Après s'être frotté avec succès aux écailles d'un croco en colère (Black Water) et au Shark movie ( The Reef), l'australien
Andrew Traucki sort enfin la tête de l'eau. Son bien titré «The
Jungle» embarquera les fantasticophiles français dans les
profondeurs boisées de l'Indonésie le 25 juin prochain (en DVD et
VOD). Au programme: une excursion ensorcelante au bout de la peur et au bout du
monde. Ecranbis.com qui ne crache jamais sur un peu d'exotisme
aussi pelliculaire soit-il, est parvenu à arracher une galette de test au plus
vidéastique des minous sauvages. Miaoouuuu !
La fièvre du crowdfunding
est-elle devenue la tourista du cinéma indépendant ? Que la
question vous amuse ou vous agace (je sais que certains voient en toute
critique relative à la production participative un crime de lèse
majesté), nul ne peut désormais ignorer les forêts numériques de
bras joyeusement tendus. Moi faire film, moi pas travail, toi donner
euros. Un art de la manche tendance et digitale, s'accompagnant de
curieux rituels et surprenantes contreparties. Pour 100$: une culotte
portée par l'actrice principale durant le tournage, pour 200: vous
pourrez prendre votre douche avec le directeur de la photo, et pour
1000: l'équipe du tournage vous réveillera en vous chantant La
Cucaracha, croissants à la main. Comment résister ? On se le
demande encore. Une chose est sûre à la fin de l'année 2012,
après deux mois d'intense levée de fonds, 109 généreux internautes mirent la
main à la poche pour permettre à Traucki de réaliser son
cauchemar indonésien.
Ce «The Jungle» s'accroche
aux lianes du «film perdu, retrouvé». Found Footage
dit-on pour causer comme nos cousins d'Amérique, bien que le mode
narratif ou du moins la structure narrative à la mode soit à mettre
au crédit du cinéma d'exploitation transalpin. Aux portes des 80's,
Ruggero Deodatto livre avec Cannibal Holocaust, la première
entourloupe du genre. Elle sera suivie par quelques efforts plus ou
moins douloureux (Charlie Mopic 64) pour connaître un
succès commercial certain à la toute fin des années 90. "The Blair
Witch Project" de Daniel Myrick et Eduardo Sánchez refonde les
bases de la bobine égarée. Cette balade bucolique réussira l'un
des plus beaux tour de "passe passe" du cinéma d'exploitation moderne.
Ou comment en mettre plein la vue, sans montrer grand chose. Le
found footage deviendra quasi instantanément le terrain de jeu préféré des cinéastes sans le sou. Il faut dire que le genre se montre économique
à tout point de vue. Budget, efforts réalisationnels et direction
d'acteur (Vas-y coco, improvise !).
Ici, on suivra à la destiné éminemment tragique
d'un certain Larry Black , qui guidé par l'amour des bêtes à poils
et des gros chats, s'enfonce dans les entrailles végétales de l’Indonésie. Évidemment il n'y trouvera pas que les panthères de ses
rêves. Ignorant les avertissements d'un population locale prévenante (L'esprit de la forêt coupe les têtes, arrache les cœurs et fait manger le cœur à la tête dixit le sorcier du coin), notre boy-scout et ses accompagnants vont devoir affronter
une menace aux dents bien aiguisées.
Le film d'Andrew Traucki arrive, il faut bien se l'avouer, un peu après la bataille, et sur un terrain truffé de bobines. L'indigestion des spectateurs et de la critique aidant, la moindre péloche se réclamant de «Projet Blair Witch» ou de sa version statique (Paranormal Activity) est désormais accueillie avec un sourire nerveux cachant un rire jaune. Du moins dans le meilleur des cas car la perspective de déguster 90 minutes d'improvisation, de cadrages sautillants et de zoom numérique suffit souvent à décourager les plus endurcis des vidéovores. En insérant la galette argentée dans le lecteur, on se surprend cependant à un peu d'espoir. Et si Traucki et son air de ne pas y toucher renouvelait le genre ? Si son aventure indonésienne parvenait à contourner les figures imposées par l'exercice ?
La réponse a le mérite d'être tranchée. The Jungle n'est pas plus révolutionnaire dans le mécanisme de son récit que dans sa carrosserie cinématographique. En avant donc pour un slalom entre les arbres, les incontournables séquences de vision nocturne et un jeu de suggestion caméscope au poing où tout se joue hors cadre ou presque. Il n'est pas ici question d'écrire que le film d'Andrew Traucki est pire (ou meilleur) que la flopée de bobines sorties des mêmes eaux. Mais que «The Jungle » n'est précisément rien d'autre... Alors oui, il n'y a dans cet effort rien de déshonorant, rien d'indigne et on concédera même que la petite ambiance installée par le réalisateur et le léger parfum exotico-horrifique finiront sans doute par rendre l’excursion sympathique aux yeux des indécrottables amateurs du genre. Pour les autres, mieux vaut sans doute se rincer l’œil sur la SX tape de Bernard Rose, dont le postulat, un poil (sans mauvais jeu de mots) plus original excite déjà plus la télécommande. Ça tombe bien la chose sort pratiquement en même temps, chez le même éditeur et en bluray s'il vous plaît !
Le disque :
L'avantage avec les galettes estampillées Wild Side, c'est qu'on est d'un point de vue qualitatif à peu près toujours sûr de ce qu'on va y trouver. L'éditeur semble mettre un point d'honneur à présenter les films qu'il édite et quels qu'ils soient, dans les meilleures conditions possibles. Ici point de Bluray à se mettre sous la dent mais une édition DVD simple dont la partie bonus se résume à la présence de bandes annonces. Le master lui, 16/9 ratio image 1.77 ne montre aucune faiblesse technique et s'accompagne de mixages français DTS 5.1 et Dolby Digital 2.0, ainsi que de la piste originale en langue anglaise ( Dolby Digital 5.1) sous titrée en français.14€99... 100 boules comme disait la jeunesse d'il y a 20 ans.
L'avantage avec les galettes estampillées Wild Side, c'est qu'on est d'un point de vue qualitatif à peu près toujours sûr de ce qu'on va y trouver. L'éditeur semble mettre un point d'honneur à présenter les films qu'il édite et quels qu'ils soient, dans les meilleures conditions possibles. Ici point de Bluray à se mettre sous la dent mais une édition DVD simple dont la partie bonus se résume à la présence de bandes annonces. Le master lui, 16/9 ratio image 1.77 ne montre aucune faiblesse technique et s'accompagne de mixages français DTS 5.1 et Dolby Digital 2.0, ainsi que de la piste originale en langue anglaise ( Dolby Digital 5.1) sous titrée en français.14€99... 100 boules comme disait la jeunesse d'il y a 20 ans.