Aux vidéovores qui n'ont pas froid aux
yeux, le plus dentu des éditeurs de l'hexagone livre une curiosité
du cinéma indépendant underground New Yorkais. The Refrigerator,
sous titré non sans malice «L'attaque du frigo tueur»
n'avait jusque à ce jour pas trouvé galette à son pied. Il s'agit
donc de la toute première édition officielle du film dans le monde,
depuis son exploitation en VHS dans les années 90. Inutile
d'attendre le dégel, la chose devrait être dans les bacs des
boutiques spécialisées le 20 janvier prochain. (Et dès aujourd'hui
par Internet auprès de Crocofilms ou chez Metaluna Store) Ecranbis.com a pris un peu
d'avance...et s'est fendu d'une chronique à glacer le sang !
"les chances de voir revenir cette pépite du tout début des 90's dans notre ligne de mire étaient proches du néant. Il faut croire que les dieux du cinéma Bis ont encore un coup d'avance sur les probabilités et les réalités marchandes."
Présenté hors compétition (et dans
le cadre de séances de minuit) lors du vingtième Festival du Film
Fantastique d'Avoriaz, «The Refrigerator» n'eu pour
seule et unique exploitation dans notre beau pays, une VHS
estampillée Gaumont Columbia Tristar Home Vidéo. Ce vidéogramme
promis à la démagnétisation, s'échange désormais à prix d'or
entre bisseux de bonne famille et respectables collectionneurs. Alors
que le marché du DVD boit la tasse et que le Bluray peine à garder
la tête hors de l'eau, les chances de voir revenir cette pépite du
tout début des 90's dans notre ligne de mire étaient proches du
néant. Il faut croire que les dieux du cinéma Bis ont encore un
coup d'avance sur les probabilités et les réalités marchandes.
L'effort de Nicholas Jacobs et Christopher Oldcorn, son affiche
française pastichant les visuels du «Pulsions» de Brian De Palma reviennent brosser
les cinéphiles déviants dans le sens du poil....Signe d'une année
faste et furieuse ? On aimerait à le croire...
L’esthétisme MTV des années Flashdance ? |
"Un cinéma fait de bric et de broc, cradingue mais audacieux, louchant avec une touche arty sur les productions B-Z rigolardes de la côte ouest."
On y suit aventures de deux jeunes
tourtereaux de l'Ohio, Ellen et David Bateman. Cette institutrice et
ce serveur, fraîchement unis par les liens sacrés du mariage
entendent croquer leur part de la grande pomme et accessoirement de
rêve américain. Elle se voit brûler les planches de Broadway, lui
s'imagine une carrière fulgurante dans le monde sans pitié des
affaires. Mais lorsqu'il s'agit de trouver un nid, les deux oisillons
découvrent un ascenseur social est en panne. Out of Order ! Leur course folle les
conduit au dernier étage d'un immeuble en ruine. Avenue D, Appartement 20,
loyer 200$, electro-ménagé offert par les précédents locataires.
Au milieu du salon cuisine, trône une vieux réfrigérateur puant et
ronflant. Ellen et David, ainsi que leur parents et voisins, ne vont
pas tarder à s'apercevoir que ce frigo consomme plus de sang que d’électricité. Pire qu'il pourrait être une porte sur l'enfer...
Ce n'est pas du tout ce que vous croyez...C'est encore pire ! |
"...le jet de Nicholas Jacobs, par le poilant de ses concepts et son originalité formelle , constitue indiscutablement une œuvre attachante...Bizarroïde... Mais indiscutablement attachante."
On raconte que le scénario de cette
comédie horrifique foutraque aurait mis plus de quatre années à
imprimer la pellicule. Une chose est sûre, notre petite bobine
aventureuse respire le cinéma undergound New Yorkais à plein tube,
rappelant par sa fauchitude et sa créativité, les efforts de la
Troma et autres «Slime City». Un cinéma fait de bric et de broc,
cradingue mais audacieux, louchant avec une touche arty sur les
productions B-Z rigolardes de la côté ouest. A son pitch barge
répond une cinématographie tantôt naïve tantôt recherchée. Les poches sont vides mais
les têtes sont pleines. De cadrages bancals en éclairages rouge vif, jusqu'à la constitution d'un enfer façon bric à brac, tout semble faire écho à un ton
soigneusement, méticuleusement décalé. L'art de faire rejoindre le
fond et la forme. Alors bien sûr ce la ne suffit pas à faire un
grand, ni même un bon film. Mais le jet de Nicholas Jacobs, par le
poilant de ses concept (le film ose tout : un héroïque plombier danseur
de flamenco, un attaque générale de mixer, ventilateur et même
poubelle en guise de point d'orgue) et par son originalité formelle,
constitue indiscutablement une œuvre attachante...Bizarroïde... Mais
indiscutablement attachante.
Evidemment, cet apocalypse entre quatre murs, tourné en super 16 n'est à recommander qu'aux cinéphiles capables d'en percevoir les qualités déviantes. Mais les amoureux de la série B US sauront à coup sûr s'y rincer les mirettes avec délectation.
Un œil sur le disque :
Pas de nouveau transfert HD pour "The Refrigerator". Le rondin argenté (et non pas le radin argentin) fourni par l'éditeur nous permet de découvrir le film dans un master présentant un ratio image 1.33 (4/3) et dont la qualité reste une belle surprise. Rayons cages à miel, le doublage VF et le version originale. Le tout est complété par une section bonus copieuse avec trailer (en version originale), une savoureuse compilation de bandes annonces signée par le blog Videotopsy et titrée les monstres zarbis, enfin vous trouverez le sympathique court métrage français "Evil Barbecue". Une petite édition aussi inattendue que plaisante !
Un œil sur le disque :
Pas de nouveau transfert HD pour "The Refrigerator". Le rondin argenté (et non pas le radin argentin) fourni par l'éditeur nous permet de découvrir le film dans un master présentant un ratio image 1.33 (4/3) et dont la qualité reste une belle surprise. Rayons cages à miel, le doublage VF et le version originale. Le tout est complété par une section bonus copieuse avec trailer (en version originale), une savoureuse compilation de bandes annonces signée par le blog Videotopsy et titrée les monstres zarbis, enfin vous trouverez le sympathique court métrage français "Evil Barbecue". Une petite édition aussi inattendue que plaisante !