Le 25 février prochain, Wild Side pose ses griffes sur «At the Devil's Door». La chose, qui fut présentée hors compétition lors du dernier festival de Gerardmer sera disponible en DVD et Bluray sur tous les comptoirs dignes de ce nom. Ecranbis.com a pu se coincer une galette et vous parle du pays !
Nicholas McCarthy s'était fait
connaître des cinéphiles déviants en 2012 avec «The Pact» un
premier long métrage imparfait mais résolument prometteur,
plongeant ses malicieuses mimines dans le chaudron fumant du «Ghost
Movie». La chose ayant eu la qualité de rapporter vingt fois sa
mise initiale (400 000 dollars, on vous laisse faire le calcul), une
suite sera mise en chantier et confiée à deux jeunes réalisateurs
débutants (Dallas
Richard Hallam et Patrick
Horvath) pour un résultat que nos confrères d'outre Atlantique
qualifient de douloureux . McCarthy obtient, lui, le droit de viser
plus haut, en frappant «At the devil's door.» Un scénario nous dit-on inspiré
par une troublante rencontre.
Alors qu'un taxi ramène le cinéaste de la première de «The Pact» au Sundance Film Festival 2012, il entreprend avec le chauffeur une conversation surréaliste. Ce dernier lui confie que durant ses jeunes années au Chili, il a vendu son âme au diable pour répondre à un défi lancé par ses petits camarades. (Méfiez-vous de la CGT, les gars, méfiez-vous !). Le commun des mortels aurait aussitôt exigé le débarquement (Arrêtez-moi là, je termine à pied) et le signalement aux autorités compétentes (Vous avez demandé la police, ne quittez pas), mais McCarthy, persuadé d'avoir trouvé matière à un nouveau voyage au bout de l'effroi, prend bonne note !
"Arpentant le boulevard situationnel de l'apparition satanique, «At the devil's doors» pioche dans tous les pots. Une possession par ici, un peu de prophétie par là jusqu'à une très prévisible et surnaturelle mise en cloque. "
Son «At the Devil's Door» débute d'ailleurs par un flashback, propulsant son spectateur au crépuscule des années 80, sous l'implacable soleil de Californie . La frêle et innocente Hanna bécote joyeusement un de ses premiers amours de vacance lorsque l'heureux élu lui propose de se faire un peu d'argent facile. Contre 500 dollars, elle devra participer à un improbable rituel, entre tour de passe passe et cérémonie occulte. La jolie brunette s'exécute et reprend, billets en poche, le cour de sa jeune existence. Mais son retour à la civilisation va avoir un goût amer. Possédée par une force démoniaque et poussée à la folie, elle finit par renoncer à la vie. Vingt cinq années plus tard, Leigh, agent immobilier de son état est chargée de vendre la maison dans laquelle Hanna a mis fin à ses jours. Alors qu'elle effectue un état des lieux, elle croit apercevoir l'adolescente... Débute pour la jeune femme une longue descente aux enfers dans laquelle elle ne manquera pas d'entraîner sa propre sœur...
"Caréné comme thriller fantastique, jouant avec efficacité de sa propre lenteur, des jeux de miroirs et des effets de couloirs, At the devil's door parvient à installer un climat et dans les bonnes feuilles de son script à atteindre son objectif principal : exciter le trouillomètre"
On l'a déjà écrit, dit et redit dans ces modestes colonnes: le principal travers du cinéma horrifique actuel est de jouer la carte de la tambouille et du mille-feuilles, ramenant les thématiques fantastiques au rang de simples ingrédients. La recette fatalement composite a beau être de plus en plus élaborée, devenir quasi scientifique, cet art de la compilation connaît fatalement quelques limites. A vouloir substituer l'arôme au goût, l'effluve au parfum, les résultantes pelliculaires de ces agglomérats plus ou moins adroits s'ouvrent les draps du déjà vu. Arpentant le boulevard situationnel de l'apparition satanique, «At the devil's doors» pioche dans tous les pots. Une possession par ici, un peu de prophétie par là jusqu'à une très prévisible et surnaturelle mise en cloque. Grossesse miraculeuse qui offrira en bout de course la réincarnation du malin sous les traits de l'innocence (en l'occurrence une petite fille). Difficile de le cacher, le récit proposé par McCarthy défonce plus des portes ouvertes qu'il ne casse la baraque... aussi hantée soit-elle.
