Le premier trimestre de cette douce
année sourit décidément aux nostalgiques et amateurs de vieilles choses. Tandis
qu'Artus films arpente les galeries souterraines du cinéma gothique
italo-hispanique et alors que Metropolitan s'apprête à ressusciter
Godzilla dans un Bluray annoncé comme épique (Nous avons reçu le disque. On en reparle très
vite, c'est promis), Rimini Editions a eu la bonne idée de déterrer
Bride of the Monster/Bride of the Atom/La fiancée du monstre. (Et si trois
titres ne vous suffisent pas, sachez que nous avons avons quelques uns en réserve). La chose nous est parvenue en plein cœur
de février dans une édition DVD au master colorisé inédit.
Ecranbis.com s'est jeté toutes griffes dehors sur une rondelle de test...
"Ce
troisième long métrage signe surtout la première escapade d'Ed Wood sur le
territoire d'un imaginaire débridé: celui du fantastique, de la science fiction et de
l'épouvante"
Une maison perdue dans la jungle, sous une pluie battante, le mystérieux Dr Eric Vornoff, aidé par Lobo son non moins étrange assistant, poursuit le plus curieux des projets: Créer une nouvelle lignée d'hommes atomiques. Mais aussi moderne et ésotérique soit la machinerie mise en œuvre, les volontaires désignés au surclassement ont la mauvaise idée de pas survivre très longtemps à ces expériences contre nature. Les disparitions à répétition finissent par alerter la presse qui touchée par le syndrome Edwy Plenel (Je ne sais rien mais je dirais tout...Si vous vous abonnez) ne tarde pas à invoquer la potentielle présence d'un monstre...
Lorsqu'il s'élance en 1954 dans la production de «Bride of the Monster», Edward D. Wood Jr. N'en est déjà plus à son coup d'essai. Ce troisième long métrage suit l'hésitant Glen or Glenda (Louis ou Louise) et le film noir Jail Bait (disponible en zone 2 chez Bach Films) mais signe surtout la première escapade du cinéaste sur le territoire d'un imaginaire débridé: celui du fantastique, de la science fiction et de l'épouvante. Certes formidablement économique et bricoleur, ce film résolument fondateur dans la folle filmographie de Wood n'embrasse pas la candeur hallucinée d'un "Plan 9 From Outer Space". «Bride of the Monster» se montre même infiniment plus classique, traditionaliste en quelque sorte pour ne pas écrire plus contenu dans sa proposition narrative
"Au rayon des choses
remarquables, il faut bien sûr noter la présence d'un Bela Lugosi
dans les dernières encablures d'une carrière iconique"
Ceci n’empêche pas celui qu'on considéra par simple goût pour la formule comme «le plus mauvais cinéaste de tous les temps » d'embarquer dans sa vision toute personnelle et atomique de la Prométhée moderne , quelques éléments drolatiquement originaux et savoureux. A commencer par une pieuvre géante particulièrement entreprenante dont nous apprendrons plus tard qu'elle fut tout simplement subtilisée aux hangars des studios «Republic». Toutefois dans l'exfiltration de la créature originellement créée pour le film «Wake of the Red Witch» (L'éveil de la sorcière rouge avec John Wayne), le mécanisme motorisé censé créer l'illusion de la vie fut oublié, contraignant les victimes à mouvoir par leur propres moyens les tentacules censées les étreindre. La dite anecdote constituera d'ailleurs l'une de scènes culte de «ED WOOD », bio-pic fiévreux signé au milieu des 90's par la main d'un certain Tim Burton.
" Bien que portant les stigmates d'une production
chaotique...La fiancé du monstre se
montre un spectacle en tout point charmant et par conséquent nécessaire à tout cinéphile un tant soit peu curieux."
Au rayon des choses remarquables, il faut bien sûr noter la présence d'un Bela Lugosi dans les dernières encablures d'une carrière iconique. L'acteur qui livre ici l'un de ses dernières véritables apparitions, campe un Dr Eric Vornoff d'opérette visiblement décidé à percer les mystères du "sur jeux", bien aidé dans sa tâche par un assistant à la grâce relative (Tor Johnson). Bien que portant les stigmates d'une production chaotique (Le tournage initialement commencé à l'automne 54 aux Ted Allan Studios à Los Angeles fut interrompu faute de moyens tois jours après le premier clap puis repris suite au financement providentiel d'un certain Donald McCoy qui imposa la présence de son fils à l'écran et une refonte de la conclusion du récit) , "La fiancée du monstre" se montre un spectacle en tout point charmant et par conséquent nécessaire à tout cinéphile un tant soit peu curieux.
Au rayon des choses remarquables, il faut bien sûr noter la présence d'un Bela Lugosi dans les dernières encablures d'une carrière iconique. L'acteur qui livre ici l'un de ses dernières véritables apparitions, campe un Dr Eric Vornoff d'opérette visiblement décidé à percer les mystères du "sur jeux", bien aidé dans sa tâche par un assistant à la grâce relative (Tor Johnson). Bien que portant les stigmates d'une production chaotique (Le tournage initialement commencé à l'automne 54 aux Ted Allan Studios à Los Angeles fut interrompu faute de moyens tois jours après le premier clap puis repris suite au financement providentiel d'un certain Donald McCoy qui imposa la présence de son fils à l'écran et une refonte de la conclusion du récit) , "La fiancée du monstre" se montre un spectacle en tout point charmant et par conséquent nécessaire à tout cinéphile un tant soit peu curieux.
Un oeil sur le disque :
Rimini Edition livre «La fiancée du monstre» dans une édition DVD aux visuels soignés et au boitier plastique standard coiffé d'un surétui cartonné. Côté galette, il nous est proposé de découvrir le film-d'Ed Wood dans une version recolorisée par Legend Films (en 2008) , un travail honnête présenté dans un master 4/3 au piqué satisfaisant, mais également dans une version noir et blanc de moindre qualité mais toutefois acceptable. Notez que que le disque n'embarque qu'une seule et unique piste audio anglais et des sous titres français. Dans le laboratoire à bonus, un intéressant document «Ed Wood La mauvaise réputation» dans lequel interviennent les historiens Florence Cheron et Christophe Champclaux. 14€99 dans toutes les boutiques dignes de ce nom.