Si elle n'est pas complètement occultée par la littérature cinéphilique locale autorisée , la carrière de Ted V. Mikels y est le plus souvent réduite à la citation polie. Pourtant le bizarroïde parcours pelliculaire de Theodore Mikacevich (son véritable nom) a de quoi exciter, à minima, la curiosité. En témoigne ce curieux «Blood Orgy Of The She-Devils» dont le titre et l'accroche originale promettent avec une réjouissante candeur un plongeon terrifiant dans les profondeurs de l'enfer. Au programme, un curieux bric à brac conceptuel et visuel, convoquant en mémoire les heures les plus agréablement fauchées de la série B américaine. Le film sort en DVD le 18 août chez nos voisins anglais, grâce aux efforts soutenus d'un éditeur décidément couillu. (88 films). Ecranbis.com est parti en éclaireur...
Sorti sur les écrans
américains la même année que «The Corpse Grinder» , «Blood Orgy
Of The She-Devils » constitue avec le film précité et « The
Astro Zombie » un quasi triptyque horrifique, mais pas
seulement. Les trois œuvrettes partagent outre leur penchant pour
l'épouvante, un titre résumant à lui seul la nature auto proclamée
du spectacle. Cette intention ou promesse qu'un scénario alambiqué
tentera d'accompagner ou de tenir. En dépit de l' indépendance
forcenée de son géniteur et de la pénurie budgétaire conséquente,
cette orgie sanglante peut se targuer d'une générosité certaine.
Il y a d'abord, et pour commencer, cet ésotérisme de pacotille et
compilatoire, soigneusement ancré dans le paganisme ambiant. Nous
sommes au début des années 70, la tendance au rite païen et autre
célébration occulte constitue, sous couvert de retour à la nature
et de consommation excessive de substances illicites, une branche
«jusque boutiste» du flower power. Pour aller plus loin, au cinéma
mais pas seulement, la décennie amène à une forme de
démocratisation des cultes ésotériques qui passera d'un phénomène
d'hyperclasse, fatalement bourgeois, à une forme de satanisme plus
populaire. Le tout surfant sur l'émergence des communautés new age.
D'ailleurs « Blood Orgy Of The She-Devils » plante son décors et ses belles plantes dans le jardin de la « middle class », dans les zones résidentielles californiennes. La dérive sectaire guette la civilisation moderne et le cinéma de genre, prédisposé à la catharsis, ne manque pas de pointer du doigt l'égarement spirituel en cours. Ce sera également l'heure de la «Mansonsploitation», sous genre poisseux accroché au satanisme hippie comme une adepte à son gourou. Disons-le ouvertement, le propos ésotérique et magique du film de Ted V. Mikels tient du bric à brac. Tarot, boule de cristal, dialogue avec l'au delà, possession, résurrection , transformation en chat noir, poupée voodoo, sorcellerie, flashback moyen âgeux à l'anachronisme délicieux. Le tout finit par trouver un climax dans l'organisation d'une délirante messe boire. Office foutraque au cours duquel un pauvre représentant du sexe fort sera promis au sacrifice par une armée de pintades à moitié dévêtues. On pourrait pratiquement voir dans cette armée de blondinettes en transe, mi amazones mi sorcières réincarnées, l'expression d'un certain féminisme. La scène vaut en fait surtout pour son ballet au son des tam tams. Tentative chorégraphique malencontreuse au carrefour de la danse orientale, du jerk , de la ronde et du modern jazz.
Pour justifier cette indigeste enfilade de clichés, le scénario de Mikels fait ce qu'il peut. Quitte à s'effilocher un peu. Dit autrement, la narration un peu hésitante à choir ses véritables personnages principaux , multiplie intrigues diverses et circonvolutions indues. Il y a bien sûr Mara, prêtresse inspirée à la tête d'un bataillon de nymphettes, Lorraine, jeune et belle californienne désireuse d'arpenter les façades de l'occultisme , suivie de près par Mark son petit ami. Il y a également le Dr. Helsford, chaperon médiumnique dont la providentielle présence permettra à ces 73 minutes un atterrissage forcé sur les pistes du Happy end. Dans sa confusion, Blood Orgy Of The She-Devils se paye même le luxe d'un écart mafieux. Une sombre histoire de meurtre commandité permettant à Mara quelques incantations et, accessoirement, trois assassinats à distance.
