Sanitarium: Critique et test DVD




Avis aux junkies de la péloche, la trêve estivale approche. Un simple coup de jumelle dans les line up éditeurs suffit à se faire une idée de la disette à venir. Factoris, Artus et Pathé sont les seuls acteurs à maintenir au cœur de l'été une paire de sorties «importantes» (Kriminal, Cabin Fever 3 et Piranha 3DD). C'est donc le moment ou jamais de faire le plein de galettes, sous peine de finir vos after plage accroché à la grille de programme de la TNT. Au lieu de vous griller le melon en matant les «Ch'tis à Petaouchnok » , on vous propose de déterrer «Sanitarium», dernière addition à la collection «Avenue de l'horreur». Notre patient vidéastique du jour fut victime d'une sortie particulièrement discrète il y a quelques semaines : DVD seulement... (Merde si mêmes les éditeurs n'y croient plus!). Sans compter qu'aucun de nos confrères ne s'est visiblement donné la peine d'y jeter un œil.

Il faut dire à leur décharge que les visuels « très prise de tête » laissent présager d'une douloureuse fresque téléfilmique, traversée par quelques gloires en décrépitude et autres cachetonneurs célèbres. Englund, Robert de son prénom, devenu depuis les Griffes de la nuit une caution horrifique bon marché, le grand Malcom McDowell, le petit Lou Diamond Phillips... De son côté, le vidéophage aguerri, le vrai, celui à qui on l'a fait pas ou plus, aura tôt fait de tourner les talons (Non pas l'hôpital !). Rentrez vos diagnostics de comptoirs, détachez vos camisoles. Sanitarium n'est pas la brique que l'on attendait mais une curieuse anthologie psychiatrique, que dis-je un triptyque névrotique...


Dans les labyrinthiques entrailles d'un hôpital psychiatrique, le Dr Henry Svenson (Malcom McDowell) affronte les maux de l’âme. La folie rampe sur le carrelage, grimpe aux murs, prenant à chaque chambre un nouveau visage. Crises hallucinatoires, paranoïa aiguë, présidence normale... Brisant le serment d’Hippocrate ( Le secret médical! What the fuck ?), l'inquiétant médecin ouvre aux spectateur que nous sommes, les dossiers de trois patients. Notre premier voyage dans la folie nous accroche au futal d'un artiste azimuté. Gustav (John Glover), sculpteur à l’inspiration très Burtonienne est devenu l'idole des mondaines . A chacune de ses expositions, la bourgeoise se pâme, le bourgeois dégaine le chéquier pour le plus grand plaisir des pique assiettes entourant l'artiste. Mais les personnages de sa dernière création, pas vraiment emballés à l'idée d'être arrachés à leur géniteur, vont avoir leur mot à dire. Gustav, sous l'emprise de son œuvre, persuadé que ses figurines lui parlent, va se débarrasser de ces parasites...


Dans le second segment, le petit Steven traverse comme on dit une mauvaise passe. Une mère absente, un père tactile et voilà qu'en plus le gamin se trouve victime d'hallucinations . Une étrange créature toute de noir vêtue lui colle aux frusques. Comble de l'humiliation , il est pris en flagrant délit d'une lecture peu catholique par sa jolie et jeune institutrice (C'est le seul élément fantastique du film). Le père convoqué le ramène furax au bercail, en lui promettant une correction dont il se souviendra. Mais le monstre harceleur compte lui aussi participer à la fête... Pour notre troisième conte de barge, James Silo (Lou Diamond Phillips) brillant chercheur, semble prendre les prédictions des Mayas au sérieux. Pour lui aucun doute n'est possible, les signes ne trompent pas , l'apocalypse est en vue. Obsédé par la fin des temps, il se construit un abri sous terrain, espérant ainsi sauver sa famille. Pas de chance, lorsque le feu d’artifice commence, il est le seul à trouver la porte de son terrier. 600 jours plus tard, éreinté par la solitude et le manque d'activité, il sombre dans la dépression. Mais soudain on frappe à la porte !


Plutôt bien torché et plus cinématographique que prévu, l'effort de Bryan Ortiz , Bryan Ramirez et Kerry Valderrama est à la psychiatrie ce que Creepshow est à l'horreur. Un film à sketchs à l'esprit faussement "Comics" tiré vers le haut par un segment central assez réussi. On y croise d'ailleurs Chris Mulkey et la jolie Lacey Chabert. Les amateurs de robes à fleurs vont s'en faire péter l'élastique de slip. Sympathique !

Le disque :

Factoris livre comme à son habitude une galette sans fioriture mais techniquement irréprochable. Le film est présenté au format 2.0 (16/9) avec en prime des mixages Dolby digital 5.1 et DTS 5.1 en langue française ( doublage honorable) et anglaise. Notons la présence de sous titre français ainsi qu'une copie digitale illimitée PC & Mac.