre. Vous êtes sur Ecranbis.com , nous contrôlons le balayage vertical et horizontal de votre box ADSL... titoudududu-toudududu-toudududu.


1962, le cinéaste hongrois Székely István alias Steve Sekely porte à l'écran «The day of the triffids" un roman de l'anglais John Wyndham (auteur de The Midwich Cuckoos qui sera adapté au cinéma sous le titre Le village des damnés). Si le passage du papier aux salles obscures tient nous dit-on plus du programme libre que de la figure imposée, la“Révolte des Triffides” reprend toutefois l'essentiel du propos de Wyndham. Au cœur de l'été, le ciel de l’Angleterre devient le théâtre d'un curieux spectacle pyrotechnique et spatial. Une pluie de météores illumine les nuage sous le regard d'une population éblouie. Comme toujours les lendemains de fête déchantent un peu, le feu d'artifice stellaire aura de douloureuses conséquences. 

 
Devenus aveugles, hommes et femmes errent à tâtons dans les rues de Londres. Les Ophtalmo se jettent par les fenêtres (Il est fou Afflelou). Ce qui ne serait pas si grave si une race de plantes carnivores extra-terrestres, revigorées par cette activité toute cosmique, ne se mettaient en tête (ou en pétale) de s'attaquer à ces vulnérables survivants. Par chance, Bill Masen, officier de la marine, récemment opéré des yeux n'a eu le loisir de scruter les cieux pour cause de bandage. Découvrant horrifié un Londres post apocalyptique, il tente de fuir, prenant sous son bras une gamine ayant elle aussi échappé à cette épidémie de cécité. Ils trouvent d'abord refuge dans un château puis tente de rejoindre l'Espagne où une opération d'évacuation est annoncée par la radio. Mais le voyage vers Allicante ne sera pas de tout repos, les Triffides ont pris racine dans toutes l'Europe. 

 
On raconte que le métrage tourné par Sekely, jugé insatisfaisant par ses producteurs, eut nécessité un remontage. L'opération de sauvetage prendra contre toute attente la forme d'une purge. Amputé des séquences présumées inutiles, le runtime de The Day of the triffids ne dépasse pas l'heure. Le seul espoir d'exploiter le film est donc d'y adjoindre des séquences additionnelles. L'équipe originelle dispersée sur plusieurs tournages, la production convoque Freddie Francis, et  le scénariste Bernard Gordon est prié se revoir sa copie. Une histoire parallèle et indépendante servira de subterfuge. Les aventures de Bill Masen seront donc entrecoupées de séquences mettant en scène un couple passablement dysfonctionnel, perdu sur une île phare au milieu de l'océan. Le résultat de ce tarbiscotage est étonnamment efficace, l'aventurette sci-fi contée par Sekely y trouve une profondeur, et le film ses passages les plus angoissant. 



Quelque soit la qualité des ajouts de Freddie Francis, «The Day of the Triffids» très accroché à l’exhibition de ses monstres plantes reste coincé sur les rails du Monster feature. Le sommaire des effets spéciaux (de simple costumes) , la candeur du script, son Happy end . Tout ramène au B Movies hollywoodien. Le spectacle, bien aidé par la patine du temps, n'en est pas moins charmant !


Le disque :

Le film étant inédit en France, cette édition le propose dans une version originale (audio restaurée) sous titrée en français. Au démarrage du disque un carton prévient, le film n'est pas montré dans son format d'origine et il s'agit de la seule copie à ce jour disponible. En fait le La révolte des Triffides y est bien présenté dans un ratio scope mais le master est 4/3 et non 16/9 comme l'annonce la jaquette. Ce master a, d'un point de vue qualitatif, QUE le mérite d'exister. Nous n'avons pas pu faire de comparaison avec les très décriés disques anglais et américains. La qualité du matériel proposé n'est pas forcement bonne mais il convient sans doute de prendre en compte la rareté de la pépite. En guise de bonus, une présentation du film ( 25 minutes ) par Christophe Champclaux...