Dark souls: Critique et test DVD



Non le chat qui fume ne frotte pas uniquement son vieux pelage rêche sur les cannes arquées de bobines vintage ! Il ronronne également sur les genoux d'un cinéma fantastique tout aussi nécessiteux mais définitivement plus actuel. Preuve en est avec «Dark Souls» que les frenchy Mathieu Peteul et César Ducasse ont eu la curieuse idée d'aller tourner hors de l'hexagone (Bah quoi les gars? On est pas assez bien pour vous ? C'est ça ?). Sortie un peu partout sous de multiples et rigolardes appellations (Zombie Driller Killer, Drill Murders ), la chose se trouve rapatriée ce mois dans le pays de ses géniteurs, un digipak classieux en guise de radeau. Ecranbis.com ouvre ses colonnes numériques... Mais on touche avec les yeux ! Bandes de gros cochons ! 

"... entre fuite dans les idées et trou de mémoire, elle continue d'arpenter en silence l'appartement familial, vomissant ses idées sombres sous la forme d'une substance noirâtre."  

L'homme est-il sur le point de percer le mystère de la femme...
 La Norvège, c'est beau, mais il fait froid. Il en faudra toutefois plus pour que la femme, être obstiné par nature, abandonne l'idée de péter la forme et de sculpter les siennes. Johanna court donc sur la route, les sentiers puis les bois dans l'espoir de rester belle (ce qui arrive parfois) et jeune (ce qui n'arrive jamais). Et ça marche, un inconnu, hypnotisé par l'arrière train de la nymphe, et ses clins de fesses incessants lui emboîte... le pas. Une course poursuite en guise de parade, un coup de perceuse pour seule étreinte, Johanna est laissée pour morte, le corps souillé de boue mais allongé... (Oui elle est longue à venir). Pourtant la jeune fille n'a pas encore rendu l'âme, du moins pas complètement, entre fuite dans les idées et trou de mémoire, elle continue d'arpenter en silence l'appartement familial, vomissant ses idées sombres sous la forme d'une substance noirâtre et malodorante. Son paternel décide de remonter à la source du mal... et de percer le mystère de ce perceur prodige. 

"Ovnique sur les bords, bizarre au milieu, Dark Souls apparaît définitivement comme une curiosité génétique franco-norvégienne dont le propos embrasse toutes les thématiques de passage (même les plus moches) dans une ambiance Sofitelo-orgiaque..."

L’intéressée répond...

Il est gonflé, le félin qui vapote. Ovnique sur les bords, bizarre au milieu, Dark Souls apparaît définitivement comme une curiosité génétique franco-norvégienne dont le propos embrasse toutes les thématiques de passage (même les plus moches) dans une ambiance Sofitelo-orgiaque, digne des siestes crapuleuses de notables propres sur eux (et sales à l'intérieur.). Vas-y pour une armées de tueurs à la perceuse, des zombies, une substance noire maléfique, l'inexplicable et d'ailleurs inexpliquée machination d'un vieux croulant diabolique... Cet amalgame de concepts tombés du ciel face à la caméra trahit sans doute une genèse foutraque et bordélique. État de fait d'ailleurs confirmée, avec une appréciable franchise par Peteul et Ducasse dans les suppléments de la galette. Les deux compères se sont aventurés dans l'imaginaire sans véritable cap, se laissant porter par le courant, quitte à donner à leur récit des airs de château de carte. Et si tout tient par la magie de l'instant, cette tour à étages thématiques dévoile aussi ses fragiles fondations, un manque certain d'écriture et de préparation.

"L'effort a toute fois la qualité de ses défauts, formidablement prompt à lancer les concepts (y compris poétique et politique) pour n'en rattraper aucun, Dark Souls plonge rapidement dans le curieux." 

A chaque repas c'est la prise de tête !

L'effort a toute fois la qualité de ses défauts, formidablement prompt à lancer les concepts (y compris poétique et politique) pour n'en rattraper aucun, Dark Souls plonge rapidement dans le curieux. Cette tempête d'éléments fantastiques appelle à une réalisation frénétique et déconneuse? Pensez vous ! Peteul et Ducasse répondent par une distanciation à priori plus norvégienne que frenchy. (Il faut préciser que le film rejette culturellement, par ses décors, ses acteurs et sa langue de tournage, l'essentiel de ses gènes hexagonaux.). Drôle, sombre, sérieuse, agitée, lente, leur matière filmique brille par une instabilité de chaque plan. On en ressort sans trop savoir ce que l'on a vu , persuadé que les deux cinéastes ne savent trop ce qu'ils tourné. On ne se racontera pas d'histoire, Dark Souls en petite production fauchée risque de froisser les amoureux d'un fantastique plus caréné et mécanique. Il n'en reste pas moins une œuvre suffisamment atypique pour que le cinéphile curieux y accroche quelques espoirs d'exotisme... Intéressante à condition de savoir à quoi s'attendre. 

Pour éviter la grippe, commettez vos homicides avec un masque.



Un oeil sur le disque :

Le chat qui fume livre la chose dans un digipack qu'il est tout beau et surtout chargé en bonus. Au menu des scènes inédites, un interview avec les sieurs Peteul et Ducasse, un making of, un début alternatif, du doc sur les SFX, deux courts métrages, une bande annonce et un teaser. De quoi faire passer la pilule d'un film en Norvégien sous titré dans la langue de Molière. 12 euros et  99 piastres à commander sur: http://lechatquifumedvd.com/horreur/43-dark-souls.html