Dernière ballade hispanique au
crépuscule de septembre, La mariée sanglante aka La
Novia Ensangrentada vient prononcer ses vœux
sur l'autel d'Artus Films. Évidemment cette troisième galette maniant
la métaphore avec élégance et jonglant avec les balles d'un
vampirisme contenu méritait à minima une chronique saignante.
Ecranbis.com dégaine une plume de miel pour une lune de sang !
Susan, fleur aux pétales immaculés vient de se voir offrir de bien curieux cadeaux de mariage. Cauchemars éveillés et vilaines pensées assaillent la petiote encore coincée dans sa robe de noce. Elle se voit jetée sur un lit, dévêtue de force, soufflée à la vie... Et abusée. (c'est ce qui s'appelle toucher le quarté dans le désordre). Arrivée au domicile conjugal, une vielle battisse anglaise au léger accent gothique, les choses s'améliorent un peu. Le couple passe sa première journée à la chambre, les secondes fois auront-elles la saveur des premières ? Et les troisièmes un goût de reviens-y ? On déjeune au lit comme pour ne pas perdre une miette de cette vie nouvelle, offerte aux prix d'intenables promesses. Très vite le mari devient exigeant, parfois brutal, Susan ne veut plus faire l'amour et commence à faire la moue. Enfermée dans une pigeonnier, elle pense d'abord avaler la clé, mais par peur du kilo superflu, se résout à l'attacher à un oiseau qu'elle pousse à l'extérieur. Les jours passent et les visions reviennent, une blonde déesse apparaît... Qui cela peut-il bien être ? La réponse est-elle à chercher dans l'absence de portrait de femme sur les murs de la bicoque ? Ou le souvenir d'une mystérieuse Mircalla Karlstein que la famille de son mari semble avoir pris soin d'effacer ?
Carte postale saignante d'une lune de sang ! |
Susan, fleur aux pétales immaculés vient de se voir offrir de bien curieux cadeaux de mariage. Cauchemars éveillés et vilaines pensées assaillent la petiote encore coincée dans sa robe de noce. Elle se voit jetée sur un lit, dévêtue de force, soufflée à la vie... Et abusée. (c'est ce qui s'appelle toucher le quarté dans le désordre). Arrivée au domicile conjugal, une vielle battisse anglaise au léger accent gothique, les choses s'améliorent un peu. Le couple passe sa première journée à la chambre, les secondes fois auront-elles la saveur des premières ? Et les troisièmes un goût de reviens-y ? On déjeune au lit comme pour ne pas perdre une miette de cette vie nouvelle, offerte aux prix d'intenables promesses. Très vite le mari devient exigeant, parfois brutal, Susan ne veut plus faire l'amour et commence à faire la moue. Enfermée dans une pigeonnier, elle pense d'abord avaler la clé, mais par peur du kilo superflu, se résout à l'attacher à un oiseau qu'elle pousse à l'extérieur. Les jours passent et les visions reviennent, une blonde déesse apparaît... Qui cela peut-il bien être ? La réponse est-elle à chercher dans l'absence de portrait de femme sur les murs de la bicoque ? Ou le souvenir d'une mystérieuse Mircalla Karlstein que la famille de son mari semble avoir pris soin d'effacer ?
Une femme invertie en vaut deux... |
Ce récit, j'en conviens, nébuleux
vous aura sans doute mis la puce à l'oreille. La mariée sanglante
s'écarte de façon radicale du propos gothico-exploitatif des deux
autres propositions cinéphiliques et Artusiennes du mois. S'il est
bien, en fin de compte, question de vampirisme et même d'une
adaptation de la nouvelle gothique Carmilla
de Joseph Sheridan Le Fanu, il convient d'annoncer que
l'exploration de la thématique par Vicente Aranda se veut prudente
sans toutefois être prude. Point de ratounes pointues ni de capes
saillantes en vue. La mariée sanglante s'autorise même à flotter
entre deux eaux une bonne partie de son métrage. Susan ne
serait-elle pas sujette à quelques hallucinations ? La gamine ne
paye-t-elle pas un décapsulage trop soudain ? L'a-ton secouée
pendant le transport ? Quelqu'un a-t-il gardé la facture ? Se
demande le spectateur, dubitatif. Il faudra, coquin de sort, que
Mircalla apparaisse pour de bon sur le sable pour que la raison
saute définitivement à l'eau et que le film d'Aranada glisse en
râlant de plaisir dans les draps de l'imaginaire.
C'est long mais c'est beau aurait pu dire Jacques Chirac. Et Dieu sait que «La mariée sanglante » prend son temps, laissant ses personnages déambuler aux portes d'un rêve éveillé. Danse nonchalante autour du pot, rendue supportable par l'autopsie de ce couple tordu. Cette femme enfant, ce mari autoritaire dont il n'est pas interdit de penser qu'il incarne, à lui seul, une certaine vision du Franquisme. Dans ces élans contemplatifs et psychanalytiques, La Novia Ensangrentada livre ainsi un amusant dictionnaire de symboles. La cage dorée, l'homme tout puissant, la femme toute derrière. Le tout avec une poésie certaine. La révolte prendra, elle, la forme d'un amour saphique et d'un féminisme vengeur. Les cartes postales morbides de cette échappée belle donnent froid dans le slip...
Voilà ce qui se passe quand on plonge trop près du bord... |
Si
le spectacle offert échappe de peu (et très peu même) au subtil,
La mariée sanglante reste indiscutablement un très beau film
fantastique et mérite par conséquent une place de choix sur vos
étagères.
Le disque:
Tout comme les autres titres de la collection, la mariée sanglante nous parvient habillée d'un Digipack classieux. Le disque présente lui le film dans son format 1.85 d'origine (16/9) avec une qualité d'image indiscutablement haut de gamme. Pour les plaisirs des oreilles, des mixages espagnols et français, ainsi que des sous titres. Et une scène alternative pour la route !
Le disque:
Tout comme les autres titres de la collection, la mariée sanglante nous parvient habillée d'un Digipack classieux. Le disque présente lui le film dans son format 1.85 d'origine (16/9) avec une qualité d'image indiscutablement haut de gamme. Pour les plaisirs des oreilles, des mixages espagnols et français, ainsi que des sous titres. Et une scène alternative pour la route !