The last horror film : critique et test bluray



Grosse actualité vidéastique de l'autre côté de la Manche, où l'éditeur 88 films vient d'annoncer une toute nouvelle collection de galettes (DVD et Bluray) entièrement dédiée aux classiques du Slasher. Ajoutons une très attendue édition haute définition de «The Toxic Avenger»  et nous en aurions presque oublié la sortie Bluray de «The Last Horror film», initialement prévue à la mi-juin mais visiblement décalée puisque nous avons reçu le matériel de test il y a quelques heures et au moment où nous écrivons ces lignes, le film reste en pré-commande sur les sites anglais. On s'est donc demandé un temps, si nous devions publier la présente chronique ou la retenir jusqu'à la disponibilité du disque... Après mure réflexion (on déconne on a tiré à pile ou face). Mais nous avons décidé de ne pas vous faire languir plus longtemps. La critique et le test Bluray de «The Last Horror Film» c'est maintenant et totale exclusivité (en «avant première» comme certain de nos confrère aiment l'écrire) française sur Ecranbis.com.

Edit : Au moment de la publication, 88 films a fait savoir que la date de sortie est fixée au 21 juillet 2014.


Il est des péloches qui, pour raisons diverses, invisibilité momentanée, déficit d'intérêt de la presse et du web spécialisé, cinéphiles tombés aux combats, sortent lentement mais sûrement des écrans radars. «The Last horror film» de David Winter en fait résolument partie. Il y a pourtant fort à parier que plus d'un de nos lecteurs, dont nous ignorons pas le passé de cassetto-junkie et de rats de vidéo club, se soient retrouvés au hasard de leur pérégrination en territoire magnétique face à l'une des multiples éditions VHS estampillées MPM production du film sous le titre «Les Frénétiques». Les souvenirs remontent à la surface de la mémoire... pour éclore sous forme de bulles nostalgiques. «The Last Horror Film» à ne pas confondre avec «The Last Horror Movie» (Faites gaffe, on vérifiera)  est à inscrire dans une sorte d'après «Maniac». Spinell, Joe de son prénom, immanquable second couteau New Yorkais vient de trouver dans l'effort de Lustig ce qui ressemble à un sommet de sa carrière. Parcours pelliculaire appelé à prendre fin avec les derniers souffles conjoints de l'acteur et d'une folle décennie.


L'idée fondatrice de «The last Horror Film», également connu sous le titre plus saillant de «Fanatic» est  sans doute, ne la cachons pas, celle de réunir un tandem. Celui de Maniac A ma droite Spinell, son cuir facial buriné et son regard fou, à ma gauche  la sculpturale Caroline Munroe,  ange aux cheveux bruns, mi James Bond Girl, mi Scream Queen. Mais ne nous laissons pas abuser par la perspective, que dis-je le trompe l'œil, offert par la face strictement exploitative de l'édifice. «Les frénétiques» est d'abord une délicieuse curiosité cinématographique, une «bizarrerie» carabinée jouant de la mise en abîme, du film dans le film et du rapport cinéphilique. La chose annonce ainsi (et quelque part) le Angoisse de Bigas Luna,  peut être également l'effort «Screamisant» de Wes Craven et pourquoi pas «La cité de la peur». Ou quand le cinéma d'horreur se regarde le nombril un couteau à la main !


«The Last Horror Film» commence, ça ne s'invente pas, dans une salle obscure. Sur l'écran, une blonde pulpeuse et dévêtue baignant dans son jus, vient de se faire mettre au courant sur le tard... Un assassin rode. La victime s'est fait grillée. Face à l'écran, Vinny Durand (Joe Spinell), chauffeur de taxi le jour , cinéphile compulsif la nuit, tremble pour de bon. Mais au delà de sa passion pour le 7e art, Vinny peut se vanter de connaître l'amour...à sens unique. Il est à Jana Bates (Caroline Munroe), splendide actrice de classe internationale ce que mon ami Stéphane E. ( Fondateur et rédacteur du sympathique site horreur.com) est à Tracy Lord. Et lorsqu'on connaît l'érudition du web éditeur pour l'ex-étoile du Hard US, ce n'est pas comme dit : Pas rien ! Découvrant que Jana s'apprête à trimbaler son évanescence et son jolie popotin sur la croisette en plein festival de Cannes, Vinny décide de prendre la Munroe par les cornes. Il saute dans le premier avion au départ de La Guardia direction le soleil de la Riviera un objectif en tête. La faire jouer dans un film qu'il projette de tourner.


Sur place, notre chauffeur apprenti cinéaste déchante un peu. Il y a bien le ciel , le soleil, la mer et une poignées de cagoles en strings. Mais approcher une telle célébrité n'est pas offert au premier venu. Étrangement (ou pas), l'ambiance festivalière va céder la place au cauchemar. Tourné à même le pavé lors du sacro-saint Festival de Cannes, «Les Frénétiques» se payent le luxe d'attraper Adjani, Mastroianni dans le cadre. Des participations involontaires mais autorisées par la dimension documentaire du métrage.

Pour le reste, le film de Winters (Space Mutiny) adopte le langage du cinéma horrifique américain du premier tiers de la décennie tout en caressant son vocabulaire à venir. Sale ambiance, onirisme appuyé sur fond musical pré- synthrock, réalisme granulaire flirtant avec l'arty embrassent la superficialité suintante du repère à bling bling Cannois. Arrivée d'un  train en gare de La Ciotat , départ en TGV de la gare de Cannes ! Toute l'histoire du cinéma en un allé retour. Quand on vous disait qu'avec la SNCF tout était possible ! Mais passons, je m'égare. Peut être trop nonchalant dans son développement mais suffisamment étrange pour capter l'attention, The Last Horror Film  abandonne ses dernières minutes à un volte face pour le moins inattendu. Dernier coup de couteau à son auditoire quelque peu médusé. Voilà donc le genre de spectacle délicieusement  bizarroïde offert par le visionnage de ce Bluray de bonne facture. Très recommandable !




Le disque:

La carton placé avant le lancement du film, avertissant que le master a été réalisé à partir de plusieurs sources (dont des negatifs) et qu'en dépit des efforts consentis par l'éditeur, la copie n'est pas parfaite... fait craindre le pire. Mais il n'en est rien. The Last Horror Film nous parvient dans un beau bluray dont le master au format 1.85 offre une définition très honorable. (mis à part quelques inserts) Quelques coup griffes ci et là et quelques «légers sauts» ont sans doute motivé l'éditeur à ce genre de prise de précaution. Attention aucune option française n'est proposé par le disque. Mais on se consolera avec une section Bonus remplie jusqu'à la gorge. Jugez sur pièce :

-Une introduction par Lloyd Kaufman
-My Best Maniac: Un entretien avec Luke Walter, un ami proche de Joe Spinell
-Un entretien avec William Lustig (Réalisateur de Maniac)
-Un entretien avec Caroline Munroe (questions/réponses)
-Des spots TV du film
-Des bandes annonces éditeur
-Le court métrage Maniac 2


Notez enfin que le disque est ZONE ALL ! à commander en cliquant sur : The last horror film sur Amazon.co.uk