Kingdom come et The Paranormal Diaries : Double critique



Du côté de chez Factoris Films (réincarnation des éditions Emylia), la rentrée est définitivement placée sous le signe d'horreur et du fantastique. L'éditeur Français livre coup sur coup deux péloches aptes à émoustiller le cinéphile déviant et à caresser notre ligne éditoriale dans le sens du poil. Ecranbis.com se devait d'ouvrir ses colonnes numériques et baveuses à «The Paranomal Diaries» et «Kingdom Come» pour une chronique double feature dont vous donnerez des nouvelles !

The Paranormal Diaries - Clophill

Pour ne rien vous cacher, nous avions prévu de chroniquer celui-ci il y a presque un an lors de sa sortie DVD chez nos cousins d'outre-manche (Editeur: Second Sight). La riche actualité vidéo locale du moment, l'absence d'options francophones nous avaient freiné dans notre élan. Avec regret, devrions nous ajouter. Nous pensions en effet que les chances de voir «The Paranormal Diaries -Clophill» pointer le bout de son crucifix sur le territoire français étaient minces. Cette galette gauloise nous fait donc mentir. Tant mieux car si le film de Michael Bartlett avec Kevin Gates se présente comme un énième Found Footage, il est indispensable de noter qu'il propose une appréciable variation à l'exercice "Blairwitchien". L'enregistrement vidéo qui constitue l'essentiel du métrage n'est en effet pas perdu et encore moins retrouvé, mais tout au contraire monté comme un véritable documentaire et par conséquent caviardé d'interview externes au récit. (Rapprochant l'effort d'un de ces docus fiction sur le surnaturel dont certaines chaînes de la TNT raffolent au point de s'en badigeonner les fins  desoirées ). Cela n’empêche malheureusemnt pas les deux cinéastes de sacrifier aux codes et usages de l'exercice. Cadrage tremblotant façon "tonton film ton mariage",  vision nocturnes et vue subjective. Quoiqu'il en soit la singularité du montage suffit à traîner le propos au delà de la simple resucée, pour placer le jet dans une sorte d'entre deux inédits.  C'est déjà ça de gagner. Surtout lorsque l'on sait qu'une partie du récit n'a rien de fictif.


The Paranormal Diaries s'attache à l'étude de l'église Sainte Marie, abandonnée sur une colline du village anglais de «Clophill». On raconte que la ruine aurait servi de théâtre à de multiples invocations, sacrifices et messes noires.

The Paranormal Diaries s'attache à l'étude d'un véritable église, abandonnée sur une colline du village anglais de «Clophill». On raconte que la ruine aurait servi de théâtre à de multiples invocations, sacrifices et messes noires. Elle est ainsi devenue un lieux de pèlerinages où para psychologues, amateurs de grands frissons tentent d'y apercevoir des fantômes. Lorsqu'il ne s'agit pas de tenter de  dialoguer avec l'au delà. Une équipe de vidéastes décide de s'installer dans la bourgade et de passer, caméra au poing, plusieurs nuits sur la colline maudite. Sans surprise, ils vont ramener quelques glaçants souvenirs de ces visites nocturnes. Côté spectateur, pas de quoi tomber à la renverse, mais les indécrotables amateurs de «found footage» devrait tout de même y trouver de quoi voir. (Sublime paradoxe, quand on sait que le concept du genre est  justement de ne pas montrer pas grand chose). Les autre se consoleront avec une messe noire au cours de laquelle une godiche ayant oublié ses fringues au vestiaire se trouve attachée à  "oilpé" un arbre. Qu'est ce qu'on ferai pas pour voir le bout d'un téton en ces temps de censure ! C'est hallucinant !


Un oeil sur le disque :

L'éditeur avait précédemment annoncé une édition Bluray mais celle ci a été annulé au profit d'une simple édition DVD. Ce qui ne chagrinera personne, le support HD n'aurait sans doute pas apporté grand chose à la touche très camescopé du métrage. En plus des mixages spacialisé 5.1 en langue française et anglaises (VOST), nous avons ici droit à deux pistes commentaires (acteur et réalisateur) en VO. Dans la partie supplements : des scènes coupées et une copie digitale illimitée offerte.


The Kingdom Come


Greg A. Sager avait déjà fait parlé de lui avec «Devil Seed», série B canadienne plantée dans les grolles de l'exorciste et éditée il y a quelques mois dans la collection DVD de nos confrères «Avenue de l'horreur.fr». La dite pépite, bien que tournée avec des boules de neige et un sens certain de l'emprunt, nous avait suffisamment flatté la rétine pour que l'on attende de télécommande ferme, le second jet de son géniteur. Factoris film a du entendre nos prières puisque que «Kingdom Come » n'a visiblement pas encore bénéficié d'une sortie outre atlantique, que les vidéovores frenchy sont servis d'une édition Bluray, DVD et VOD. Confessons déjà que cette chronologie inversée n'a pour ainsi dire, rien pour nous déplaire ! A l'instar de celui de «Devil Seed», le pitch de «Kingdom come » a un entêtant parfum de déjà vu. Une poignée de personnes, ne connaissant à priori ni d'Eve, ni d'Adam, se réveillent dans un mystérieux et lugubre labyrinthe hospitalier. Un dense brouillard enveloppe le bâtiment, empêchant tout espoir de fuites. Mais plus grave, ils vont devoir affronter un déchaînement de forces surnaturelles, de fantômes et de créatures pour survivre. A moins que le danger ne viennent plus précisément d'eux même.


...un quasi prototype du film de couloir

Entre existentialisme carabiné (l'enfer c'est les autres), horreur pur jus et morale christique (Alelouia!) , Kingdom Come joue la carte d'un fantastique appliqué et mécanique. Sager nous livre un quasi prototype du film de couloir dont le message (Pardonnez et vous serez pardonné) a le mérite d’apparaître sans qu'on ait à gratter les murs. Pour les réfractaires ( et on sait que vous êtes nombreux, mais il n'est pas trop tard , repentez vous, bandes de caves...), sachez que cette ballade au purgatoire s’agrémente de quelques inévitables pétages de plombs commandés par un brassage social en vase clos, de créatures fatalement démoniaques, de quelques nymphes aussi dénudé que fantomatiques et d'un diable particulièrement coriace. Certes, rien de bien nouveau s'écrira l'amateur de sueurs froides. On confesse ! On confesse... Mais ce DTV, scopé et assez soigneux a le mérite de remplacer en 98 minutes trois ans de catéchisme et certains d'entre vous, à lire vos emails et missives, en ont vraiment besoin.



Un oeil sur le disque :

Factoris s'en fendu d'une beau bluray au master HD impeccable et accompagné de mixage DTS HD Master Audio 7.1 français et anglais. Des sous titres dans la langue de Molière sont disponibles. Mais attention la dense section bonus (Un making Of, un bêtisier, des scènes coupées et de scènes étendues) n'a droit qu'à une simple VO. 19€99 pour la version Bluray. A partir du 1er Octobre.