Dans la moiteur des nuits suddistes,
au doux son des grillons, Ecranbis.com inspecte les dernières
cargaisons vidéastiques du semestre. Les piles de disques diminuent,
les communiqués de presse se font rare. L'humeur hésite... Repos du
guerrier ou début de disette ? Une chose est sûre, la saison
bisseuse fut étonnamment plus riche que nous l'attendions. Alors que
l'ogre Netflix s’apprête à croquer la France, que l'on promet au DVD
le plus bloody des anniversaires, on se surprendrait presque à espérer. Et si à l'instar du vinyl et du papier, la galette
d'argent restait dans le cœur des cinéphiles le vaisseau
nécessaire de leur passion. La bataille qui se livrera dans les mois
avenir n'est pas juste celle d'une poignée d'éditeurs pour leur
survie, mais bel et bien la notre. Un coup d'annuaire m'arrache
à mes songes. Lampe dans la gueule, nez en vrac, menotté à ma
chaise, je distingue à peine les silhouettes de mes deux
interrogateurs. - Dis donc coco , t'aurais pas oublié de parler de
notre disque ? Me lâche les inspecteur Lopez et Boissézon en
s'allumant une cigarette... - C'est bon ! J'y viens …
J'y viens...J'ai le droit de faire une introduction quand même ?
On le croyait dans une geôle d'Istanbul, en train de ramasser les savonnettes en sifflotant du Gorgio Moroder, mais que nenni ! Notre roi de la cagoule épuisé par son premier périple pelliculaire s'est reconverti dans le juteux marché du senior et de l'aide à la personne. Chassez le Kriminal, il revient au galop, l'homme peine à réfréner son goût pour l'homicide. Surtout qu'ici nul besoin des faire sauter les pensionnaires sur ses genoux trop près de la fenêtre. Un simple «Bouh !» nocturne et bien senti suffit à envoyer ces petites poussins frileux, émotifs et fripés de l'autre côté du miroir. La découverte d'une statue bouddhiste dans les effets d'une défunte pensionnaire va toutefois chambouler l'emploi du temps de Kriminal. Le ramasse poussière contient un morceau de plan conduisant à un butin inattendu: deux toiles de maîtres volées à Londres. (Décidément, il s'en passe de belles chez nos voisins grand-bretons). Pour reconstituer cette carte au trésor, Kriminal va devoir coûte que coûte mettre le gant sur d'autres statuettes.
On le croyait dans une geôle d'Istanbul, en train de ramasser les savonnettes en sifflotant du Gorgio Moroder, mais que nenni ! Notre roi de la cagoule épuisé par son premier périple pelliculaire s'est reconverti dans le juteux marché du senior et de l'aide à la personne. Chassez le Kriminal, il revient au galop, l'homme peine à réfréner son goût pour l'homicide. Surtout qu'ici nul besoin des faire sauter les pensionnaires sur ses genoux trop près de la fenêtre. Un simple «Bouh !» nocturne et bien senti suffit à envoyer ces petites poussins frileux, émotifs et fripés de l'autre côté du miroir. La découverte d'une statue bouddhiste dans les effets d'une défunte pensionnaire va toutefois chambouler l'emploi du temps de Kriminal. Le ramasse poussière contient un morceau de plan conduisant à un butin inattendu: deux toiles de maîtres volées à Londres. (Décidément, il s'en passe de belles chez nos voisins grand-bretons). Pour reconstituer cette carte au trésor, Kriminal va devoir coûte que coûte mettre le gant sur d'autres statuettes.
Le succès populaire embrassé par les premières aventures cinématographiques de Kriminal en 1966, imposera son retour dans les salles obscures deux années plus plus tard. La réalisation a échoué dans les mains de Fernando Cerchio. Notez que certaines notices attribuent la copaternité de l’œuvre à Nando Cicero sans que le début du commencement d'une explication ne nous soit offert et sans même que son nom n'ait l'honneur d'imprimer l'écran. Pourquoi ? Le saura-ton un jour ? Cerchio qui signe ici le prototype du film de commande, s'empresse de réunir le trio formé par Lenzi. Glenn Saxson reprend le rôle du criminel squelettique, Andrea Bosic celui de l'amusant Inspecteur Milton. Le rôle féminin principale revient naturellement à Helga Line. Mais la belle qui incarnait les personnages d' Ingrid et Laura (Inge et Trude dans la version originale) va offrir son délicieux minois à une nouvelle protagoniste: Mara. Pas de quoi en perdre son latin, répliquera l'amateur de bons mots. Mais il nous faut bien concéder que lorsque la Line débarque à l'écran, on ne sait plus sur quel pied danser le Flamenco. D'ailleurs elle non plus.
La situation est d'autant plus brouillée qu'on la retrouve en Espagne, pays où mémé Gold concéda avoir rencontré Laura dans le 1er Kriminal. Mais la nymphe ayant fermé son parapluie en cours de récit, il ne pourrait s'agir que de sa sœur Ingrid. Ce qui expliquerai que notre héros maléfique ait reconnu son visage dans le bureau de l'antiquaire. Mais passons puisque non content de remettre en scelle le cast du film de Lenzi, Fernando Cerchio en exploite la totalité des ressorts . Il marchio Di Kriminal s'articulera sans grande surprise sur une série de péripéties, se construira par ricochets, prenant à chaque rebondissement, subterfuge et volte face une nouvelle direction.
Il d'abord intéressant de noter que si le souffle de la "psysploitation" balayait Kriminal, ce second opus offre plus volontiers son torse au cinéma d'aventure exotique. Sous la caméra de Cerchio, le personnage titre n'évolue guère, du moins à première vue. Car il s'agit à nouveau d'un trompe l’œil. Glenn Saxson y porte le costume et le masque avec plus d'assiduité, chacune de ses apparitions est même désormais accompagnée d'un frottement de Guiro, sans doute censé évoquer le claquement des os et appuyer la dimension fantastico horrifique de l’accoutrement.
Kriminal y paraît également plus apte à incarner le mal. Oubliés le crime exclusivement punitif et les victimes qui l'ont bien mérité. Saxson s'attaque au grands mères, aux touristes innocentes et n'hésite pas à se séparer de sa compagne dans une douche préfigurant le dernier virage des années Cloclo. Paradoxalement, le ton du film fait le chemin inverse. A la noirceur suggérée du Kriminal de Lenzi, celui de Cerchio répond par une légèreté quasi juvénile. Tant est si bien que ce retour du génie du vice prend la tournure d'une aventure quelque peu édulcorée. Mais tout ceci se joue dans l'arrière boutique, en vitrine, le spectacle, bordé d'humour, tient à peu près toutes ses promesses jusqu'à un final fermant étrangement la porte à toute suite...Comme si le Cine Fumetti avait vu arriver sa propre mort.
Le disque :
Toujours aucune mauvaise surprise du côté de l'ours. Ce Kriminal deuxième du nom débarque dans un master 16/9 sympathique (touché ci et là par le syndrome du poil de couille, les lecteurs projectionnistes sauront de quoi je parle) avec un ratio image respectant le scope d'origine. Pour les cages à miels, ce sera Italien sous titré (option amovible) ou français. En prime, une galerie, des bandes annonces et l'indispensable présentation du film par un Curd Ridel en grande forme. Cet indispensable complément à Kriminal est disponible à la commande dès aujourd'hui sur le site de l'éditeur: http://www.artusfilms.com/le-retour-de-kriminal