"...le simple fait voir la mignonnette et bizarroïde Ashley Rickards camper une démoniaque déclinaison du chaperon rouge et piquer la vedette à Naya Rivera (Star de la série Glee) devrait suffire à tenir les plus exigeants des vidéovores éveillés."
La bonne nouvelle c'est que «At the devil's Door» embrasse une originalité plus formelle, celle d'un triptyque inavoué. Trois jeunes héroïnes pour le prix d'une, trois histoires dans l'histoire offrant à ce qui n'aurait pu être qu'un énième apocalypse miniature, une portée inattendue. Nicholas McCarthy y recycle l'essentiel de ce qui faisait le charme de «The Pact ». Caréné comme thriller fantastique , jouant avec efficacité de sa propre lenteur, des jeux de miroirs et des effets de couloirs, son jet parvient à installer un climat et dans les bonnes feuilles du script à atteindre son objectif principal : exciter le trouillomètre. Le résultat est d'autant plus honnête que la réalisation du brave Nicholas s'est beaucoup affinée depuis «The Pact». Cela ne suffira pas pour autant à faire de cette bobine sympathique, un très grand film. Mais le simple fait voir la mignonnette et bizarroïde Ashley Rickards camper une démoniaque déclinaison du chaperon rouge et piquer la vedette à Naya Rivera (Star de la série Glee) devrait suffire à tenir les plus exigeants des vidéovores éveillés.
Un œil sur le disque :
Fidèle à ses habitudes, le plus sauvage des éditeurs français livre un DVD techniquement haut de gamme. Nous avons doit à un beau master 16/9 conservant le scope d'origine (Ratio image 2.40). Sans surprise, les plans sombres ne font pas de cadeau à un support fatalement vieillissant. (Ne vous esquintez pas les yeux, que diable, passez au Bluray !). Pour le plaisir des esgourdes, un mixage Dolby Digital 5.1 en français qui bénéficie d'une doublage aux normes. Les anglophones transis se réfugieront eux sur les pistes DTS 5.1 et Dolby digital 2.0 embarquées sur la galette. (Sous titre français en stock !). En frappant à la porte des bonus, quelques bonnes surprises: une bande annonce, des scènes coupées et une belle salve d'entretiens séparés en 4 suppléments dont un a semble-t-il été réalisé spécialement pour cette édition française. 15€99 le DVD, 19€99 le Bluray. (Prix public indicatif)
Alors qu'un taxi ramène le cinéaste de la première de «The Pact» au Sundance Film Festival 2012, il entreprend avec le chauffeur une conversation surréaliste. Ce dernier lui confie que durant ses jeunes années au Chili, il a vendu son âme au diable pour répondre à un défi lancé par ses petits camarades. (Méfiez-vous de la CGT, les gars, méfiez-vous !). Le commun des mortels aurait aussitôt exigé le débarquement (Arrêtez-moi là, je termine à pied) et le signalement aux autorités compétentes (Vous avez demandé la police, ne quittez pas), mais McCarthy, persuadé d'avoir trouvé matière à un nouveau voyage au bout de l'effroi, prend bonne note !
"Arpentant le boulevard situationnel de l'apparition satanique, «At the devil's doors» pioche dans tous les pots. Une possession par ici, un peu de prophétie par là jusqu'à une très prévisible et surnaturelle mise en cloque. "
Son «At the Devil's Door» débute d'ailleurs par un flashback, propulsant son spectateur au crépuscule des années 80, sous l'implacable soleil de Californie . La frêle et innocente Hanna bécote joyeusement un de ses premiers amours de vacance lorsque l'heureux élu lui propose de se faire un peu d'argent facile. Contre 500 dollars, elle devra participer à un improbable rituel, entre tour de passe passe et cérémonie occulte. La jolie brunette s'exécute et reprend, billets en poche, le cour de sa jeune existence. Mais son retour à la civilisation va avoir un goût amer. Possédée par une force démoniaque et poussée à la folie, elle finit par renoncer à la vie. Vingt cinq années plus tard, Leigh, agent immobilier de son état est chargée de vendre la maison dans laquelle Hanna a mis fin à ses jours. Alors qu'elle effectue un état des lieux, elle croit apercevoir l'adolescente... Débute pour la jeune femme une longue descente aux enfers dans laquelle elle ne manquera pas d'entraîner sa propre sœur...
