American mary : Critique et test Bluray


Présenté en avant première au London Frighfest Film Festival 2012 et livré en pâtures aux vidéophages anglophones dans le courant de l'année 2013, «American Mary» n'avait à ce jour pas traversé la Manche et l'Atlantique. Bonne nouvelle des étoiles, dans sa pantagruélique ration vidéastique mensuelle et non menstruelle (quoique à ce niveau d'hémoglobine), l'éditeur français Elephant Films nous livre le jet sanglant des sœurs Soska sur un plateau. La chose sera à portée de main et de bistouri le 3 mars en Bluray et DVD. Ecranbis.com a passé la galette au bloc et vous fait passer les instruments... Compresse ! Scapel ! Compresse ! Infirmière ! J'ai dit INFIRMIÈRE !!!!



Non les brunes ne comptent pas pour des prunes ! Après «Alyce» (Alyce Kills) , «The Loved One» et «Nurse», le cinéma de genre continue de répondre au Julia X de P.J. Pettiete. Au royaume des créatures, des insectes frappés de gigantisme et des aliens mal léchés, les représentantes du sexe faible resteraient-elles les plus terrifiantes et intimidantes des visions offertes à nos masculinités assaillies ? Femme canon, sirène sans queue, bête à poils, démons à visage d'ange, infirmière piquante et bimbo au bord de la crise de nerf se bousculent en tous les cas sur les écrans... Provoquant le plus psychanalytique des carambolages et excitant pulsions de mort, pulsions de vie d'une même main... Experte. Fallait-il le préciser ?

"Mais si American Mary livre sans surprise son lot de scénettes choc, le pari de la suggestion semble avoir était pris par les deux cinéastes. C'est d'autant plus réussi que l'imagination ayant horreur du vide, on se surprend à caresser l'image mentale de ce qui n'a pas voulu imprimer la pellicule." 

American Mary, bande prototypaire d'un cinéma horrifique moderne et renouvelé s'accroche au cartable de Mademoiselle Mason. Jeune étudiante modèle promise au plus brillant des avenir , l'apprenti chirurgienne suit avec assiduité la classe et s'exerce le soir venu, à même la table de cuisine, à suturer des dindes. Mais les temps sont durs, les frais de scolarités élevés et la volaille n'est pas donnée. Elle pense d'abord à «baiser utile» mais par un curieux concours de circonstance se retrouve à soigner au noir. Les portes de la médecine clandestine grande ouverte, elle découvre l' étrange univers de la "Body modification" dans la quelle la jeune femme ne tarde pas à se faire un nom ou plutôt un surnom “Bloody Mary”. Parallèlement à sa prodigieuse ascension, Mary entend se venger d'un professeur qui l'a drogueé et abusée lors d'une soirée entre blouses blanches...



"la petite réputation de cette «American Mary» n'est pas volée et la troublante performance de la canadienne Katharine Isabelle n'y est sans doute pas pour rien. Attention Messieurs, la petite met la barre très haut... Au sens propre comme au sens figuré. Vous voilà prévenus ! " 

Hésitant entre “Rape and Revenge” et la descente aux enfers, l'effort de Jen Soska et Sylvia Soska aurait pu s'accrocher à la corde du “Torture Porn”. Mais si American Mary livre sans surprise son lot de scénettes choc, le pari de la suggestion semble avoir était pris par les deux cinéastes. C'est d'autant plus réussi que l'imagination ayant horreur du vide, on se surprend à caresser l'image mentale de ce qui n'a pas voulu imprimer la pellicule. Les sœurs pétards semblent de toute façon beaucoup plus préoccupées par leur plongée dans une chirurgie underground, finalement bien plus terrifiante que quelques coups de scalpels bien placés. Évidemment, tandis que notre boucher en jupon suit, scie en main, son sanglant destin, American Mary laisse apparaître dans ses fondations la dalle d'un féminisme vigoureux et rigoureux. L’héroïne a beau souffrir d'une morale défaillante, le script l’autorise à garder tout au long de ces 102 minutes la plus victimaire des postures. Ce à quoi le misogyne sarcastique répondra que la belle étale en effet une très féminine des sophistications dans l'élaboration de sa revanche ! 






Le vidéovore s'attendant à savourer cette aventure dans une emballage DTVidéasique sera certainement cueilli . American Mary affiche une photographie impeccable lacérée d'un scope rutilant. On ne s’étonnera pas d'y découvrir Brian Pearson (
Destination Finale 5 , Urban Legend 2; Hell Driver, Insidious chapitre 3, excusez du peu) aux commandes tout comme on regrettera vivement que de telles bobines ne puissent en 2015 trouver le chemin des salles obscures de l'hexagone. Attention donc, la petite réputation de cette «American mary» n'est pas volé et la troublante performance de la canadienne Katharine Isabelle n'y est sans doute pas pour rien. Attention Messieurs, la petite met la barre très haut... Au sens propre comme au sens figuré. Vous voilà désormais prévenus ! 
 


Un oeil sur le disque : 

Elephant Films nous livre "American Mary" dans un boîtier Bluray blanc coiffé d'un sur étui cartonné du plus bel effet. Le master HD1080p respectueux du scope 2.35 d'origine se paye un piqué flatteur et s'accompagne d'une seule et unique piste anglaise DTS HD 5.1 avec sous titres français amovibles. En espérant que l'absence de doublage ne rebutent pas trop de cinéphiles. Dans le parking à bonus: une galerie d'image et des bandes annonces. Prix public : 19€99. Également disponible en DVD.