D'ailleurs « Blood Orgy Of The She-Devils » plante son décors et ses belles plantes dans le jardin de la « middle class », dans les zones résidentielles californiennes. La dérive sectaire guette la civilisation moderne et le cinéma de genre, prédisposé à la catharsis, ne manque pas de pointer du doigt l'égarement spirituel en cours. Ce sera également l'heure de la «Mansonsploitation», sous genre poisseux accroché au satanisme hippie comme une adepte à son gourou. Disons-le ouvertement, le propos ésotérique et magique du film de Ted V. Mikels tient du bric à brac. Tarot, boule de cristal, dialogue avec l'au delà, possession, résurrection , transformation en chat noir, poupée voodoo, sorcellerie, flashback moyen âgeux à l'anachronisme délicieux. Le tout finit par trouver un climax dans l'organisation d'une délirante messe boire. Office foutraque au cours duquel un pauvre représentant du sexe fort sera promis au sacrifice par une armée de pintades à moitié dévêtues. On pourrait pratiquement voir dans cette armée de blondinettes en transe, mi amazones mi sorcières réincarnées, l'expression d'un certain féminisme. La scène vaut en fait surtout pour son ballet au son des tam tams. Tentative chorégraphique malencontreuse au carrefour de la danse orientale, du jerk , de la ronde et du modern jazz.
Pour justifier cette indigeste enfilade de clichés, le scénario de Mikels fait ce qu'il peut. Quitte à s'effilocher un peu. Dit autrement, la narration un peu hésitante à choir ses véritables personnages principaux , multiplie intrigues diverses et circonvolutions indues. Il y a bien sûr Mara, prêtresse inspirée à la tête d'un bataillon de nymphettes, Lorraine, jeune et belle californienne désireuse d'arpenter les façades de l'occultisme , suivie de près par Mark son petit ami. Il y a également le Dr. Helsford, chaperon médiumnique dont la providentielle présence permettra à ces 73 minutes un atterrissage forcé sur les pistes du Happy end. Dans sa confusion, Blood Orgy Of The She-Devils se paye même le luxe d'un écart mafieux. Une sombre histoire de meurtre commandité permettant à Mara quelques incantations et, accessoirement, trois assassinats à distance.
Bien sûr, il apparaît difficile à la vision de ce spectacle Zedifiant de dégainer l'enthousiasme des grands jours. Reste que le bazar assumé du propos, sa dimension exploitative et sa réalisation naïve, confèrent au tout une saveur tout à fait particulière. La magie promise par les visuels est peut être là. Plus rare que précieuse, cette pépite mérite en tous les cas de figurer sur les étagères de tout cinéphiles collectionneur un tantinet déviant. A votre porte monnaie !
Le disque :
Cette édition zone all estampillée 88 films propose de découvrir Blood Orgy Of The She-Devils dans un master au format 1.33 4/3 dont la qualité n'apparaît pas à première vue renversante mais qui, en considérant la rareté de l'œuvrette devrait satisfaire le public visé par ce genre de galette. Attention, le disque ne présente pas d'option francophone mais embarque outre sa version originale, une piste audio de commentaire par Ted V. Mikels en personne. On notera également la présence d'un bonus compilant des photos d'exploitation et un très intéressant texte de Callum Waddel. En prime la bande annonce originale ainsi qu'une flopée de trailer éditeur. Sachez pour terminer que la jaquette réversible vous permettra de retrouver les visuels d'origines. A commander sur amazon ou chez toute boutique pratiquant l'import.