"Caréné comme thriller fantastique, jouant avec efficacité de sa propre lenteur, des jeux de miroirs et des effets de couloirs, At the devil's door parvient à installer un climat et dans les bonnes feuilles de son script à atteindre son objectif principal : exciter le trouillomètre"
On l'a déjà écrit, dit et redit dans ces modestes colonnes: le principal travers du cinéma horrifique actuel est de jouer la carte de la tambouille et du mille-feuilles, ramenant les thématiques fantastiques au rang de simples ingrédients. La recette fatalement composite a beau être de plus en plus élaborée, devenir quasi scientifique, cet art de la compilation connaît fatalement quelques limites. A vouloir substituer l'arôme au goût, l'effluve au parfum, les résultantes pelliculaires de ces agglomérats plus ou moins adroits s'ouvrent les draps du déjà vu. Arpentant le boulevard situationnel de l'apparition satanique, «At the devil's doors» pioche dans tous les pots. Une possession par ici, un peu de prophétie par là jusqu'à une très prévisible et surnaturelle mise en cloque. Grossesse miraculeuse qui offrira en bout de course la réincarnation du malin sous les traits de l'innocence (en l'occurrence une petite fille). Difficile de le cacher, le récit proposé par McCarthy défonce plus des portes ouvertes qu'il ne casse la baraque... aussi hantée soit-elle.
"...le simple fait voir la mignonnette et bizarroïde Ashley Rickards camper une démoniaque déclinaison du chaperon rouge et piquer la vedette à Naya Rivera (Star de la série Glee) devrait suffire à tenir les plus exigeants des vidéovores éveillés."
La bonne nouvelle c'est que «At the devil's Door» embrasse une originalité plus formelle, celle d'un triptyque inavoué. Trois jeunes héroïnes pour le prix d'une, trois histoires dans l'histoire offrant à ce qui n'aurait pu être qu'un énième apocalypse miniature, une portée inattendue. Nicholas McCarthy y recycle l'essentiel de ce qui faisait le charme de «The Pact ». Caréné comme thriller fantastique , jouant avec efficacité de sa propre lenteur, des jeux de miroirs et des effets de couloirs, son jet parvient à installer un climat et dans les bonnes feuilles du script à atteindre son objectif principal : exciter le trouillomètre. Le résultat est d'autant plus honnête que la réalisation du brave Nicholas s'est beaucoup affinée depuis «The Pact». Cela ne suffira pas pour autant à faire de cette bobine sympathique, un très grand film. Mais le simple fait voir la mignonnette et bizarroïde Ashley Rickards camper une démoniaque déclinaison du chaperon rouge et piquer la vedette à Naya Rivera (Star de la série Glee) devrait suffire à tenir les plus exigeants des vidéovores éveillés.
Un œil sur le disque :
Fidèle à ses habitudes, le plus sauvage des éditeurs français livre un DVD techniquement haut de gamme. Nous avons doit à un beau master 16/9 conservant le scope d'origine (Ratio image 2.40). Sans surprise, les plans sombres ne font pas de cadeau à un support fatalement vieillissant. (Ne vous esquintez pas les yeux, que diable, passez au Bluray !). Pour le plaisir des esgourdes, un mixage Dolby Digital 5.1 en français qui bénéficie d'une doublage aux normes. Les anglophones transis se réfugieront eux sur les pistes DTS 5.1 et Dolby digital 2.0 embarquées sur la galette. (Sous titre français en stock !). En frappant à la porte des bonus, quelques bonnes surprises: une bande annonce, des scènes coupées et une belle salve d'entretiens séparés en 4 suppléments dont un a semble-t-il été réalisé spécialement pour cette édition française. 15€99 le DVD, 19€99 le Bluray. (Prix public indicatif)